Un trait d'or un trait d'argent
nous sommes amants
Cette goutte entre tes fesses
c'est moi
Mon sexe dans ton sexe est en voyage, je voudrais un exil
Laissons là les draps froissés, ils nous ont assez entendus
lundi, juillet 30, 2007
dimanche, juillet 29, 2007
CoNtReBaSSe
3h du matin, contrebasse.
Qu'ai-je dit hier ? les heures passées ont-elles vraiment été? Pourquoi les mots échappent-ils toujours à celui qui les dit ? Ils vivent leur vie qui n'est pas la mienne.
Il faudrait un air de flûte maintenant, un air étrange qui ne soit pas d'ici pour que ce ne soit pas de moi. Parce que je ne suis pas d'ici.
Je ne sais pas d'où je viens. C'est une histoire de rythmes, de percussions qui m'a fait comprendre ça. Les rythmes peuvent s'épouser pour une danse qui n'est pas la vie parce qu'elle est seulement cela, une danse.
Chercher quelque chose, sans cesse, au lieu de l'abandon d'accepter que la danse soit seulement cette danse là, qui n'est pas la mienne.
J'entends maintenant une guitare et elle pleure pour moi, je suis un enfant qui se berce dans ses propres bras. Je n'ai pas honte, non, jamais. La nuit m'a pris en amitié, je le sais je peux compter sur elle.
Je terrasse le jour, chaque jour pour qu'elle vienne.
Les guitares sont plus nombreuses, nerveuses comme si elles avaient peur. J'entends les voix qui les surmontent, les frôlent plutôt. Et des tambours, comment sont-ils venus si vite d'Afrique ? il y a un instant à peine j'étais seul.
Faut-il baisser le son, éteindre, m'éteindre ? Le bruit du monde, s'il est la Vie (que serait-elle d'autre ?): je mourrai du silence.
La nuit est nuit comme le jour est bruit.
Qu'ai-je dit hier ? les heures passées ont-elles vraiment été? Pourquoi les mots échappent-ils toujours à celui qui les dit ? Ils vivent leur vie qui n'est pas la mienne.
Il faudrait un air de flûte maintenant, un air étrange qui ne soit pas d'ici pour que ce ne soit pas de moi. Parce que je ne suis pas d'ici.
Je ne sais pas d'où je viens. C'est une histoire de rythmes, de percussions qui m'a fait comprendre ça. Les rythmes peuvent s'épouser pour une danse qui n'est pas la vie parce qu'elle est seulement cela, une danse.
Chercher quelque chose, sans cesse, au lieu de l'abandon d'accepter que la danse soit seulement cette danse là, qui n'est pas la mienne.
J'entends maintenant une guitare et elle pleure pour moi, je suis un enfant qui se berce dans ses propres bras. Je n'ai pas honte, non, jamais. La nuit m'a pris en amitié, je le sais je peux compter sur elle.
Je terrasse le jour, chaque jour pour qu'elle vienne.
Les guitares sont plus nombreuses, nerveuses comme si elles avaient peur. J'entends les voix qui les surmontent, les frôlent plutôt. Et des tambours, comment sont-ils venus si vite d'Afrique ? il y a un instant à peine j'étais seul.
Faut-il baisser le son, éteindre, m'éteindre ? Le bruit du monde, s'il est la Vie (que serait-elle d'autre ?): je mourrai du silence.
La nuit est nuit comme le jour est bruit.
mercredi, juillet 25, 2007
La ViE eN gRiS
Ils entrelacent leurs histoires, lui est l'aveu elle est miroir. Ce qu'ils ont dit nul ne le sait, c'était entre eux, une âme en deux.
La vie en gris c'est du passé.
Fallait qu'ils vivent et créent leur vie, comme ont vécu d'autres aussi.
C'était l'été ou un printemps, l'été tout l'temps, l'été printemps. Y'avait qu'le temps de faire l'amour, le faire encore et puis toujours, pas se lasser de tant baiser.
Les rues la ville chantaient ce bruit, même les murs portaient parole, disant qu'ils s'aiment et qu'elle est folle et qu'il sont fous à enfermer dans une chambre avec un lit pour mobilier
On entendait le lit grincer.
La vie tout seul c'est dépassé.
