jeudi, septembre 27, 2007

Le feu

Tout est calme, aujourd'hui.
Chaque grain d'humanité a rempli sa coquille, poussé par le vent là où il devait aller.
Je ne sais s'il y a quelque part dans le ciel Un ou Une qui décide tout.
Je ne sais si elle, si il …
mais je suis avec vous

Qu'importe les prières qui montent au ciel, qu'importent les blasphèmes puisque je suis ignorant ou fou, puisque je ne sais rien. Je veux être l'innocent au contact si doux et aux yeux pleins, monter avec vous ce chemin qui nous mène au premier rendez-vous.
Gardons nos blessures pour d'autres temps, plus tard je soufflerai pour les éteindre.
Mais vous, soufflez fort sur le feu qui parfois me brûle, je vous en prie!

Le vent poussera mes cendres hors du volcan que vous êtes. Alors je serai vent et je tiendrai mes promesses.

Aujourd'hui, tout est calme.






lundi, septembre 24, 2007

Jeux de lumières et d'eaux
























I


Il y eut ce moment où la lumière est devenue chatoiement de milliers d'éclats. Ce fut brutal, sans transition entre avant et maintenant.

Il y a maintenant la fraîcheur de l'eau, les deux pieds posés sur les galets lisses et ronds et la sensation de la matière mouvante qui offre une légère résistance. "Offre" une résistance parce que ce n'est pas une opposition.

Bien entendu il y a des bruits, clapotis, bruits d'oiseaux, quelques voitures un peu éloignées. Leur manière d'habiter l'espace est différente, comme si le clapotis avait plus de droit d'être là que les oiseaux, eux-mêmes plus légitimes que les voitures, intruses.
Je ne sais dans quelle catégorie placer l'enfant qui joue; il est et il n'est pas et n'étant pas, aucun adjectif ne saurait le qualifier. Une absence est une absence c'est tout. Pourtant il est là, je l'entends.

Mais les éclats de lumière par milliers m'enchantent bien plus que les sons.

Les sons viennent de dehors et vont vers le dedans c'est pour moi une expérience courante pendant une méditation; lorsque je me rends compte que mon esprit, prompt à embarquer dans le train des pensées, s'est éloigné d'ici et de maintenant je reviens à l'aide d'un son justement qui me porte de "dehors" vers "dedans".
Mais l'expérience que je rapporte là n'est pas la même. Le jeu entre lumières et ombres m'habite entièrement, au sens propre il me tapisse tout l'intérieur d'une toile joyeuse et vivante. Il y a un ordre, une organisation qui est rigoureuse dans les alternances et cette organisation est harmonie.
Je sais que ce miroitement est le jeu du soleil sur l'eau. Dans la situation où je suis ce jeu de lumières est devenu un volume malgré que je le ressente sur ou par les yeux. Ce n'est pas déroutant, c'est même excitant en même temps que l'harmonie qui en naît m'apaise.
Je ne suis pas entre excitation et apaisement, je suis les deux, deux fois pleinement, deux fois entièrement.
Je vis cette expérience-sensation sans aucune émotion. Je me demande si je vais m'habituer, si la magie va durer encore mais en réalité cela n'a aucun sens parce que le temps est suspendu, il n'est plus une catégorie. Et d'ailleurs la pensée que j'ai eue a chassé la sensation que j'avais, ou plutôt que j'étais; ou bien cette pensée était-elle là parce qu'elle avait trouvé place libre, la sensation déjà enfuie ? je ne sais pas, j'essaye quelques mots pour tenter de la retrouver, je dis que je vois la lumière sur l'eau, j'entends le plaisir dans le son de ma propre voix.

C'est en entendant ma voix que l'émotion surgit, mais alors elle efface la sensation.

Il reste, intact, le plaisir.


