lundi, juillet 30, 2012

Le Temps d'avant le Temps




L'essence du Zen ne peut pas être saisie. Ce n'est pas un concept, ce n'est pas une intuition non plus, ni rien qui puisse se dire.
Le mot le plus proche serait "parfum" à mon avis.

"Ce n'est que cela, il n'y a pas l'ombre d'un poil d'une quelconque vérité à saisir"
En attendant de découvrir que le parfum n'existe pas. Peut-être.


J'aime beaucoup ça : "j'ai abandonné mon égo et je suis devenu le monde"  c'est faux bien entendu, on ne peut pas devenir ce que on est déjà naturellement, mais c'est joli.

Le chien qui aboie dehors, la voix aigüe de la voisine, des bruits de cuisine. Heure affairée. Tout cela fait le monde, et il faut tout cela pour le faire. Moi, en cet instant, sans bruit.
Vivant pourtant, bien vivant.

Quand je me suis entraîné dur j'ai mal aux muscles plus longtemps. Alors j'en fais moins et je découvre un plaisir dont je ne savais rien avant.

dimanche, juillet 22, 2012

Petits zoms verts







Ah, je profite de l'énergie du ramadan pour commencer un jeûne à ma façon, une semaine jusqu'à Samedi.
A Mayotte, Ramadan c'est quelque chose ! L'atmosphère est transformée, calme et plus recueillie. Au coucher du soleil, une excitation joyeuse avant le silence de la nuit.
J'aime cette période, un peu longue tout de même.

Ce matin, plus fort que d'habitude le bruit des makis sur le toit du cabanon. On dirait qu'ils couraient après eux-mêmes.

 Deux hommes noirs très grands. L'un d'eux porte une tunique et un pantalon beiges, très amples, d'un tissage à l'aspect brut. Des motifs géométriques simples ornent les épaules et le niveau des chevilles. 
Il me dit en rigolant que ça vient du Sénégal.


Si je devais tout recommencer à zéro, ou à un, je me ferais calligraphe, riche et célèbre. Je voyagerais dans le monde entier où des groupies nombreuses et sensuelles se disputeraient l'honneur de ma présence. Je ne leur accorderais qu'une attention distraite et hautaine sauf si elles sont bonnes cuisinières.
Hélas, un calligraphe riche et célèbre, cela n'existe pas, notre monde n'aime que les footballeurs.



dimanche, juillet 15, 2012

le regard endormi du Sphinx




La vie a son rythme, les choses naissent, vivent et meurent et je peux me laisser porter, emporter, transporter là où je veux aller. Par une vague, 
comme un poisson, comme un fou (citation Soufie).

Je recycle d'anciennes photos, je n'en ai aucune de récentes. Pas envie d'en faire. 
Je me sens plein de rien et d'urgence de ne rien faire ni rien penser. J'ai même regardé deux matches de la récente coupe d'Europe de foot, sans joie mais sans ennui. 
C'est ça, vieillir ?

Martina vit à Prague. Coucou Martina ! Je me rappelle Avignon, le Tourisme, et tout ce qu'on n'a pas dit. Rien ne change vraiment, sauf nous parfois.

J'écoute un air de jazz guitare et prépare du riz et des lentilles. Une voix qui chante "I'm guilty if I love you...", je suis coupable de t'aimer... Ah l'amour ! Ici à Mayotte, il existe le verbe "lover" que Fatou m'avait appris. 
Lover est un crime dont la punition est le plaisir.

Et puis d'anciennes musiques, qui me font danser.

Je ne vis jamais deux fois la même émotion. Celles que je traverse, elles se ressemblent, s'imitent et se côtoient. Mais avec de l'attention tout est toujours neuf. 
Tellement étrange que ma vie soit CELA exactement, un air de jazz qui succède à un autre et c'est bien.

Chang Ching demanda à Po Chang :
"Certains recherchent le Bouddha. Qu'est ce que rechercher le Bouddha ?"
"C'est comme, alors qu'on est en train de chevaucher un buffle, partir à sa recherche"
"Et quand on le trouve c'est comment ?"
"C'est comme rentrer à la maison en chevauchant le buffle"