vendredi, juillet 25, 2008

Mon Premier NU




C'est mon premier nu, intitulé " nu sur fond de machine à laver" parce qu'il y a une machine à laver au fond.

Au premier plan, ce n'est pas un pied (comme l'aurait signalé Magritte).

lundi, juillet 21, 2008

encore des synonymes encore des synonymes encore des synonymes encore


A Mayotte, je n’ai pas amené mes dictionnaires. Ils sont restés à Marseille, dans une énorme caisse marquée du numéro 51A. Dans cette énorme caisse, il y a d’autres caisses plus petites. Dans celle probablement marquée "dictionnaires", il y a mes dictionnaires. Avide comme je le suis, beaucoup.
J’ai racheté ici un premier – je dis premier parce que je suppose qu’il y en aura d’autres – un premier dictionnaire, celui des synonymes.
Je l’ouvre au hasard…
"flottant". Flottant a pour synonyme : mobile, dénoué, ample, fluctuant et hésitant, lesquels à leur tour engendrent d’autres synonymes, parmi lesquels "flottant" si tout va bien. Vérifions si tout va bien. Par exemple "fluctuant" : le dico indique incertain (flottant, hésitant, indécis, indéterminé, irrésolu) et changeant (flottant, inconsistant, instable, mobile, variable). Tout va bien, donc.
Et j’ai appris que ce dictionnaire parle de moi avec précision

Je remarque qu’il n’est nullement question de la caisse 51A. Tiens, "caisse" : boîte, malle et familièrement voiture. A mon avis la boîte est une petite, peut-être toute petite caisse qui va pour "boîte aux trésors", ou bien à secrets. J’en ai, des trésors, j'en ai des secrets et des trésors secrets alors je les mets dans la boîte et la referme doucement.
Ce genre de boîte a besoin de tendresse, on y met le tendre, l’intime et le fragile.
Et je mets dans la malle le moins fragile, le rugueux, le gros et le gras. Remarquez que la malle est bien plus volumineuse que la boîte, parce que chez moi le rugueux domine.
"Caisse" : encore un mot qui parle de moi.

Allons, encore un mot de hasard, "hasard" ? Pourquoi pas.
"Hasard" se synonymise à coïncidence, circonstances (conjoncture), destin (fatalité, sort) et danger (aléas, péril, risque). Il y a, nous dit le dictionnaire des hasards heureux (chance, aubaine, fortune, occasion, coup de bol), d’autres malheureux (accident, malchance, déveine), des choses qui arrivent "par hasard" (accidentelles, aléatoires, fortuites, imprévues, occasionnelles), d’autres "au hasard" (aveuglément, à l’aveuglette, au petit bonheur) et que, enfin, il y a des "si par hasard" (si d’aventure).
C’est vrai que la vie, ma vie en tout cas, est l’œuvre du hasard ; hasard de rencontres (de mes parents pour commencer), des mes rencontres avec des gens, avec des meubles dont témoigne une cicatrice que je cache sous mon menton, avec des microbes dont celui de la scarlatine, j’étais petit mais je « l’ai eu » ou bien est-ce lui qui m’a eu, avec des idées, avec des mots. Que le hasard de ces rencontres, hasard des lieux et du temps ont fabriqué ce que je suis, ce que j’aurais peut-être été quand même mais par un autre chemin. Ou bien j’aurais été autre, avec moins de regrets mais autant de remords (voir ci-dessus, ce qui est caché dans la malle, mis en acte ça fabrique des remords, c’est inévitable).
Hasards heureux ou malheureux ? Les deux, à tour de rôle parfois et souvent les deux à la fois. Et si il arrive que l’un l’emporte sur l’autre, je le sais bien que je n’y suis pour rien, parce que c’est "par hasard".
La seule chose qui n’est pas soumise au hasard dans ma vie ce sera ma mort. Je veux dire, non les circonstances qui peuvent être de hasard elles aussi, mais l’inévitable de la chose exclut absolument cette notion. D’autant que j’ai dépassé les trente trois ans, preuve s’il en était besoin que je ne suis pas le Christ (ça, et le fait que je ne suis plus vierge), que donc je ne ressusciterai pas, que je ne crois pas aux réincarnations ou autres renaissances.
Donc "hasard" est encore un mot qui parle de moi.

