Et l'aube pâle.Voilà la rondeur des jours que je compte à rebours.
lundi, juin 29, 2009
Cyclage / Ré mineur
Et l'aube pâle.Voilà la rondeur des jours que je compte à rebours.
mercredi, juin 24, 2009
La pièce pour zazen où la lumière est plus douce.
Le petit bout de mer entre les arbres que je n'ai pas eu le cœur de couper pour avoir un grand bout de mer à regarder. Le chat qui revient vagabonder et dormir sur le canapé rouge de la terrasse.
Il faut toujours abandonner ceci pour profiter de cela.
mardi, juin 23, 2009
Frôlesse
Il existe des mots tendres qui évoquent la douceur et une sensation désuète de tranquillité et d'amour. Il y a 'caresses' que j'aime au pluriel et 'frôlement', au singulier. Un autre joli mot est 'effleurer' qui contient une fleur.
Ces mots parlent des gestes légers que j'ai parfois, de la fragilité non de l'autre mais de la relation comme d'un sentiment en train de naître. Pourtant une caresse n'est pas une hésitation, encore moins un retrait mais c'est un vrai geste, plein de soi-même.
Caresse va avec émerveillement, frôlement va avec découverte, neuf, joie. Effleurer convient à 'prendre soin' mais aussi 'garder la beauté'.
Il arrive que l'un de ces gestes soit plus puissant que la plus puissante des étreintes.
Il arrive aussi qu'une caresse se perde, ou que je l'oublie. Quelle émotion lorsque je me la rappelle !
Il arrive enfin que je ne l'ose pas, mais alors je ne suis pas plus riche de l'avoir retenue, au contraire.
Toutes les caresses que j'aurai données et reçues sont comptées dans le Livre de la Vie et elles m'attendent. Au moment du grand saut, elles seront le matelas qui amortit la chute.
Je fais tout pour avoir un matelas épais et moelleux.
lundi, juin 22, 2009
Le CaRnAvAl des dJiNnS
J'avais prévu pour ce dernier week-end :
1) D'assister à un ballet contemporain vendredi (il y en deux par an dans l'île), mais je l'ai loupé.
2) D'être invité à une soirée samedi et j'y tenais. Mais j'ai oublié à cause d'une sieste tardive d'après plongée, d'un réveil à moitié, d'un bon livre, de la fatigue vers 2h du matin, et d'un lit qui était là. Au réveil le sentiment diffus d'avoir oublié quelque chose et oh…!!!
3) Enfin dimanche, vernissage dans une galerie commerciale accompagnée d'un concert dont on m'a vanté la qualité et l'authenticité – pas de commentaires sur ce mot, simplement parfois il est justifié. Un événement imprévu m'a empêché de rester.
Mais il y a eu aussi une plongée dans la passe Bandrélé où les coraux sont ciselés comme des miniatures, un livre truculent de Cavana avalé d'une traite, une expo de belles peintures dans un lieu inattendu, du soleil et des instants de plaisir. Quoi d'autre ? Un rhum arrangé en regardant le soleil partir, zazen sans un moustique deux matins de suite, l'odeur des encens japonais, le goût du thé blanc légèrement sucré, le silence la nuit souligné par les makis et les grillons.
Et l'envie de vivre encore et encore.
vendredi, juin 19, 2009
Orthogonal
jeudi, juin 18, 2009
Tirage limité
Aller lentement me donne l'impression de maîtriser le temps et d'en avoir beaucoup. Du coup je m'allège.
Parfois je vais vite pour me rendre à un endroit où je n'ai rien de spécial à faire.
Il m'est arrivé, un jour que je marchais tranquillement, d'être dépassé par un enfant de cinq ans à peu près. J'ai accéléré.
Ce matin j'ai fait demi tour dans un tas d'ordures pour aller rechercher l'un de mes DEUX téléphones portables, oublié sur la table. Je me demande comment m'est venue cette idée "j'ai oublié un téléphone", mais je me suis arrêté tout net. L'idée est venue toute seule, née de rien il me semble. C'est inquiétant.
Un fauteuil, un bout de bibliothèque, un abat-jour. Là-bas c'est comme ça.
mercredi, juin 17, 2009
Ver de Ciel
Ces derniers jours je raviolo, j'entrechat, je dégrigolo; parfois je carapotte pendant mon sommeil ou je recampe. Je coursicotte et j'attrapalue aussi (souvent, j'avoue!)
