jeudi, mars 27, 2008

J'ai un peu de temps, des émeutes qui tournent au pogrom anti blancs me bloquent au bureau. J'ai beau être métis, je suis consigné et l'heure du déjeûner se passe ici.

Voilà qui tombe bien, j'ai le temps de présenter mon nouveau copain Maki.


























Sympa, le mec.

PS rectificatif : à Dembeni, les bons sambos, ce n'est pas après l'épicerie, mais juste avant. Pour le reste, c'est comme j'avais dit.

mardi, mars 18, 2008

Animal

... Un instant encore vague, au reveil, juste avant que l'esprit se fixe.

Ce n'est pas bien d'être un enfant précoce; il étouffe l'animal qui est vivant, celui qui me fait jouir. Qui est là, au réveil (d'où l'érection matinale, sans doute)
La nuit, à l'endormissement ce n'est pas pareil. La journée m'éclabousse encore et j'ai hâte de mes rêves. La nuit nettoie trop peu de moi; un peu quand même.

La nuit je sais danser. Je perds mon temps. La nuit, l'iognon se pèle jusqu'à la vie ou presque. Parfois je me masturbe, je me demande si je dors ?

Tout ça c'est avant l'invasion du moi. La catastrophe.
Tout se joue à l'instant vague, au réveil. Un jour mon esprit ne se fixera pas. Pas de "moi", et donc pas de vous, pas d'eux. Pas deux. La vie brutale. Je serai fou.
Peut-être qu'il suffit de bloquer ma respiration pour que le temps s'arrête, ou qu'il coule en dehors de mon corps, sans moi. Ô temps...
C'est être moi qui me rends fou. Être l'écho de vos vies.

De la vigilance, juste avant que l'esprit se fixe.
Je peux encore m'échapper.

vendredi, mars 14, 2008

Vieux Jacques

Bien sûr, bien sûr je voulais redevenir neuf !!

Mais à l’ombre d’un manguier je t’ai retrouvé, vieux Jacques.
Tu m’attendais là où inévitablement tu savais que je viendrai.
Oh !! Vieux Jacques j’avais changé d’habits pourtant, et j’étais frais rasé !
Je me rappelle, écrivant ces lignes je me rappelle, je m’étais assis sur le rondin.
J'avais vérifié qu’il n’y avait pas ni fourmis ni insectes. Il n’y en avait pas. Pas d’insectes et j’ai pas vu le Vieux Jacques, pas vu.

Il ne s’est rien passé.

Je le croyais resté "là-bas", alors qu'en vérité nous avons toujours été unis, mêlés, de l’argile dans l’argile, même terre, même mère, et un jour la même mort.
Pourtant j’y ai cru à la mort du "vieil homme", faut dire que j'y ai cru.
Et sur le rondin j'y croyais encore. J'avais pensé le terrasser en disant "je me marie", en allant au-delà de mes peurs, ou au-dedans d'elles.
J'ai cru que…

Alors bienvenue, Vieux Jacques !!!! Aimons nous encore puisque te voilà, puisque me voici. Et même marions-nous, tu vois je demande ta main.

Dis, Vieux Jacques, si on se marie, tu seras doux avec moi ?





PS1 : dans le village de Dembeni, côté droit de la route en allant vers Mamoudzou et juste après l'épicerie aux statues, il y a un étal où une femme vend des sambos absolument délicieux qui ont le goût de mon enfance.

PS2 : dans Mamoudzou, le croiriez-vous, pour vos faims d'loup, il ya partout … des pizzerias.

PS3 : les photos ont été prises dans ou près de la mangrove de Dapani, hélas mon ordi perso est tombé raide mort il y a trois semaines, alors je fais comme Rachida ( du blog vie en morceaux), je retouche pas, je recadre pas, rien du tout.




PS4 : Dans l'île il y a plein de roussettes, ce sont de grosses chauve-souris avec une tête jaune, elles sont ravissantes. Je ne sais pas si ça se mange???

PS5 : après un incident malheureux (lavage de chemises et d'un drap rouge, en même temps…) j'ai eu du mal à trouver des chemises neuves à moins de 88 euros! Les mahorais me disent qu'ils les font venir de métropole ou de la Réunion. Ben, j'ai trouvé une, très bien, à 8 euros dans un magasin de la Place Mariage (il a fallu réveiller le vendeur!). Il pleuvait des torrents d'eau. Ici la pluie est chaude.

PS6 : d'une manière générale, les femmes mahoraises ont des gros seins.

lundi, mars 10, 2008

pArTiR c'EsT RiRe Un PeU

Eh oui, j'étais bien à Madagascar, malgré le cyclone.



Mais il fallait partir.


En avion















A Mayotte, on arrive sur Petite Terre et il faut "barger" pour se rendre à Mamoudzou. Depuis la barge, on voit quelque chose comme ça











Et en descendant de la barge, les mamas du marché nous proposent leurs fruits ... très chers ...








A gauche les fruits, à droite les poissons.
Peu de choses, l'île est pauvre en produits frais.

Les poissons sont de toutes les couleurs et de toutes les formes contrairement aux pêcheurs, uniformément noirs et de forme humaine.

Voilà, je suis arrivé il y a un mois et déjà je regarde moins les choses, les gens.
Mais j'aime les odeurs, j'aime les bruits et les couleurs, la lenteur des femmes (j'ai toujours peur qu'elles s'endorment en marchant !).
Et comme toujours lorsque je suis "loin" - loin de quoi ?- je deviens sensible à mon corps, à mes pensées et sensations. Pour un moment.


Hier je me suis promené dans la mangrove de Dapani, paysages étonnants. Photos bientôt.
Mercredi, rendez vous avec une association sur la plage de Saziley, le soir, pour aller observer les tortues pondre leurs oeufs.