Du coup, je regarde mon dictionnaire avec suspicion et un peu d'inquiétude. Raconte t-il ainsi MA vie à tous ses lecteurs ? (il était en rayon au milieu de quatre ou cinq autres tout pareils). De quel droit (d’auteur) étale t-il ainsi MA vie, mes questionnements, mes turpitudes ?

Je regarde la jaquette ("habit", "couverture")… tiens, jaquette! : pour petite Jacques ?
Non, oufffffff ; sur la jaquette est écrit "Le Robert", il parle de Robert, je ne le connais pas mais j’aimerais parce qu’il me ressemble. Quand même, il doit y avoir un mot au moins qui nous dissemble Robert et moi, sinon je serais Robert ou Robert serait moi – je le saurais, il me semble!
Mais… Quel est ce mot ? "Mot" : "terme" (expression, vocable), "lettre" (écrit, message, missive, billet) …
deux paysages rencontrés hier soir, retour de plongée
au dessus de la baie de Chirongui...
et quelque part vers Hamouro

Nota : j'ai décidé que les paysages urbains ou autres, y'en a marre.
A partir de la prochaine fois, je ferai du hard, du torride : mon premier NU.

vendredi, juillet 18, 2008

SyNoNyMe (déjà dit)

Dans la mangrove

A 12 ans j'ai fait la liste de ce que j'aimais faire, des choses comme manger des glaces, d'autres comme regarder les filles parce que pour ça j'ai été précoce.
A 40 ans j'ai refait la liste d'une façon plus compliquée.
Il y avait ce que j'aimais et pouvais faire tout seul sans nuire à personne, par exemple lire un bon livre ou réciter la chanson du mal aimé à tue tête dans ma voiture.
Il y avait ce que j'aimais et pouvais faire seul mais qui nuisait ou embêtait quelqu'un, laisser des messages débiles sur un répondeur ou péter dans un magasin. J'avais un doute quant au blasphème.
Il y avait les choses que je ne pouvais pas faire seul et qui ne nuisaient à personne comme de faire l'amour.
Et enfin ce que je ne pouvais pas faire seul et qui nuisait ou embêtait quelqu'un (et j'espère que faire l'amour n'entrait pas dans cette catégorie).

Dans aucune de ces listes il n'y avait le mot "vivre". Peut-être que "vivre" c'est ça, manger des glaces, réciter la chanson du mal aimé et faire l'amour, et essayer d'échapper à ce qui n'est pas autant agréable.
De toutes façons, vous et moi on y est arrivé jusqu'ici, on vit.
Parfois, parfois seulement, j'ai l'intuition que vivre c'est autre chose mais à part ce mot de "chose" je ne sais pas quoi écrire, je ne sais pas ce que c'est. Autre chose.

Pourtant il y a urgence à savoir parce que pour arrêter un truc et l'arrêter proprement sans le casser, il faut comprendre ce qui le fait marcher.
Et moi demain je m'arrête, je veux dire : je meurs. Ou bien, je pourrai mourir.
Et "mourir", je ne l'ai mis dans aucune liste.

J'ai une journée, une journée pour comprendre la vie. Pas plus.

mardi, juillet 15, 2008

Plonge

Vue depuis le bateau des îlots Choizil

Alors, la plongée commence par le plaisir d'une balade en bateau. Hier lundi, j'avais emmené mon appareil photo mais les vents et les vagues m'ont dissuadé de le sortir. Juste quelques vues,

d'abord du site des îlots Choizil, banc de corail coloré, aux formes ahurissantes. J'ai aperçu un thon, un petit groupe de tortues marines, deux langoustes, des fusiliers suivis par des carangues et 150.000 autres poissons inconnus de moi, gros, petits, en groupe, en grappe ou solitaires.
Quant aux couleurs, à la lumière du soleil, aux reflets, au silence...

