jeudi, février 26, 2009

CrOcHeT dU gAuChE

"Crochet du gauche"
Depuis midi, cette expression s'est imprimé dans ma tête et mes neurones se la repassent l'un à l'autre
- eh, dis à ton voisin "crochet du gauche"
- eh, dis à ton voisin "crochet du gauche"
- eh dis à ton ...

Alors, je fais ce post pour vous dire, chers voisins, chères voisines
"Crochet du Gauche".


.......... Il est vachement bien, ce post. La prochaine fois nous parlerons du "crochet du droit".

lundi, février 23, 2009

ADIEU ARSENE

Aujourd'hui n'est pas un jour comme un autre.
Même si devant moi, comme d'habitude, passent leurs yeux ronds. Ils ne me voient plus depuis longtemps.

Pourtant le petit, il était content au début. Il changeait l'eau de mon bocal, mettait des graines délicieuses chaque jour. Enfin, chaque jour pendant deux semaines… après il a oublié les graines, voyons la première fois c'était… un mardi je crois bien. Parce que le lendemain, il s'ennuyait ferme, donc c'était mercredi, il s'ennuie toujours et ce mercredi là il a mis de l'encre dans l'eau du bocal. Bleue Waterman, une encre qui tient, qui tache.Il a dit qu'il ne voulait plus d'un poisson rouge, il en voulait un bleu et il a pris une claque.
Depuis il me hait, je le sens, je le sais. Ça va mal finir.

Une autre fois, pendant que sa mère téléphonait "oui, disait elle à voix basse, je viendrai vendredi, c'est promis mon amour, oui je mettrai la jupe que tu aimes…" il tournait autour de moi qui tournais aussi, mais que voulez-vous donc que je fasse d'autre, dans un bocal ? Et il n'était pas seul… il avait dans ses bras le chat de la voisine et le chat me regardait.Aussitôt j'ai fait le mort, ventre en l'air, les ouïes ouvertes, les écailles aussi ternes que possible. Il a lâché le chat et s'est mis à pleurer comme il le fait chaque lundi matin pour ne pas aller à l'école. Il a hurlé "Arsène est mort !!" (Arsène c'est moi). J'ai cessé de faire le mort et il a pris une claque.Ca n'a rien arrangé entre nous, vous pensez bien.

Aujourd'hui c'est samedi alors le père revient, il est routier. Samedi c'est pas un bon jour, tous les poissons rouges vous le diront. Une sorte de malédiction sur l'espèce sans doute, parce que le nombre de poissons rouges qu'on jette les samedis… c'est un crime, c'est un génocide, un holocauste!! Je me fais tout minuscule, d'autant que le père, il n'aime pas les animaux. Ni les enfants. Ni sa femme. Il est fatigué. "…pas arrêté depuis jeudi, trois heures de sommeil c'est tout… Fais chier!!".Drring Drring… le téléphone. Il décroche. Nous les poissons nous avons l'ouïe fine j'entends une voix d'homme douce qui susurre "allô, chérie j'ai envie de t…….".
Hurlement " MOOOONIIIIIIIQUEEEEEEE!!!!!!!!!!!!!!!" Elle arrive affolée. Baffe, rebaffe, rerebaffe.Et de rage il empoigne le bocal qu'il lève au dessus de sa tête.

Voilà, j'en suis là, dans mon bocal pour l'instant, mais les événements prennent une sale tournure. Je l'ai dit qu'aujourd'hui n'est pas un jour comme un autre et je ne verrai sans doute rien du dimanche.
Adieu, donc, j'ai été ravi de vous connaitre un.... .... .....

mardi, février 17, 2009

Le fils de Charybde et de Scylla




Le voleur est entré sans frapper
Ce qu'il a emporté c'est à lui maintenant
La maison est triste d'avoir été violée
Le soir venu, j'écoute sa plainte, un silence particulier
Et je lui dis "moi aussi, j'ai peur"



Petit cambriolage.
Ma maison est nichée dans une colline, invisible. C'est pratique pour un voleur. Eh bien, parce que peu de choses ont été emportées, sinon je serais en colère, je ressens l'incroyable chance que j'ai. J'ai tout, tout ce que je veux ou presque... quand d'autres n'ont rien.

lundi, février 16, 2009

LA PREUVE

Dieu n'existe pas. J'en ai la preuve accablante.
Ou plutôt, je l'avais jusqu'à hier soir, mais "on" me l'a volée. Qui, "on" ? je ne sais pas.
Les curés ? A Mayotte, il n'y en a pas.
Les imams, alors ? C'est impossible, le vol a eu lieu à l'heure de la prière, ils étaient tous à la mosquée. Restent les rabbins, mais il n'y en a pas un à moins de 5.000 km d'ici.

