lundi, décembre 22, 2008

La télé commande




"Comme un poisson, comme un fou" Je ne sais plus si c'est un fragment d'un texte zen ou soufi.
Un poisson s'abandonne à la houle; si j'étais poisson je serais un poisson paresseux.
Ca fait peur le mot "abandon", envie aussi. "Comme un poisson" c'est la même chose mais je n'ai pas peur.

La mort du Bouddha s'appelle le Parinirvana, l'entrée dans le "plus que Nirvana". Notez que le mot "plus" n'a ici aucun sens, pourtant il est nécessaire.

"Comme un fou". Lorsqu'il eut atteint la sagesse, Confucius vécut dans la plus totale liberté sans pourtant jamais transgresser les règles. Voilà la plus totale liberté, voilà la folie.
Et le poisson qui s'abandonne à la houle, voilà la plus grande liberté.


Trouvés par terre pendant une balade dans la mangrove. Je les y ai laissés.


vendredi, décembre 19, 2008

Crésus ne vit pas à Mayotte

Nous sommes entrés dans la saison des pluies. Les jours sont plus longs, il ne fait nuit que vers 18h30 et la chaleur n'est pas encore insupportable. Ou alors je me suis habitué.
Dans le jardin, tout pousse avec force, les mauvaises herbes en priorité.
Les routes sont défoncées, les récentes intempéries ont aggravé la situation par des tas de gros trous tout neufs.

Le long des routes, les marcheurs se protègent de la pluie sous une feuille de bananier. Dès que l'orage se calme, il suffit de quelques secondes pour que les activités suspendues reprennent, mais aussi les sons, l'agitation. Après la pluie, j'entends beaucoup de rires.

Hier, j'ai eu l'impression d'être en cristal, invisible et traversé. J'éprouvais ce qui se passait d'une façon très physique, ce n'était pas une émotion c'était comme un massage reçu de l'intérieur, doux. En même temps je n'étais pas concerné.
Cela m'arrive souvent, je ne m'en rends pas vraiment compte en général.

Jérôme m'a dit qu'il aimait bien, lorsqu'il plonge, être au dessus d'un autre plongeur parce que les bulles le chatouillent.

mardi, décembre 16, 2008

Petites pépites


Quelques jours à Madagascar, à Tana avec Jérome qui y était déjà. Je n'ai sorti mon appareil photo que le dernier jour, histoire de dire ...





Maintenant nous sommes à Mayotte. Vendredi, première plongée pour tous les deux, dans le lagon; dimanche deux autres à l'extérieur de la barrière, deux plongées dérivantes dans l'Océan.

Curieusement, Jérome m'a paru un "grand garçon". Jusque là, c'était seulement Jérome.


jeudi, novembre 27, 2008

Au fil des oiseaux

Je marche le long du lagon calme, une brise nostalgique, à peine un souffle, encore moins qu'un souffle.

Je ne suis pas un étranger, je ne suis pas d'ici non plus. Il en a toujours été ainsi, partout où j'ai vécu. Il m'a fallu longtemps avant de me sentir légitime.

Aux instants de calme et de silence, des mots viennent. Ils m'amusent ou m'attristent, m'intéressent toujours et puis s'en vont. Reste leur trace, une émotion.

Chez moi, les pensées vont toujours du dehors vers le dedans, comme vont ces quelques phrases. J'ai besoin d'un effort ensuite pour revenir parmi vous, les vivants.

Et j'entends à nouveau les oiseaux. Le lagon est calme.

mardi, novembre 18, 2008

Un air de Fuji Yama

... C'est celui que prend le mont Choungui, sous la pluie.


J'ai pris soin de bien cadrer un bout du cocotier afin qu'il n'y ait pas de doute. Mon génie du cadrage a fait le reste, il manque la moitié de la coiffe du dit cocotier.





La pluie est chaude ici. C'était samedi, j'allais plonger.

Ploufff!!! au moment de l'immersion il pleuvait encore.
En fin de plongée, alors que nous étions à cinq ou six mètres sous la surface, le soleil a fait une brutale réapparition.
Une magie sombre nous avait accompagnés jusque là, comme si la brume s'était glissé sous l'eau. Les formes avaient des contours flous, l'atmosphère était celle des bandes dessinées, univers de planètes grises, un peu menaçantes.