Je pense que le village qu'on apercevait est M'Tsamboro

La mer était calme parce que nous étions abrités par les îlots

Des vues de la plage de M'Zouazia où j'étais samedi,

pour une plongée sur le site de la patate bleue, un récif coralien au sud, bleu en effet. un peu moins de poissons, seulement 115.000 environ, dont je ne connais pas le nom, ah oui, poisson clown, des raies, poissons scorpion, poissons feuille (très curieux on dirait des feuilles d'arbres).

Sur la plage, un doux monsieur construit son bateau en bois, selon les plans des anciens langoustiers bretons. Il vit là sur la plage dans un abri sommaire, a installé son atelier à bois. Ses deux enfants vivent avec lui, pendant le temps des vacances.

Lancement prévu en Avril 2009, pour le tour du monde et de ses rêves.


Puis vint le soir ...


vendredi, juillet 11, 2008

La Course



La course de pneux


L'incontournable course de pneus de Mamoudzou.






D'abord une première course pour les petits (moins de 1m45),








C'est autorisé...

puis les plus grands par équipe de 5. Il y a des pros, des moins pros, des pas pros du tout par exemple l'équipe des "big mamas", mais ça rigole beaucoup.



Mohammed, au demeurant excellent coureur


Ces deux là font un peu guerriers...

En regardant les coureurs, faites aussi une bonne balade dans le village...







Deux belles attitudes, n'est ce pas ?


D'autres images bientôt.

La ville avait un air de fête. Des mamas s'étaient installées avec leurs chaises sur le bord de la route et criaient "courage, courage !!" aux concurrents (courageux, parce qu'il n'y a rien à gagner...). Mais elles étaient en marche automatique parce que papotant entre elles sans même un regard parfois sur l'équipe en course.
"Courage, courage" criaient les petits, en agitant les bras et en sautillant.
Les bébés eux suçaient leurs pouces.
Il y avais des wazungus, beaucoup de wazungus suréquipés, appareils photos, caméras, jusqu'à deux ou trois par parsonne, guettant les coureurs mais aussi les équipements des autres, l'endroit stratégique où "ils" (les autres) se sont placés. La fête oui, mais à travers l'oeil de la caméra et du souvenir à cliquer plutôt qu'à vivre.

J'étais de ceux-là, parmi les gens qui passent.

mardi, juillet 08, 2008

M'tsapéré est un des villages de l'agglomération de Mamoudzou, au sud de celle-ci.
Je vous invite à une courte promenade dans les rues

Imaginez, nous sommes dimanche, il fait chaud, pas trop, avec un léger vent marin. Il y a du soleil, bien entendu.



Le cordonnier est sérieux et performant. http://www.abd-salimain.fr/ (ou salimoin.fr)


Erreur 404 ? Le site n'existe pas.

Les inévitables photos d'enfants, que serait l'Afrique sans eux ? Le premier est resté très réservé devant l'appareil.







On dit "gens de couleur", mais ce sont des gens de couleurs.



Toutes les couleurs !!

lundi, juillet 07, 2008

Femmaoré



Sortant d'une réunion, vers midi. La lumière est éblouissante, il y a du monde dans les rues et surtout la couleur, les couleurs, toutes les couleurs. Bleus de la mer et du ciel, verts des arbres, rouges et jaunes des fleurs.

Mais d'abord, puisque je suis en ville, les femmes, leurs vêtements, les nombreux groupes qu'elles forment, avec les châles ou les saluvas, toutes les couleurs en mouvement.
Bruissements.
Dans cette lumière, j'étais heureux.


Les femmes de Mayotte sont remarquables. Leur attitude est toujours étonnante, les voir marcher un spectacle. Fausse nonchalance, fierté et dignité s'affichent. Mais lorsque je leur parle un peu longuement, c'est arrivé quelques fois, je me rends compte que ce n'est pas vrai. Ce n'est pas faux non plus, c'est autrement, un autrement difficile à saisir que je ne saisirai pas, je suis ici depuis trop peu de temps et j'aime que les choses soient "comme ça", à prendre comme ça parce que c'est comme ça.