Je les revois vingt ans après, quand le passé a foutu l'camp et qu'le présent est mal barré
Je les revois ils ont changé, ont leur maison et des enfants
Mais
On n'entend plus le lit grincer
La vie en gris c'est maintenant
mardi, juillet 24, 2007
ENVIE D'ETE
ENVIE D'ETE
Les horizons confondus et
la course lente des eaux
même le vent a baissé les bras
Enroulé sur le tiède
un parfum
comme si elle était là
EAUX
Le chatoiement des eaux
ravive les souvenirs
d'accords imparfaits
de douceurs mâles
qu'elle n'a pas oubliées
OUBLI
Le bleu de ses pas
sur le sol de haute lisse
d'or pâle lueur
Elle approchera de moi
pour frôler mon abandon
et elle dansera
la légende des amours
que j'ai oubliées
Pour être à elle
PALEOCORTEX et MOELLE EPINIERE
Invitation au voyage
Paléocortex et moelle épinière.
Certains jours j'aimerais être seulement équipé de ces deux-là. Ce doit être suffisant pour la Vie.
Assez pour aimer.
Sans doute la vie quotidienne serait-elle un peu plus compliquée, encore que…
Mais en échange j'aimerais vraiment, sans retenue, sans calculs et sans freins.
J'écoutais à la radio une chanson soupe sentimentale, genre de truc bêlant gnan gnan trop plein de violons et de claviers.
Cette musique là, les multitonnes de littérature idiote, les films guimauviens de Holly et Bollywood (un régal à petite dose), devraient tous ensemble écœurer par leurs excès une humanité normale de "l'Amour" – celui avec un grand "A", pas celui avec un grand "Q".
Eh bien non ! Mais on fait compliqué, la complication du jour définissant une "modernité", voire une post-modernité, qu'il est de bon ton d'appliquer à sa vie personnelle.
D'où mon désir de me réduire à un paléocortex et une moelle épinière.
Peut-être même "ou" plutôt que "et" ?
jeudi, juillet 19, 2007
Anse de Malmousque
Une toute petite calanque dans Marseille, à peine quelques rochers. Pour l'imaginer, poser dans le regard la mer, des îles, des bateaux et du ciel.
Malmousque, il y a quelques jours
Au loin la forme mouvante d'une eau couleur léger; les reflets du soleil, dix mille éblouissements successifs. La brillance s'impose.
Les formes plus précises d'un bateau, d'un phare, d'un château ferment l'horizon et une île et encore un bateau.
A terre, bruits et absence d'odeurs. Bruits de pas, bruits de voix, bruits de Plouff!!
Le ballet gracieux de trois cannes à pêche, une rouge, une verte, une noire.
Pile entre terre et horizon, le Schlakk Schlakk!! d'un hors bord à pleine vitesse, éclaboussé d'écume en neige.
Et puis oh! un calme soudain, un silence de quelques secondes à peine où la terre retient son souffle.
Et Plouff!! et Plouff!! et Plouff!!
dont un Plouff!! de chien; tout recommence, le bruit de la vie-tendresse pimenté cette fois d'un filet d'odeur de crème solaire.
Le regard finit avec le ciel, où les mouettes criardes répandent la nouvelle, qu'il fait beau et que l'eau a une couleur léger.
lundi, juillet 16, 2007
TrAcEs
"Tanambao", la vieille ville de Fianarantsoa (orthographe non garantie)
La trace des jours passés sur son visage était à lire; les bonheurs, les dix mille matins trop tôt à se lever, les peurs, les plaisirs et les joies. Avec le doigt suivre leurs traces.
Pour cette ride infime, combien de pleurs ont été tus ? Et combien de joies pour celle-là ?
Le doigt apprend à reconnaître les vallées et les collines du visage de l'autre, mais il faut d'abord fermer les yeux.
La vie est minuscule et la sienne le fut comme l'est la mienne ou la vôtre.
Rien que ma main sur son visage.
J'ai peur de la mort des miens.
jeudi, juillet 12, 2007
La crise sur le ghetto
A : Dans les rues, dans les bars, dans les cocktails où vont se reconnaître les gens qui veulent qu'on les reconnaisse, dans les clubs sportifs, chez "les gens", ceux qui ne comptent pas mais surtout ceux qui comptent, comptent leurs sous, sous les abris précaires des gens de la rue, il n'y a plus que cela, on ne parle plus que de cela.
La joie se lit sur les visages, je la vois le matin, elle est encore là le soir. Hommes et femmes dans leurs voitures, aux arrêts d'autobus, à l'entrée des usines, ont un sourire satisfait, léger comme un printemps et fluide comme un torrent de montagne. Quelquefois une femme chantonne, ou un homme récite spontanément un poème à la terrasse d'un bar.