Mais la semaine prochaine,
la semaine prochaine je corriculerai (même deux fois)
et si tout se passe bien, alors...
mardi, juin 16, 2009
FAITES DES PERES
Sur les bords de route, il y a encore les affiches proposant des cadeaux pour la fête des mères, dont le "must" est un téléphone portable. Il y a, aussi et déjà, celles proposant des cadeaux pour la fête des pères. Téléphone portable bien sûr.
Pour les mamans, un téléphone à 19Euros, assorti de conditions en petits caractères.
Pour les papas, le téléphone est à 59Euros.
Un monsieur, au téléphone justement "bah, ce ne sont que des nègres...". Je me retourne en colère, il est tout noir et il rigole. Je n'ai su que faire ni que dire, mais je ne trouvais pas ça drôle.
J'aime mes parents, je les trouve touchants, et rassurants parce qu'ils sont là. Ils assurent, même si mon père oublie un peu trop de choses il ne perd pas l'essentiel, sa générosité. Quant à maman, c'est une diablesse affectueuse. Ils font partie de ma chance dans la vie.
lundi, juin 15, 2009
La Vie est comme l'Océan
Le vaste espace est parfait,
Rien ne manque à la Voie, rien n'est en trop.
En recherchant ou en rejetant les choses,
nous ne sommes pas en accord avec elle.
Le Zen est une affaire de paresseux actifs, il n'y a rien à faire! Mais ce Rien, il faut absolument le faire sinon... Rien ne se passera. L'erreur que je fais et refais chaque jour est de croire qu'il y a dans mon monde des choses en trop et de vouloir les rejeter.
Accepter, abandonner, ouvrir, laisser venir, laisser partir. Ce ne sont pas seulement des mots, mais des attitudes qui se construisent par des gestes de chaque jour, de chaque heure et de chaque seconde. C'est pourquoi je continue zazen.
Plongée dans la fameuse passe en "S" samedi. D'autres explorations de la passe en perspective. Nous avons croisé le chemin d'un énorme napoléon qui nous a tenu compagnie quelques minutes. Il faut que je me débarrasse de ce réflexe de pensée "est-ce que ça se mange?". Il y a sans doute des pensées plus nobles à penser...
jeudi, juin 11, 2009
toujours bleue, toujours belle
La lutte entre le pour et le contre
La lutte entre le pour et le contre, voilà la maladie du cœur. Ca me rappelle l'histoire de l'ogre du dedans. Il lutte toute la nuit pour garder fermée la porte que veut ouvrir l'ogre du dehors et s'épuise à pousser, pousser, pousser. Au petit matin, quel éclat de rire lorsqu'il découvre que l'ogre du dehors, c'était lui-même. Il s'invite à entrer puisque de toutes façons il n'y avait pas de porte.
Ce midi, j'étais au restau. Table à côté trois mzungus discutent, ils sont visiblement outrés et scandalisés. L'objet de leur indignation est que lors d'un déménagement par bateau, les meubles peuvent mettre jusqu'à quatre mois pour arriver. Ca leur est insupportable.
Chaque jour à Mayotte arrivent les kwassas, petites barques chargées à ras bord de clandestins comoriens ou africains. Ils sont mains et ventre vides. Beaucoup de kwassa chavirent dans le grand cimetière marin qu'est l'Océan entre Mayotte et Anjouan.
Je me dis encore une fois, devant ma pintade au Gombava (16 Euros), que j'ai de la chance d'être du bon côté de la misère.
mercredi, juin 10, 2009
Légère, bleue et boucles d'oreilles
"Ne tentez pas de suivre ni de résister", cela fait s'agiter et comme soulever de la poussière, tout devient flou. Immobile et silencieux, voilà la bonne attitude. Toutefois, seulement "si vous voulez la trouver".
A la suite d'une discussion avec un collègue, je me suis rendu compte que j'avais renoncé à comprendre les autres. Cela m'est impossible, je n'ai aucune intuition. Tous mes efforts se portent sur accepter, c'est plus facile.
Je n'y arrive pas, néanmoins.
mardi, juin 09, 2009
Rue de Lorient, tôt le matin
Sing Sing Meï veut dire "inscription sur la foi en l'Esprit", où le mot "Esprit" désigne un organe complexe fait de cœur et d'esprit, fait de chair, de sang et de ce tout petit bout de nous qui pourtant nous contient en entier.