Et alors que nous survolions le platier, voilà l'explosion des couleurs revenues ! On se serait noyé de plaisir...

jeudi, novembre 13, 2008

Une histoire savoureuse !!

In Martin Monestier, "histoire de l'anthropophagie"

Les américains ayant livré aux commerçants congolais de boîtes de "corned beef", dont l'étiquette représentait un "noir hilare", une panique va naître qui, vers 1959, enflamme tout le pays. Une très large partie de la population est convaincue que l'on vend dans ces boîtes des congolais préparés par des "blancs" dont les rabatteurs hypnotisent des promenaurs grâce à des torches électriques spéciales. Ils les font ensuite monter dans des véhicules et les conduisent illico à l'abattoir.
La psychose est telle que des dizaines de voitures sont signalées à la police et que Radio Congo officialise l'existence de ces mystérieux "hommes aux torches magiques". Il parait que les blancs, non contents de vendre du Congolais dans le pays même, en exportent pour "suppléer au manque de viande en Occident". Dans les villages se constituent des équipes de surveillance pour empêcher les femmes et les enfants d'être transformés en corned beef. Les patrouilles nocturnes se multiplient.
Le 13 Septembre 1959 des autochtones croyant apercevoir un rabatteur attaquent, lapident et brûlent dans son véhicule un représentant en produits pharmaceutiques tout juste débarqué de Marseille. Précédemment trente et un Congolais avaient été accusés de meurtre dans des conditions similaires.




Continuons la visite chez moi...






la porte de la cuisine

mercredi, novembre 12, 2008

Je vous invite à la maison ?

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Les frontières du dehors et du dedans ne sont pas précises. Beaucoup d'ouvertures n'ont pas de fenêtres, même pas de volets. Il y a des barreaux pour ne pas inviter les voleurs, et une moustiquaire pour me protéger des insectes.


Sous les portes, rentrent des rats des champs, par les fenêtres un ou deux chats. Il est arrivé, lorsque je ne ferme pas les portes, que des roussettes entrent et s'affolent.


Une fois, par les nacos s'est glissé un maki goinfre. Je l'ai trouvé mangeant une banane, une de mes bananes.






Il y a le vent, il rentre, il sort, il va et vient. Je suis chez lui.

Il y a les arbres, dont les feuilles bruissent d'un son pas toujours doux.



La pièce pour zazen est au bout d'un couloir, où Bouddha et lumière m'attendent.






vendredi, octobre 31, 2008

Simple son

Voilà la rondeur des jours que je compte à rebours, lents et lourds
Voilà la lenteur des heures, imparfaites et légères
Voilà les minutes infinies
Voilà les secondes
pendant lesquelles j'attends la fin de mes rêves. Je mettrai alors mon manteau de velours pleuré et des chaussures de cuir. C'est pour bientôt. J'ai déjà rangé l'été dans le placard de l'entrée et l'automne se prolonge.
Je ne crains rien, je sais où aller.





mercredi, octobre 29, 2008

Terrasse de la La Samaritaine...

28 ou 29, je ne sais plus. Quelle importance, n'est-ce pas ?

mardi, octobre 28, 2008

Courrier Départ




J'ai réservé une pièce pour zazen.
Sur un court meuble en bambou, la statue du Bouddha, ce vieux Bouddha de plâtre que j'avais acheté au marché d'Aix en Provence, en 95 ou 96. Il a perdu des morceaux au cours des successifs déménagements mais il est beau. Il me rassure, je crois.
Le zafu est le long d'un mur, posé de sorte que lorsque je suis assis, je tourne le dos à la fenêtre. La petite coupe pour les trois coups de cloche au début du zazen est là. Le son aigrelet m'est tellement familier !! J'écoute les vibrations du son qui s'éteint doucement, une fois, deux fois, trois fois. Zazen commence et ne commence pas à ce moment là.

