dimanche, novembre 29, 2009

Bâtiment Eiffel





26 Septembre 2009, Roman Polanski est arrêté en Suisse pour le viol d'une mineure. Frédéric Mitterrand et des artistes connus protestent.
Le 26 Novembre 2009, Taoufik Ben Brik militant des Droits de l'Homme en Tunisie est condamné à 6 mois de prison. Frédér… Non, il n'a rien dit.

Je ne cesse de me demander "serais-je aussi heureux si j'étais une machine à laver ?" Je pense que non.

J'ai un peu grossi mais j'ai acheté un pèse-personne fabriqué en Chine. C'est génial, il pèse tout le monde ! Et si je me pèse trois fois de suite, j'ai trois résultats différents, je choisis le bon, celui qui me plaît. Du coup, j'ai un peu maigri.

J'ai retrouvé une carte postale écrite à Mada pour Julie, en Juillet. Oublié de la poster. Julie, tu ne m'en veux pas j'espère : je n'y disais rien d'important, que je pensais à toi, que tu es ma fille préférée, que j'aimerais te voir et que tu me manques. Ah oui et : "prends soin de toi".

Je trie de vieilles photos. Toutes celles de Marseille je les ai perdues, comme j'avais perdu celles de Toulouse, de Bordeaux, de Paris, de la Réunion, au fur et à mesure. Voilà qui passionnerait un psychanalyste.
Devinette : il avait un nœud papillon et il faisait des séances courtes, chères et payables en liquide. Qui est-ce ? mon psychanalyste (séances chères et payables en liquide) lacanien (nœud papillon, séances courtes). Je trouve qu'avoir eu un psychanalyste lacanien, c'est chic.

Je vais créer une nouvelle école psychanalytique avec des séances courtes, chères, payables en liquide et à l'avance.

Parfois, Bush me manque. Il avait un côté pratique, je le détestais, tu le détestais, il ou elle le détestait, nous le détestions, ça nous rapprochait. Maintenant les choses sont plus compliquées.

Une caresse de toi au dedans de moi.

mercredi, novembre 18, 2009

Les Jacky sociaux





Il me suffisait de poser les doigts sur le clavier et les mots venaient. Je n'avais rien à faire, alors je ne faisais rien.

Sur la barge, dans le sens Grande Terre vers Petite Terre, il y a une jeune fille grande et mince en habits traditionnels. Elle a environ vingt ans, elle parait timide et garde les yeux baissés, emmêlant nerveusement ses doigts.
Plus tard, dans le sens Petite Terre vers Grande Terre, elle est encore là, avec sans doute sa sœur jumelle, vêtue de la même manière. Elles paraissent timides et gardent les yeux baissés, emmêlant nerveusement leurs doigts.

A terre, des parachutistes et des légionnaires en manœuvre traversent le chemin en courant, vers le pont de la Kwalé. Des mitraillettes crépitent, un hélicoptère tourne dans le ciel.
Pendant ce temps les plongeurs chargés de la pose du sea line, sur leur bateau se reposent.

Un couple de mzungus vraiment tout blancs, bedonnants, en shorts et en tongs. Lui porte un sac d'où dépassent deux paires de palmes bleues, elle un panier d'osier. Ils vont vers la route, peut-être pour trouver un taxi. Des parachutistes passent en courant, fusil d'assaut en main.

Ici, c'est comme en métropole : à la tombée de la nuit le jour tombe aussi.

mardi, novembre 17, 2009

Tire Larigot, ça pourrait être un western...





J'étais dans un restaurant populaire de Mamoudzou, un de ces petits restau où les employés vont manger le midi. Celui-ci j'y vais souvent.

Un homme noir d'une quarantaine d'années était assis à une table, vêtu à la manière arabe exactement comme l’émir Mohammed Ben Kalish Ezab, le père de l'affreux Abdallah dans Tintin au Pays de l'Or noir.
Une grande djellabah blanche, une longue veste noire à parements jaunes. Sa tête était recouverte d'un keffieh à carreaux rouges et blancs, et tout comme l'Emir il avait une fine tresse faisant le tour du crâne pour maintenir le keffieh en place. Evidemment il avait une barbe. Son teint était plutôt clair, il avait un visage souriant et détendu mais son maintien restait raide, son attitude affectée et il contrôlait ses gestes.
Il déjeûnait en compagnie de deux petits gros à moustache et à couvre chef comoriens. Lui buvait un icetea pêche et eux avaient un coca pour deux.

