mercredi, mai 31, 2006

IMMOBILE ET SILENCIEUX ?

Le matin, sitôt débarbouillé et après avoir pissé, je m'assois.

Selon le temps dont je dispose, entre vingt et quarante minutes.

Je ne bouge pas. Mais suis-je immobile ? sur la Terre lancée en trombe sur son chemin d'étoiles, avec ma poitrine qui se soulève à chaque inspir et s'abaisse à chaque expir, les yeux qui clignent, le sang qui circule dans son chemin d'artères et de veines, les ajustements de la position, certes minuscules mais mouvements néanmoins.

Je ne parle pas, je ne grogne pas, je ne chante pas, à vrai dire je ne produis aucun son. Mais suis-je silencieux ?

Je ne sais pas. Je ne sais pas ce que c'est, le silence, ce que c'est l'immobilité.

J'en avais une idée précise, avant. Mais plus aujourd'hui. J'ai rencontré des personnes qui savent garder le silence; quand ils ou elles parlent, le silence continue, sensible en dessous du son. C'est comme une page qui reste blanche sous l'encre du stylo, entre les mots, entre les lettres. Bien sûr l'œil se précipite sur l'écrit ou le dessin, mais pas besoin de grands efforts pour prendre conscience de ce "vide" blanc qui se glisse partout.

L'espace, le vide sont sensibles et présents aussi dans les peintures chinoises et japonaises. Pas un vide creux, pas un vide d'absence, c'est plutôt le lisse, support de toutes choses, où rien n'est encore arrivé mais où tout peut arriver, et d'ailleurs tout arrive avant de retourner au lisse et à l'informe.

1 commentaire:

Anonyme a dit…
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