II




A l'instant où je ferme les yeux prendre conscience de l'immense importance de l'autre.

jeudi, septembre 20, 2007

TANGENTE PHI

Il y a contact, un contact minimal qui se réduit à presque rien.
La trajectoire de l'un, celle de l'autre : un frôlement, une imperception; ça fait sur la peau un peu chaud puis il ne reste rien.
Sur la peau, rien.
Mais dans le cœur ?


Braga, au musée

mardi, septembre 18, 2007




































Indice pour me reconnaitre : j'ai une casquette





Je bouge, tu bouges, nous bougeons. Sans cesse une fuite qui s'appelle VIVRE.

Courir.


Poser des mots qu'à peine dits on oublie, ailleurs déjà.

Poser des gestes, à peine faits ils sont ... disparus ?


Lorsque je serai vieux, je comprendrai qu'ils m'ont simplement précédé pour attendre là mes lèvres gercées, mes joues ridées, mes bras fragiles et lents. Serai-je alors sans force pour fuir encore ou assez sage pour les accueillir ? n'importe, il me faudra VIVRE avec eux, vivre entre eux.

Mais je saurai le secret et j'inventerai d'autres mots et d'autres gestes pour une autre vieillesse à venir, plus profonde.
Et je sèmerai ma joie.






Deux photos de Séville











































lundi, septembre 10, 2007

Trois. Ou quatre ?












- Qu'est-ce que tu collectionnes ?
- Des jours, j'en ai beaucoup…
- Montre les moi, tu veux bien ?
- Regarde, cette ride ici, ce cheveu blanc là …
- Merci… …tu es très belle.


Les mots pour dire les sexes ne sont pas toujours beaux. Bite, con, queue, chatte. A ma connaissance, pas de mot qui évoquent l'humidité, je propose donc "rosée" pour la femme et pour l'homme.
Ainsi nous pourrons échanger avant que l'amour ne s'évapore.


Vivre au coin de toi même dans l'absence et la peur au passage du détroit. Et juste là où la folie danse, mes corps dessineront ce que j'aurais dû faire, bien que j'aie tout oublié de l'enfance.


Je vis près de la mer, il y a des galet plats, lisses, qui ne se lassent jamais d'être si près de la mer, et plats, et lisses.

jeudi, septembre 06, 2007

j'ai adoré Lisbonne

















couleurs...






















fado...



et puis du linge aux fenêtres, des pavés, des gens, du baroque complètement baroque, le Tage, le tram 28, l'Alfama, les glaces à 90 centimes avant les sardines grillées...




Je découvre l'étrange oeuvre de Pessoa dont je n'avais lu que des éclats, des bribes.



le vent souffle sans le savoir,
la plante vit sans le savoir,
moi aussi je vis sans le savoir, mais je sais que je vis
mais est-ce que je sais que je vis, ou bien seulement que je le sais ?
je nais, je vis, je meurs selon un destin que je ne commande pas,
je sens, je pense, je bouge selon une force qui m’est extérieure
alors qui suis-je ?

















mardi, septembre 04, 2007

Un cRi

Ce qui me parle …

Je dus encore affronter la colère, je ne sais pourquoi.
Est-elle le reflet de la mienne ? Eternel retour du même, c'est moi que je dois apaiser. Je ne m'apaise pas.

Sous les grands arbres de la place, entre le bruissement de l'eau et le silence des absents, j'entendis un cri et je ne savais pas s'il était d'amour, de haine, de peur ou les trois en même temps. L'homme qui criait, je ne le connaissais pas, je ne savais rien de lui et pourtant il me parut intime, d'une intimité rare.
Ou bien, est-ce son cri qui aurait dû être le mien ?

C'était un fou qui marchait sur son passé et le répétait à l'infini, jusqu'aux étoiles. Jusqu'aux étoiles, c'est cela la folie. Sinon on est normal.

Puisque c'était un fou, son cri aurait dû être insignifiant, zéro.
Mais il criait pour moi, pour vous, pour nous, aux dieux et aux diables qui n'en connaissent rien, criait notre vie, nos victoires formidables, nos peines aussi.
Jusqu'aux étoiles.