Je me dis que c'était un dignitaire religieux avec deux de ses ouailles et qu'il "jouait le jeu", un peu trop. Tous les trois parlaient beaucoup, mais je ne les entendais pas.
Leur table était à côté d'une télé légèrement surélevée, au son trop fort. La télé diffusait une novela, une série brésilienne fauchée, mal jouée (les comédiens en font des tonnes) et doublée par des amateurs pas doués. Ce sont des histoires d'amour compliquées, ici par exemple : Roberto aime Magdalena, mais celle-ci n'est que la gouvernante de la famille aussi leur amour est-il impossible, d'autant que Samantha aime Roberto et elle, elle est riche, c'est la fille de... (etc.)

Il y eut un moment où je levais la tête vers les trois hommes. Le dignitaire religieux s'adressait à l'un de ses compagnons et j'entendais "Non Roberto, tu ne peux pas m'aimer, tu ne pourras jamais !!!"

jeudi, novembre 12, 2009

Ne pas savoir sans éprouver







Un papillon
vole au milieu
de la guerre froide
Nakamura Kusatao





dimanche, novembre 08, 2009

effleureter






Au hasard d'une promenade, un dimanche que rien ne distinguait d'un autre dimanche.
Je n'ai connu votre nom qu'ici, sur ce site où vous écrivez parfois.
Il y avait un ciel gris je me rappelle des oiseaux s'ennuyaient et des enfants aussi.
Lentement sur vos mots un visage s'est dessiné que je connaissais. Une jeune femme aux yeux pâles souriait en regardant les vagues de brume. Je savais ce visage mais les souvenirs étaient flous c'était il y a longtemps.
L'enfant que j'étais, ignorant et naïf croyait voir une fée. Ma mémoire rassembla ses éclats en un soudain assaut par la grâce d'un mot.

Le temps a passé et mon cœur s'impatiente
A vous dire puisque vous êtes présente
Je vous ai aimée à tout cœur à tout corps
Et si vous le voulez je vous aimerai encore

samedi, novembre 07, 2009

Saragosse

J'aime beaucoup ce regard, de la jeune vers l'aînée


Ce sera…
C'était…
C'est ? Parfois.

J'écoute un air de rumba plein de cuivres.
Les cuivres d'un orchestre m'évoquent les pleins de l'écriture, les cordes en sont alors les déliés.

Il fait chaud dans la pièce. Je bois de l'eau fraîche dans un grand verre. Boire beaucoup ne me rafraîchit pas plus que boire un peu, mais alors je n'ai pas cette sensation d'être plein dont j'ai besoin en ce moment.

La nostalgie vient avec le soir. Je refuse souvent des invitations inutiles pour lui laisser le temps et la place de me caresser. Un peu de musique de temps en temps, pas trop, pour le bonheur de danser vraiment. Que c'est bon !
Souvenirs d'autres soirées, toute pareilles. Mes souvenirs les plus heureux, j'étais seul.

Dieu a inventé le papier, et le Diable a inventé l'écriture.
Mais Dieu a inventé le Diable.

Je mets de plus en plus de conviction dans ce que je fais. Est-ce cela, être adulte ?

Samedi, 23h30. Rumba, verre d'eau, nostalgie…

mercredi, novembre 04, 2009

Yanoura







C'était comme marcher lentement et le sol sous mes pas est moelleux
C'était comme ne rien dire d'important parce que les mots se perdent dans le ciel
C'était comme enjamber une racine velue, terreuse et cent mille fourmis
C'était comme ça, rien de spécial sauf la vie quand même

Et je me suis disparu en passant derrière un tronc massif et bourgeois
Un de ces troncs pleins d'ancêtres et quelques djinns
Peut-être que je me suis arrêté là, peut-être pas je ne sais pas

Celui qui trouvera mon corps le dira
Ou ne le dira pas.