On appelle ça le Bonheur.
Enfin,
on va pouvoir
travailler plus et
gagner plus.
Encore quelques jours à attendre; certes le parlement discute mais il votera cette loi car la pression populaire est trop forte, l'unanimité totale, le DESIR violent.
B: Et puis, le parlement, hein, il en faut un, faut bien!! mais bon, faudrait pas qu'il nous casse trop les couilles non plus sinon on les vire et puis voilà c'est quand même pas eux qui vont nous empêcher de gagner plus, après tout c'est nous qu'on les paye avec nos impôtspulaires.
Bande de mous, va, v'z'allez voir ce que vous allez voir...
Moi, si ça tenait qu'à moi, ça serait plus simple, faut pas dire ces choses là mais quand même... Y pourraient travailler moins et gagner moins ça me dérangerait pas.
Enfin, ce que j'en dis...
La joie se lit sur les visages, je la vois le matin, elle est encore là le soir. Hommes et femmes dans leurs voitures, aux arrêts d'autobus, à l'entrée des usines, ont un sourire satisfait, léger comme un printemps et fluide comme un torrent de montagne. Quelquefois une femme chantonne, ou un homme récite spontanément un poème à la terrasse d'un bar.
On appelle ça le Bonheur.
Enfin,
on va pouvoir
travailler plus et
gagner plus.
Encore quelques jours à attendre; certes le parlement discute mais il votera cette loi car la pression populaire est trop forte, l'unanimité totale, le DESIR violent.
B: Et puis, le parlement, hein, il en faut un, faut bien!! mais bon, faudrait pas qu'il nous casse trop les couilles non plus sinon on les vire et puis voilà c'est quand même pas eux qui vont nous empêcher de gagner plus, après tout c'est nous qu'on les paye avec nos impôtspulaires.
Bande de mous, va, v'z'allez voir ce que vous allez voir...
Moi, si ça tenait qu'à moi, ça serait plus simple, faut pas dire ces choses là mais quand même... Y pourraient travailler moins et gagner moins ça me dérangerait pas.
Enfin, ce que j'en dis...
mercredi, juillet 11, 2007
En voyage
Quelque part à Manakara
Quand commence le voyage?
A l'heure du départ il faut un peu de désordre
Dans le train ou l'avion, l'inconfort, l'ennui aussi
A l'arrivée quelque chose qui se passe mal, sans moyen simple de résoudre la situation
Ensuite l'hésitation et traverser une banlieue différente de de ce que mes souvenirs ont fabriqué par avance
(souvent, je ne vois pas les images infidèles à ce que les magazines et autres guides montrent, je n'ai pour elles qu'un regard distrait, comme si ce n'était pas du réel; ce qui est réel ce sont les décors que j'attends, ceux des magazines)
Si possible tomber malade, assez pour être cloué quelques jours dans un lit, à la merci (de quoi ?)
Vouloir visiter un musée mais il est fermé depuis un mois pour cause de travaux
Les ruelles typiques, les couleurs, les sons et les odeurs sont les mêmes qu'à Marseille
Je n'ai rien à faire là où je suis venu, j'ai déjà tout vu, je suis trop vieux.
Alors commence le voyage.
lundi, juillet 09, 2007
Tocqueville, et toujours sans photos
Une citation de Tocqueville entendue sur l'émission de FranceCul "esprit public" il y a qq jours, après recherche la voici.
Je n'ai jamais lu Tocqueville, je crois que je vais m'y mettre
« Il y a un passage très périlleux dans la vie des peuples démocratiques.
Lorsque le goût des jouissances matérielles se développe chez un de ces peuples plus rapidement que les lumières et que les habitudes de la liberté, il vient un moment où les hommes sont emportés et comme hors d’eux-mêmes, à la vue de ces biens nouveaux qu’ils sont prêts à saisir. Préoccupés du seul soin de faire fortune, ils n’aperçoivent plus le lien étroit qui unit la fortune particulière de chacun d’eux à la prospérité de tous. Il n’est pas besoin d’arracher à de tels citoyens les droits qu’ils possèdent ; ils les laissent volontiers échapper eux-mêmes (…)
Si, à ce moment critique, un ambitieux habile vient à s’emparer du pouvoir, il trouve que la voie à toutes les usurpations est ouverte. Qu’il veille quelque temps à ce que tous les intérêts matériels prospèrent, on le tiendra aisément quitte du reste. Qu’il garantisse surtout le bon ordre. Les hommes qui ont la passion des jouissances matérielles découvrent d’ordinaire comment les agitations de la liberté troublent le bien-être, avant que d’apercevoir comment la liberté sert à se le procurer ; et, au moindre bruit des passions politiques qui pénètrent au milieu des petites jouissances de leur vie privée, ils s’éveillent et s’inquiètent ; pendant longtemps la peur de l’anarchie les tient sans cesse en suspens et toujours prêts à se jeter hors de la liberté au premier désordre.