On ne peut pas comprendre le Sing Sing Meï, il faut l'approcher avec le cœur, se laisser bercer, se laisser fermer les yeux et l'intelligence et couler. Oui, j'ai écrit "fermer l'intelligence et couler".
J'imagine une montagne comme en dessinent les chinois, une montagne pleine de vide. Un homme s'y tient, tellement présent qu'il est la montagne elle-même, tellement montagne qu'il n'est pas nécessaire de la dessiner. Il est là, elle est là.
Cet homme écrit, on voit les mots qu'il trace. Ils disent : Sing Sing Meï.
Le poème débute ainsi
Elle apparaît comme apparaissent les objets de la maison lorsque le jour se lève. Tout était déjà là.
lundi, juin 08, 2009
Vie Moderne
Évidemment je n'assume pas les fautes d'orthographe, ni les erreurs que le logiciel pourrait faire et que je n'arriverai pas à corriger uniquement avec ma voix.
Voilà donc la situation : je dicte un texte et l'ordinateur écrit des lettres qui par miracle forment des mots qui par miracle forment des phrases. Ce processus, je l'appelle écrire puisque au final il y a quelque chose d'écrit que d'autres pourront lire. Mais en réalité je n'écris rien du tout, je suis assis devant mon écran, bras croisés.
Je dispose aujourd'hui de trois moyens d'écrire, le premier c'est l'écriture avec un papier, un stylo et une position confortable. C'est un processus lent, lorsque je veux corriger quelques mots il me faut barrer, puis mettre une annotation dans l'interligne ou bien écrire quelque chose dans le bas de la feuille, avec un trait qui relie la partie corrigée de la partie corrigeant. J'obtiens ainsi une page sur laquelle je peux voir tous mes repentis, une page qui parfois peut avoir un aspect esthétique qui me convient lorsque je me suis appliqué à bien écrire et à faire des ratures propres, ça m'arrive quelquefois. Mais le nombre de corrections que je peux faire est forcément limité, je le sais, je reste vigilant à ce que j'écris et donc je prends mon temps. Lorsque j'écris sur une feuille de papier je ne réfléchis jamais au contenu de ce que je vais écrire mais je choisis les mots par exemple pour éviter une répétition ou pour éviter un mot dont la sonorité ne me plaît pas, généralement des adverbes, ou bien des « qui », « que quoi dont». Le contenu, je le découvre lorsque le texte est terminé, même pas pendant l'écriture mais seulement en relisant.
Le deuxième moyen c'est l'ordinateur et le clavier. Il n'y a pas la sensualité de la page, ni l'esthétique des signes que je peux tracer, des petits dessins que je peux faire dans une marge, des ratures parfois. Je tape beaucoup plus vite que je n'écris sur une page. Comme je sais que je peux modifier autant de fois que je le voudrai, j'écris en général absolument sans réfléchir. Contrairement au support papier je ne trie aucun mot et pas non plus le contenu. C'est en relisant que je fais des corrections, toujours uniquement sur le choix des mots ou la forme d'une phrase. Je constate que je n'écris pas les mêmes choses sur une page papier ou à l'ordinateur. Ce n'est sans doute qu'une impression mais il me semble que le support papier appelle des mots, phrases plus profondes mais aussi plus lourdes, plus grandiloquentes. Même aujourd'hui, alors que je me suis beaucoup familiarisé avec le clavier, les quelques poèmes que j'écris sont toujours sur papier.
Le troisième moyen c'est celui que j'utilise actuellement, c'est-à-dire la voix qui dicte. Parce que je n'ai pas encore l'habitude, c'est le processus le plus laborieux des trois. D'abord parce que je ne parle pas comme j'écris. Par exemple au lieu de dire "je n'ai pas", je dis "j'ai pas" ce que l'ordinateur ne comprends pas et il écrit n'importe quoi (j'ai dû épeler afin qu'il comprenne le "j'ai pas"). Ensuite les tournures de phrases sont différentes dans mon langage parlé et dans mon langage écrit, il en va de même des hésitations vocales lorsque je fais "euh..." (Je viens d'écrire cela avec le clavier). De tout cela il résulte que je suis dans l'obligation de réfléchir avant d'écrire. Je suis obligé de réfléchir au sens du texte avant de l'écrire. Non seulement je ne suis pas du tout habitué à ça, mais il se passe une chose très révélatrice. Dans la vie courante je suis plutôt quelqu'un de lourdingue, souvent conformiste, pas très original. Il y a sans doute une couche plus légère, plus sensible, plus subtile aussi à laquelle je peux accéder lorsque j'écris parce qu'alors je ne réfléchis pas, parce que justement le sens n'échappe. Mais devant réfléchir au sens avant d'écrire, je sens revenir le Jacques pesant auquel j'essaye d'échapper lorsque j'écris.
