samedi, avril 30, 2011

Sur la canopée, avec les singes











Porte ouverte, entrent les sons. Une toute petite chatte tricolore glisse sa tête au ras de la porte.Elle me regarde. Je suis tout nu sur mon canapé, mais elle ne semble pas choquée. Je la regarde aussi. Elle est maigre, pas trop craintive puisqu'elle engage deux pattes dans la maison. Temps d'arrêt.

J'entends un cri d'enfant au loin.

Le chemin qui mène chez moi est fait d'un peu de terre, de boue et de beaucoup de trous. Les voitures doivent rouler à la vitesse d'un piéton prudent. Celle que j'entends passer prend son temps.

La petite chatte est toujours immobile, comme les chats savent le faire.

Soudain une noix de coco tombe sur le toit de tôle du voisin. "BLAMMMM !!!". La petite chatte sursaute, et s'en va.

Je me demande où, puis je reprends ma lecture.

mercredi, avril 27, 2011

Une vieille tête contient d'innombrables souvenirs





Je retrouve ce vieux texte, c'étaient les premiers pas de ma fille.
Je le lui dédie, puisqu'à son tour elle guette les premiers pas de son fils.

Elle flageole sur ses jambes grassouillettes, tombe sur ses fesses rondouillettes, rigole. Recommence. Une dizaine de pas cette fois. Elle rigole de son nouveau succès, ce qui la fait tomber et elle rigole encore plus. Elle recommence et recommencera, inusable, heureuse.
J'entends le bourdonnement de sa joie, je la laisse me pénétrer, me guider vers ce bonheur oublié mais encore présent, quelque part dans un pli de mon cerveau, vivant, intact.
Tout le reste est l'écrin de cette perle de joie.
Je pose mon livre, j'écoute. J'écoute de toutes mes forces, de toute mon âme j'écoute et j'entends, enfin, couler le miel de la vie jusque dans l'ombre de mes os.

jeudi, avril 14, 2011

Raclette




Si chaque fois qu'on fait caca on devenait plus sage et plus pacifique, il n'y aurait plus que les constipés pour faire la guerre. Et elle s'arrêterait d'elle même, parce que la guerre, ça fait chier tout le monde.


Clovis, Roi des Francs, voulait s'acheter un ordinateur portable. Mais ils n'existaient pas encore et il n'en trouva ni chez le Chinois du coin, ni chez l'Arabe du quartier. Ce dernier lui apprit qu'il fallait attendre encore environ 1560 ans avant d'être approvisionné. Déprimé, Clovis, qui n'aimait pas la mélancolie envahit la Gaule, coupa la tête au vase de Soissons et vous connaissez la suite.S'il ne l'avait pas fait, il n'y aurait pas eu Bar le Duc, Denis Papin, JP Raffarin et j'en passe.

Alors si tout ça est arrivé c'est grâce aux Arabes, quand même.



Le temps n'est parait-il pas du tout ce que j'en crois ni ce que Madame Michu en dit, elle qui est abonnée à Sciences et Vie Juniors. En fait, le temps est une sorte d'enfant turbulent.


... par exemple attendre. C'est différent de rêvasser, regarder un paysage, méditer, patienter, même s'il y a toujours de l'un dans chacun des autres. Mais lorsque j'attends, il y a une tension, légère. Entre maintenant et le futur ? C'est étrange parce que le futur n'existe pas.



Hypothèse à la pleine lune : sourire béat, de jolies fesses, l'air sexy et un verre de whisky. Ah, j'oubliais : sur la table une tartine de Nutella avec une trace de dents dedans.

mercredi, avril 06, 2011

Abondance de soleil




J'aimerais qu'un jour une proposition vraiment logique, déduite d'une observation irréfutable, débouche sur une conclusion fausse. Je verrai que les plis de mon cerveau ne sont pas tout le temps le reflet du monde mais pourraient être ses adversaires résolus, par exemple.

J'aimerais que ça arrive mais parce que c'est une idée inquiétante, seulement au moment de mourir.


Alors il se pourrait que Miss Monde m'aimât bien qu'elle ne me connût point, le subjonctif avec circonflexe en étant la cause.




J'aimerais que le temps ait deux dimensions, celle que l'on connaît et une autre perpendiculaire à la première, que j'explorerai. Je pourrais y retrouver tous mes moments perdus. Par exemple le moment où j'ai écrit cette lettre de 69 pages qui se terminait, je me souviens, par "… je voulais dire que je t'aime".


Il ne serait pas vraiment nécessaire de retrouver tous mes moments perdus, juste assez pour comprendre que ma vie est faite d'instants sans lien et sans logique, sauf que c'est ma vie.


J'aimerais que le temps n'ait que deux dimensions, pas de troisième qui créerait des gouffres, des ravins ou des cavernes. Quelque chose de lisse, ou alors juste de petits grains pour faire des chatouilles sur la paume de la main, ou les fesses si je m'assois dessus tout nu.




Je le choisirai peut-être encore ce corps. je le choisirai pour ma mort,
(virgule)




"La profondeur de l'ombre des pins dépend de la clarté de la lune". Proverbe Zen. Il ne veut rien dire.