Je conviendrai sans peine que la paix publique est un grand bien ; mais je ne veux pas oublier cependant que c’est à travers le bon ordre que tous les peuples sont arrivés à la tyrannie. Il ne s’ensuit pas assurément que les peuples doivent mépriser la paix publique ; mais il ne faut pas qu’elle leur suffise. Une nation qui ne demande à son gouvernement que le maintien de l’ordre est déjà esclave au fond du cœur ; elle est esclave de son bien-être, et l’homme qui doit l’enchaîner peut paraître. (...)
Il n’est pas rare de voir alors sur la vaste scène du monde, ainsi que sur nos théâtres, une multitude représentée par quelques hommes. Ceux-ci parlent seuls au nom d’une foule absente ou inattentive ; seuls ils agissent au milieu de l’immobilité universelle ; ils disposent, suivant leur caprice, de toutes choses, ils changent les lois et tyrannisent à leur gré les mœurs ; et l’on s’étonne en voyant le petit nombre de faibles et d’indignes mains dans lesquelles peut tomber un grand peuple…
Le naturel du pouvoir absolu, dans les siècles démocratiques, n’est ni cruel ni sauvage, mais il est minutieux et tracassier. »
Alexis de Tocqueville
"De la Démocratie en Amérique", Livre II, 1840
Tout est dit, n'est ce pas ?
Je n'ai jamais lu Tocqueville, je crois que je vais m'y mettre
« Il y a un passage très périlleux dans la vie des peuples démocratiques.
Lorsque le goût des jouissances matérielles se développe chez un de ces peuples plus rapidement que les lumières et que les habitudes de la liberté, il vient un moment où les hommes sont emportés et comme hors d’eux-mêmes, à la vue de ces biens nouveaux qu’ils sont prêts à saisir. Préoccupés du seul soin de faire fortune, ils n’aperçoivent plus le lien étroit qui unit la fortune particulière de chacun d’eux à la prospérité de tous. Il n’est pas besoin d’arracher à de tels citoyens les droits qu’ils possèdent ; ils les laissent volontiers échapper eux-mêmes (…)
Si, à ce moment critique, un ambitieux habile vient à s’emparer du pouvoir, il trouve que la voie à toutes les usurpations est ouverte. Qu’il veille quelque temps à ce que tous les intérêts matériels prospèrent, on le tiendra aisément quitte du reste. Qu’il garantisse surtout le bon ordre. Les hommes qui ont la passion des jouissances matérielles découvrent d’ordinaire comment les agitations de la liberté troublent le bien-être, avant que d’apercevoir comment la liberté sert à se le procurer ; et, au moindre bruit des passions politiques qui pénètrent au milieu des petites jouissances de leur vie privée, ils s’éveillent et s’inquiètent ; pendant longtemps la peur de l’anarchie les tient sans cesse en suspens et toujours prêts à se jeter hors de la liberté au premier désordre.
Je conviendrai sans peine que la paix publique est un grand bien ; mais je ne veux pas oublier cependant que c’est à travers le bon ordre que tous les peuples sont arrivés à la tyrannie. Il ne s’ensuit pas assurément que les peuples doivent mépriser la paix publique ; mais il ne faut pas qu’elle leur suffise. Une nation qui ne demande à son gouvernement que le maintien de l’ordre est déjà esclave au fond du cœur ; elle est esclave de son bien-être, et l’homme qui doit l’enchaîner peut paraître. (...)