En général, je consacre une dizaine de minutes à la rédaction de mes post.
Pour ce qui est du présent billet, je viens de lui consacrer environ 40 minutes et je suis crevé
vendredi, juin 05, 2009
Je disais des choses
J'ai envie d'un week-end en solitaire, à dormir, à manger des sambos, à lire, à zazen, à boire du lait caillé avec un peu de sucre. Quelques photos, aussi.
Hier soir, une petite et jeune roussette est entrée dans la maison par les nacos entr'ouverts de la cuisine. Les roussettes sont des chauve-souris, il y en a beaucoup. Leur tête est jaune rousse d'où leur nom, avec de gros yeux globuleux. Elles évoquent pour moi une cousine de lointaine campagne, moitié étonnée, moitié ahurie.
Acheté ½ kilo de petites tomates rouges au marché pour deux Euros. Entre Mamoudzou et Sada via Combani (parce que la route est coupée juste avant Mangajou pour refaire une portion de route), j'ai mangé toutes les tomates, sauf une.
jeudi, juin 04, 2009
Se pose en douceur
Nous l'avons inauguré en exécutant Bassaï Daï, le kata du rocher.
mercredi, juin 03, 2009
Tranquille, aujourd'hui
A cheval sur le temps passé, c'est quand même moi.
Ici ou là, nu ou habillé, c'est quand même moi.
Mais je ne suis pas mon image. Mais je ne suis peut-être même pas ce que je fais.
Je suis seulement cela et j'essaye de l'être entièrement (je n'y arrive pas, mon esprit est en désordre et les passions m'emportent).
Aucun adjectif ne me décrit, le verbe être me fait peur et avoir n'existe pas (sauf avoir faim ou avoir froid mais alors on n'a pas vraiment quelque chose, n'est-ce pas ? Ou bien si justement : une sensation).
Si je me cherche je ne trouve rien avec les mots. Quand j'écrivais de la poésie je croyais trouver au-delà des mots, une permanence, un fil, une sensation.
Je les y ai trouvés, la permanence, le fil, la sensation. Eh bien, ce n'était toujours pas moi.
Pourtant, lors de mon séjour chez mes parents, retrouvant mon père vieillissant, lent et qui oublie tant de choses j'ai éprouvé cette certitude que je suis son fils.
mardi, juin 02, 2009
Concession à Perpétuité
Quelques jours à Paris, ou plutôt au Vésinet, la banlieue Ouest du dit Paris, moitié proutt proutt et trois quarts snob. Les habitants de cette banlieue sont des extraterrestres, tristes, riches et bien élevés. Ils vivent dans une bulle en état d'apesanteur sociale.
Durant le trajet en RER de Paris vers le Vésinet – le RER fait métro jusqu'à La Defense puis train - durant la partie métro il y a un mélange de vraies gens et d'extraterrestres dans les wagons. Au fur et à mesure des stations, les vraies gens descendent mais aucun ne monte, seulement des extraterrestres. Et au bout d'un moment il reste moi tout seul au milieu d'eux.
Le jour de mon arrivée, c'était dû sans doute à la fatigue de la nuit passée dans l'avion, j'ai connu un court moment d'angoisse entre Chatou Croissy et le Vésinet Centre, vite surmonté. Depuis ça va mieux mais je ne m'habitue pas (ou je ne me Réhabitue pas). Heureusement l'angoisse m'a quitté. Parfois il me vient même l'envie de rire à les voir.
Sur les bords dorés de leur bulle, la misère du monde s'écrase et s'efface. S'oublie. Ou bien elle se regarde comme un spectacle à la Télé. Ah qu'elle est belle alors !!!
A la télé, des stars au festival du Cinéma de Cannes descendent de leurs limousines immenses, montent les marches du Palais comme faisaient les prêtres des cultes anciens en haut des pyramides, innaccessibles, demi Dieux près des Dieux. Il importe d'être le plus élégant possible, ils et elles se montrent, s'exhibent devant les caméras, devant le monde mais ils sont hors du monde, ce ne sont que des idoles en plastique avec de la dorure dessus pour faire briller. Et la foule qui les admire est d'une bêtise inouïe. "In gold we trust"