mardi, mai 29, 2007

T'es du Quart / monde, mec...
























Il vit dans les villes
A Marseille ou à Lille
Dans les QUARtiers de pierre
A l’écart de la Terre
Le Quart Monde où la folie gronde
Et la colère / Et la fronde

A Paris à Marseille ou à Lille
SANS papiers SANS domicile
Ils sont SANS ils sont cent mille
Et sans espoir, à part durer
Jusqu’à ce soir et recommencer

A Paris à Marseille ou à Lille
Les rues où ils marchent où ils dorment aussi
Sont les rues où je marche / moi aussi
Je les vois pas je les écoute à peine
C'est qu'ils parlent mal et c’est pas des poèmes
C’est pas des rimes / riches
Derrière amour y’a pas souvent toujours
Y’ a sexe qui rime avec jamais / Et je t’aime se dit à l’imparfait

Avant qu’ils montent aux barricades
Faudra donner nos mots / à ces nomades

A Paris ou à Lille
Sans papiers sans domicile
Comment construire un moi / solide
Quand on n’a qu’un toit / de vide
Au dessus de la tête
Un toit vide sans qu’un jour ça s’arrête
Parce que voyez vous
Ils seront toujours sans toit / tant qu’ils seront sans nous

A toi mon semblable à toi mon frère
Je dédie ces quelques vers
Quand on s'ra mort dans le même cimetière
Ton cadavre à côté du mien j’espère
T’auras un toit / le même que moi
On s’ra dans la même terre
Et on pourra enfin partager … un ver

Mais faut craindre que même mort
On mette ton corps
Quelque part A l’écart

C’est que tu es du QUART/ monde
Mec t'es du QUART / monde
T'es du QUART / monde

lundi, mai 21, 2007

trois fleurs dans les yeux...









Rome, unique objet...
























J'écoute, de vieilles musiques. Celles de quand j'étais jeune, je me rappelle la folie, les rêves. Tout était au creux de ma main, le monde entier. J'étais déraisonnable, j'avais raison.
Je suis devenu sage, je rêve encore, je rêve mais je sais que ce n'est pas vrai. Que ce ne sera plus jamais vrai.

Pourtant il y a les choses venues, l'océan immense, la force peut-être de me savoir fragile et de n'avoir plus peur. Il y a les fleurs qui naissent sur un arbre mort ou sur un rocher – flowers on a rock, la chance de vivre, l'émerveillement parfois.

Mais il y a encore des jours, des jours où je regrette.



DITES, SI VOUS CONNAISSEZ QUOIQUE CE SOIT DE PLUS BEAU QUE MARIA CALLAS CHANTANT L'AVE MARIA DE SCHUBERT, DITES LE MOI.













Rome ...

dimanche, mai 13, 2007






























les bergers




Paresse ... paresse....

jeudi, mai 03, 2007

Sil ...

















les maisons roses
à Fianar




... Silence, c'est tout ce que je sais dire.

Il y a des mots pourtant et je pourrais en dire dix mille mais je ne leur fais pas confiance.
Leur chemin de la sensation au sentiment, du sentiment à la bouche, de ma bouche à l'oreille de l'autre, puis de son oreille à son propre sentiment, puis à sa bouche, à mon oreille encore et à mon sentiment, leur chemin est long, bien trop long.

Ils arrivent, les mots, usés et râpés; leur pâle mine les oblige à se parer d'oripeaux d'or pour être seulement entendus, mais savent-ils eux-mêmes qu'ils n'ont plus rien à dire ?
Je veux dire: rien de vrai. Au contraire, ils portent leur propre vérité infiniment variable, infiniment variée. Ils volent le sens, le travestissent comme un misérable habillé en prince et nous trompent, car que regardons nous sinon la parure ?
Ou bien (mais en fait : en même temps) ils portent leur propre vérité et, comme un courant fort emporte avec lui ce ou ceux qui les frôlent et qui y croient, ils embarquent ceux qui les croient et qui les frôlent.

J'embarque. A chaque fois j'embarque et commence un dangereux voyage, un dangereux langage. Lorsqu'enfin je reprends pied sur la rive du réel, après que longtemps soit passé, je ne sais plus où, je ne sais plus pourquoi.
Je me rappelle avoir pris la barque des mots, avant que ceux-ci aient fait tempête d'eux-mêmes, tempête de moi, d'elle, de nous.
Que nous étions la tempête, la barque, l'océan et la plage.

Tout ce que je sais dire, c'est Silence.

mardi, mai 01, 2007

En Voyage

VOYAGE

Cortège d'odeurs pour les plus attentifs
cartes postales pour les autres


EXIL

Les journées passent, le corps s'alourdit
le corps de l'autre est intérieur
toujours


TEMPS
De la poussière dans un rai de lumière
des objets du siècle cassé
une femme parle de la mort de sa mère
je sais ton corps à côté de moi





Après midi

En ville quelque part
Un couple fait l'amour
Un autre se sépare







peut-être que les deux zébus sont fâchés, l'un contre l'autre ?