mardi, novembre 27, 2007

Du Neuf

Eh oui, du neuf !!
... Je quitte Marseille pour Mayotte

bientôt
très bientôt...


...et après avoir tourné
retourné
tourné encore
...
et encore

Après avoir peu dormi
puis plus dormi du tout...

JE ME MARIE

J'ai demandé sa main
Elle a dit oui.

Nous partirons ensemble
et nous vivrons ensemble.

Elle s'appelle Mireille
je l'aime.

mercredi, novembre 21, 2007

Aller simple (retour compliqué)
























A Porto



Tu es mort ... De toutes façons la vie est un voyage qui finit mal. Un aller simple, le retour est trop compliqué.

J’ai vu ton cadavre juste avant l’embarquement pour cimetière. Enfin, non, puisqu’on t’a mis au four… Les embaumeurs t’avaient réussi, je t’ai presque cru vivant, mais comme en grève. Pas de rigidité kilométrique, malgré quelques taches bleues sur le visage. Il paraît que c’est normal, même la mort a ses habitudes.
Ils t’ont mis dans ton dernier wagon, nous l’avons suivi, nous nous sommes recueillis devant et puis ... les mensonges à ta famille (dans ces cas là, on ment forcément).

La gueule des croque-morts était parfaite, compassée, un peu ennuyée, professionnelle. Comme des contrôleurs à contrôler les morts.
Il y avait du monde, tu étais populaire. Des têtes effarées, d’autres agacées de gens riches qui ont autre chose à faire et c’est important, et des vraiment tristes. Mais tous y pensaient en regardant les autres, pour qui le prochain départ ? Qui a son billet dans la poche, sans le savoir.
Quoique… quoique… hein ! de toutes façons…

Y’avait tes femmes, quelques unes. Tu sais elles ont vieilli. Même celles qui étaient jeunes quand nous l’étions, elles ont vieilli. On jouait à qui pisse le plus loin et elles nous croyaient adultes !!

« Avec le temps, avec le temps va tout s’en va… » on pissait loin. On n’échangera pas sur nos ennuis de prostate, à moins que tu m’envoies des cartes postales. Dis, est-ce qu’il y a une poste, près de la gare d’arrivée ?
Bof, je répondrai pas, je parle pas aux morts. Question de rationalité.

J’ai ri lorsque les croque-messieurs ont mis ton cercueil sur le machin qui roule vers le four. Une espèce d’escalamort automatique, et puis… et puis rien. Je me suis senti perdu au milieu du vide. Il ne se passait plus rien, j’étais comme un guerrier sans guerre.

J’ai regardé les autres, ils ne me regardaient pas.
J’ai même pas peur, ce n’est qu’un voyage.

lundi, novembre 19, 2007

Dire des Hommes

Dire des hommes :

"Il est arrivé un soir, tout d'or vêtu. Le feu de camp était faible à cause du vent, et les herbes encore humides fumaient. Les yeux nous piquaient, oui je me rappelle tout comme ça."

"Il avait une ceinture large, moi j'ai vu les couteaux; la qualité de l'acier on la sentait; ça faisait une onde dangereuse, ces couteaux ils me faisaient peur"

"Moi, je dormais dans ma case, j'avais la fièvre. Seulement quand les palabres ont cessé... ce silence là était un silence de poissons. La fièvre est venue dans mes jambes, elles sont devenues lourdes."

"Grand ? non, enfin peut-être. Je ne me suis pas posé la question, jamais je n'y ai pensé. Ses gestes étaient lents."

"Il était fait d'air et de nuages"
"Il avait l'air triste"
"Sa peau était lisse, pas de poils..."
"Il n'a pas parlé mais je savais que sa voix serait plus forte qu'un barrissement"
" Le feu dessinait son ombre ... c'était l'ombre de l'éléphant !!"


Dire des femmes :

" Quand Hamilcar, avec ses habits jaunes, leur a apporté le repas, ils étaient déjà ivres morts..."




A lisbonne (aucun rapport avec le texte ci dessus, désolé...)

jeudi, novembre 15, 2007

SCHNEE

Depuis la fenêtre du bureau, j'observe l'impressionante tempête de neige.

Les couleurs s'effacent, blanc, gris et noir.
Mon nom bouddhiste, c'est SetsuKo, "champ de neige".
Je l'ai reçu comme un champ d'espoir, chant d'espoir
mon nom de Bouddha, mon nom de neige

mardi, novembre 13, 2007

Pour S.


























Le train de Manakara à Fianar, et le lézard de Ranomafana...



mardi, novembre 06, 2007

ORDINATION

Je ne sais pas parler de ce que je fais, mais ce week-end fut si dense que j'en dirai un mot.

Samedi, j'ai réitéré les voeux laïcs que j'avais prononcés il y a 11 ans maintenant devant mon Maître. Nous étions trois "frères dans le Dharma" lors de cette première cérémonie. Nous étions encore trois à réitérer, Samedi.
Première victoire.

Lorsque je regarde les vieux compagnons, ils ne sont plus tout à fait les mêmes et ils se disent la même chose de moi sans doute, nous avons vieilli.
Avons-nous mûri? Sommes-nous plus sages, plus heureux? Avons-nous su tendre la main aux autres, le coeur ouvert, sans jugement... Avons-nous... j'écris "nous", merveilleux pouvoir du pluriel qui dilue l'interrogation, la rend moins impérative.
Ai-je mûri ? Suis-je...

Le Dimanche, venant clore les quelques jours de retraite et de silence, Senseï a ordonné une nonne. Céline Zuiko.

Céline est entrée dans le zendo dans un immense silence, marchant lentement.
La cérémonie a commencé, déroulant ses litanies, ses questions et ses réponses.
Elle s'est tournée vers sa famille, s'est prosternée. Quitter sa famille.
Abandonner tous ses biens.
Raser ses cheveux.
Faire voeu de vivre dans un temple, jusqu'à sa mort.
Chasteté. Pauvreté.

Pour sauver tous les êtres.

Lorsqu'elle s'est relevée, Céline n'existait plus.
Mais Zuiko était née.