Alors qui ? Qui avait intérêt à dérober cette preuve (accablante), qui, sinon... Dieu Lui-même.
Oui, je L'accuse d'avoir volé cette preuve (accablante) de Son inexistence, afin que nul ne sache. Je L'accuse et je porte plainte pour fraude et mensonge depuis 6.000 ans au moins. Je le redis, j'en avais la preuve (accablante) et il y a des chances pour qu'on la retrouve chez Lui, lors de la perquisition. Oh!! Bien cachée, c'est certain, sous le parquet du salon par exemple.
Il faudra chercher.
Nous la chercherons !!
Et nous la trouverons !! et nous l'exposerons à la face du monde et des peuples et Lui, Lui Il avouera enfin qu' Il n'existe pas, n'a jamais existé et n'existera jamais!!!

"Accusé, levez-vous, déclinez vos noms, âge, domicile et profession, puis dites "Je le jure" et crachez par terre"
"Je m'appelle Dieu, Je suis éternel, J'habite chez mon fils rue Paradis, et Je suis Dieu. Je le jure et Pfoutt, Pfoutt, Pfoutt"
"Non, ne crachez qu'une seule fois, et puis faites semblant seulement..."
"Ah, excusez moi, pfoutt"

"Accusé, Vous êtes accusé.
D'avoir abusé plein de peuples en leur faisant croire par tromperie à Votre existence depuis 6.000 environ au moins et qu'il en a résulté un tas de dégâts.
D'autre part Vous êtes accusé d'avoir dérobé, par des manoeuvres sournoises, la preuve (accablante) de Votre inexistence, de l'avoir cachée sous le parquet de Votre salon dans le but de la soustraire à la justice,
d'avoir, et là c'est grave, menti au Brigadier Chef Plantain Georges Marcel, ici présent, chargé de l'enquête.
Accusé reconnaissez vous les faits ?
"Mais... Monsieur le Juge, J'existe puisque Je suis là. J'ai même créé le Monde et donc, vous aussi, quelque part"
"Impossible !!! Vous ne pouvez exister. L'Histoire, la Philosophie, le Science et le Brigadier Chef Plantain Georges Marcel, ici présent, le confirment. D'autre part nous en avons trouvé la preuve (accablante). Cessez de nier l'évidence"
"Monsieur le Juge, je veux bien..."
" Ah!! Il avoue; greffier, notez le bien; Il a avoué.
Vous êtes condamné à ... mmhhh... 20.000, non 100.000. Et rasez donc cette barbe ridicule et la moustache aussi. Et ensuite DISPARAISSEZ, Vous n'avez même pas de papiers..."

Dieu s'en va mais avant de quitter la salle il regarde le juge en ricanant.
Le chant d'un jeune coq s'élève dans le lointain.
La foule applaudit; une femme à l'air triste s'effondre en pleurant, elle a un téléphone portable vissé à l'oreille par une vis chromée à tête ronde.

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Sans cesse les vagues
se brisent à Takashi
dans un bruit d'enfer

Mes manches mouillées de larmes
prouvent ma constance aussi
Dame Kii, de la maison de la Princesse Yushi; vers l'an 1100

Traduction de Marylène, sur le très beau site http:\\leonicat.club.fr.

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"Quelle est cette preuve (accablante) ?"
"Un mouchoir. Il a été mouillé par les larmes d'une femme dont le fils a été tué par un ennemi quelconque, au cours d'une guerre parmi d'autres"
"Mais un mouchoir mouillé de larmes, une fois sec..."
"C'est que... les larmes ont laissé une trace, un message en fait"
"Quel message ?"
"Dieu n'existe pas"

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Enfance perdue
Comme je t'ai méprisée
Quand j'étais enfant !

Et comment te retrouver
Maintenant que je suis vieux ?
Kiyo-Suke fin XII ème


jeudi, février 05, 2009

Après Charybde, juste après...

Le lézard et la nuit
Il est blotti dans un angle sombre de la porte de la chambre. Ses flancs se soulèvent au rythme rapide de sa respiration. Moi, allant me coucher, je surprends un instant de sa vie.
Il me surveille, je le regarde.

La poule et le matin
Elle est accompagné d'une flopée de poussins chaque jour plus gros, suivie d'un coq lubrique et passablement déplumé. Blanche sauf la crête, haute sur patte, elle et ses petits déploient une énergie considérable à creuser, à fouir, à se déplacer. Ils sont bruyants, je les crois stupides.

Le zébu et la nuit
Pour accéder chez moi, il faut quitter le chemin boueux par un virage en épingle à cheveux et accélérer un peu pour bien s'engager dans une petite montée herbeuse. La visibilité y est nulle et c'est là que j'ai failli heurter, une nuit sans lune, un gros zébu noir et placide.

Les makis du matin
Depuis mon lit, je vois des arbres dont les branches s'agitent chaque matin. Ce sont les makis. Ils passent à la queue leu leu, de branche en branche et là où le premier est passé, le suivant passera, précisément. Ils sont quinze et ils vont vers les deux manguiers du jardin, dont ils mangent toutes les mangues. Moi, j'achète les miennes au marché.

Les moustiques et la nuit
A l'entrée de la nuit, je m'installe dans mon canapé rouge et je lis. Quelques moustiques ne tardent pas à s'approcher. Je les pshhhhtttttt, je les clac, je les vlllllammm, je les strkkkkk et les plllffffaaaahhhh. Puis je reprends ma lecture.