Je suis assis, je respire. Je pense, j'inspire, je me redresse, je pense encore, j'écoute, j'entends, je regarde le blanc du mur, je pense, je me redresse, j'expire longuement, je détends, je me détends, je me crispe, je pense, je m'impatiente, j'entends mon cœur et j'entends mon ventre, je m'endors, je pense, j'inspire encore, je sens, je devine, je me perds, je me réveille brusquement, j'expire, je pense, je guette l'heure, j'écoute, je me redresse, je suis assis immobile et silencieux.

Rien.
Pendant ce temps, rien ne s'est passé, même pas le temps.

Ensuite, je chante les sutras, en français, en japonais ou en pali, ça dépend des jours. J'écoute le son par les oreilles et par le corps, je sens qu'il véhicule le souffle de tous les Patriarches à travers le Daï Saï, à travers le Sutra du Cœur, le Refuge et les Quatre Vœux. Parfois je récite le lignage.
Je reste un peu à écouter le silence revenu au milieu des bruits de la colline.
Il m'arrive de me sentir très seul.

J'ai réservé une pièce pour zazen, où le temps ne passe pas.

lundi, octobre 27, 2008

Courrier arrivé



Scène : place Mariage à Mamoudzou, jeudi 23 Octobre vers 11 heures du matin

Acteurs : une jeune femme chic et blonde. Un enfant roux qui l'accompagne, environ 10 ans, en short et chemisette, très propre. Un enfant noir, sale, short et tee shirt pleins de trous et de crasse, environ 10 ans.

La jeune femme et l'enfant roux descendent vers la BFC, elle marche rapidement, l'enfant roux trotte un pas en arrière. L'autre enfant remonte le long du même trottoir, il voit les deux qui descendent, se colle contre une grille de parking, ses deux mains accrochent les barreaux au dessus de sa tête.
Il interpelle les deux qui descendent, la jeune femme le dépasse sans un regard, stoppe net et tout en gardant le dos tourné au gamin noir, fouille dans son porte monnaie, se retourne et lui tend une pièce, sans un regard. Gestes vite et pressés, puis elle s'en va brusquement.
Restent les deux gamins, les yeux dans les yeux, immobiles, silencieux.

Il y avait du soleil, des ombres fortes et des bruits de voiture. Dans le café en face l'ombre cachait les consommateurs attablés. Bruits des conversations.

Immobiles, silencieux... La jeune femme fait demi tour, interpelle l'enfant roux qui va vers elle et l'autre enfant reprend sa route.
Deux secondes plus tard : la jeune femme et l'enfant roux descendent vers la BFC, elle marche rapidement, l'enfant roux trotte un pas en arrière. L'autre enfant remonte le long du même trottoir.






Lundi
Sévère coup de blues, ce matin.
Je n'ai pas pour habitude de parler de mes petites quotidiennes occupations, encore que j'aie essayé un peu ces derniers mois. Je vais faire une exception.

Mon boulot, c'est de construire, plus précisément faire construire. Je bétonne et j'aime ça.
Hélas, le béton est souvent politique.
Si j'aime le béton je ne m'occupe pas de politique, les petits arrangements entre amis me dégoûtent, l'incompétence et la médiocrité autant. Je ne dis pas qu'il n'y a en politique que ça, certainement non, mais il y en a aussi. Alors quand je dois y faire face, j'applique une tactique génialement lâche et je regarde ailleurs.
Et quand je suis face contre face, que je ne peux pas regarder ailleurs ? J'écris que " Je refuse de continuer à m'occuper du dossier" et j'envoie mon courrier.

Et la nave va, je verrai bien…

En attendant de voir, j'ai vu hier au retour de plongée une maman baleine et son baleineau, dans le lagon, qui faisaient des ronds dans l'eau,
des ronds dans l'eau
dans l'eau,
dans l'eau.

jeudi, octobre 16, 2008

Le pendule de Foucault



Je suis toujours surpris par ce qui est démesurément plus grand. Surpris, effrayé, émerveillé. Soumis.
D'où mon fantasme de Sibérie, froide et grande, d'une totale indifférence, démesurée.
Je me rêve jouet minuscule au sein d'une nature énorme, énorme, si énorme que je ne pourrais que lâcher prise, enfin. Que seul l'abandon et non pas la lutte, permettrait la survie, l'abandon complet.
Je sais que c'est possible.