Il n’est pas rare de voir alors sur la vaste scène du monde, ainsi que sur nos théâtres, une multitude représentée par quelques hommes. Ceux-ci parlent seuls au nom d’une foule absente ou inattentive ; seuls ils agissent au milieu de l’immobilité universelle ; ils disposent, suivant leur caprice, de toutes choses, ils changent les lois et tyrannisent à leur gré les mœurs ; et l’on s’étonne en voyant le petit nombre de faibles et d’indignes mains dans lesquelles peut tomber un grand peuple…
Le naturel du pouvoir absolu, dans les siècles démocratiques, n’est ni cruel ni sauvage, mais il est minutieux et tracassier. »
Alexis de Tocqueville
"De la Démocratie en Amérique", Livre II, 1840
Tout est dit, n'est ce pas ?
jeudi, juillet 05, 2007
Sans photos, aujourd'hui
Ils regardent les lumières de nos villes, ils y croient tellement qu'ils ne peuvent comprendre que ce monde leur ment.
Une dernière cigarette que l'on fait durer, serrer dans ses bras ceux que l'on aime encore ("je ne vous oublierai pas !! oui, j'écrirai, j'écrirai et je téléphonerai aussi..). Les valises, les sacs semblent légers mais quand même, on marche lentement vers le navire mugissant, on hésite encore avant l'embarquement.
Et les moteurs démarrent
et le dernier regard
Maintenant tout est différent, la vie l'amour et puis les gens. Soi-même pas pareil, on se sent plus grand et on sent sa peur. Mais on se sent grandi de l'affronter.
"Je me sens plus grand, je suis l'immigrant"
Là-bas comment ils vivent, comment ils aiment, on ne le sait pas, on n'imagine même pas. Il y a des histoires qui disent "oh! mon frère, là-bas ils n'aiment pas..." bien sûr on sait que c'est pas vrai, ou on leur apprendra et ils aimeront ça.
"Oh! mon frère !! là-bas..."
"Saurons nous ensemble partager notre humanité ... devrons nous lutter avec ceux qui disent - immigrés ?".
Et le bateau vogue entre vague de douleur, d'espoir et de peur.
Mais quand la terre s'est effacée, seule reste la mer.
Une dernière cigarette que l'on fait durer, serrer dans ses bras ceux que l'on aime encore ("je ne vous oublierai pas !! oui, j'écrirai, j'écrirai et je téléphonerai aussi..). Les valises, les sacs semblent légers mais quand même, on marche lentement vers le navire mugissant, on hésite encore avant l'embarquement.
Et les moteurs démarrent
et le dernier regard
Maintenant tout est différent, la vie l'amour et puis les gens. Soi-même pas pareil, on se sent plus grand et on sent sa peur. Mais on se sent grandi de l'affronter.
"Je me sens plus grand, je suis l'immigrant"
Là-bas comment ils vivent, comment ils aiment, on ne le sait pas, on n'imagine même pas. Il y a des histoires qui disent "oh! mon frère, là-bas ils n'aiment pas..." bien sûr on sait que c'est pas vrai, ou on leur apprendra et ils aimeront ça.
"Oh! mon frère !! là-bas..."
"Saurons nous ensemble partager notre humanité ... devrons nous lutter avec ceux qui disent - immigrés ?".
Et le bateau vogue entre vague de douleur, d'espoir et de peur.
Mais quand la terre s'est effacée, seule reste la mer.
mardi, juillet 03, 2007
un zèbre sur la façade
Comment parler de cette nuit là ?
Sans mots, sans souvenirs, que puis-je en dire ?
Peut-être qu'elle n'a jamais existé et donc elle existera encore, demain ou un autre jour pourvu que j'oublie assez,
la petite foule, le tissage de notes, le zèbre sur les façades, le bassiste perpendiculaire parti vers la stratosphère et au cœur de la foule ce couple qui s'étreint et qu'emporte la houle vers l'hôtel, jusqu'à demain.
Peut-être un jour, de cette même cour où nous étions, un chevalier est parti pour les croisades. Le cœur lourd, le dernier regard sur les façades. Revint-il ?
Peut-être un jour dans cette cour des gueux en colère et des nobles effrayés, pendant que dehors des chants révolutionnaires. Eurent-ils la tête tranchée ?
Et plus tard encore les saltimbanques et les musiciens pour une noce de bourgeois. Furent-il heureux ?
Et puis une troupe de théâtreux, une pièce d'avant-garde et un public pas trop nombreux. Pour quel succès ?
Tout est écrit en écriture savante sur les pierres indifférentes, ici une fissure, là un éclat. De bien traduire je ne suis pas sûr et cela n'importe pas.
Il n'y a que la foule qui a tout oublié
des serments du passé, des moments de bonheur.
Elle a tout oublié sauf un couple en son cœur.
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