Quelques dauphins ...

Font des bonds...

... Je vais leur parler de la crise financière

mardi, octobre 14, 2008

D'abord, il y a la mer

Et ici, la mer ressemble à ça







Mon rêve de baleine - voir le titre du présent blog - me poussait à poser un oeil attentif, dans l'espoir d'apercevoir quelque chose un peu comme ça :



Par exemple, là j'ai dessiné une mère et son baleineau, (c'est une vision d'artiste)


Mais rien de tel. Dimanche par contre, en bateau voilà ce que nous avons vu


D'abord un souffle



et en s'approchant, doucement...


Ma première baleine.

Elle s'est laissé observer gentiment avant de décider de réchauffer sa queue



Hauteur du truc qui dépasse, 3 mètres environ. La peau est sans doute plus fine, le sang peut être réchauffé puisqu'elle reste comme ça dix minutes ou un quart d'heure...

Puis elle sonde, elle plonge



sans remous, sans éclat


Elle n'a pas disparu complètement, quelques minutes plus tard, elle a réapparu et recommencé son numéro de yoga. Nous avons décidé de nous mettre à l'eau.

Elle s'est laissé approcher à quelques mètres, moins de dix. La masse sous l'eau est gigantesque, dommage la visibilité était très faible.
Imaginez vous mon émotion ?

A nouveau elle a sondé et disparu, en quelques secondes.

Nous l'avons revue de loin, pour un dernier coucou d'adieu


lundi, octobre 13, 2008

En raison d'un arrêt momentané...

... de travail d'une certaine catégorie de personnel, nous sommes contraints de faire nos réunions de travail à l'extérieur.

Croyez moi, c'est très dur.



vendredi, octobre 03, 2008

Première pluie

Pendant que j'écris, la première vraie pluie tombe, première depuis plusieurs mois. Indifférente, paresseuse et lourde.

Je ne sais pas si je pourrai rentrer en voiture jusqu'à la maison, en raison de l'état de la piste.

Je me demande quel bruit fera le toit de tôle, lorsque les pluies de Kashkasi, c'est ainsi qu'est appelée ici la saison des pluies, le frapperont. Mais je suis malin, j'ai choisi une des chambres sous la dalle béton.

Je sors d'une réunion durant laquelle je me suis senti blessé, une fois de plus.
Il y a à Mayotte une très forte population de sans papiers; rien à voir avec la métropole, il y a sur l'île environ 50.000 sans papiers, peut-être plus, pour une population "avec" papiers de peut-être 150.000 personnes. Ceux-là vivent dans des bidonvilles aux périphéries des villes et villages, des habitats faits de tôles et de cartons, sales, dangereux parce que construits au bord de ravines qui s'effondrent lors des fortes pluies, ou en zones inondables, bien entendu non desservis par les réseaux.

Nous avons un projet de construction sur l'emplacement de l'un de ces bidonvilles, en marge d'un village et je ne supporte pas la manière méprisante, sale et vulgaire dont les élus en parlent. "On s'en débarrassera" comme on parle de déchets à éliminer. Lorsque je proteste, je lis l'étonnement dans leurs réponses "mais, ce sont des clandestins...".

En même temps, cette population, d'une certaine manière, est "accueillie" ici; les choses sont compliquées et paradoxales et donc je n'ai donc pas de jugement, mais un cruel malaise.

Pas de photos, il faut que j'en refasse mais je me suis consacré à aménager my new sweet home.

mardi, septembre 23, 2008

Pour en savoir plus...

La chaleur m'attendait.
A la descente de l'avion, il n'y avait personne sinon elle pour m'accueillir. De toutes façons j'avais la tête pleine des enfants, des parents, des amis retrouvés pour quelques heures, du zazen partagé avec les vieux compagnons.
Des doutes sur mon choix aussi, et très vite le plaisir de la barge, et le bric à brac désordonné et joyeux de Mamoudzou.

Enfin la vie, foutu quotidien à travers lequel je trouve mon bonheur.
E la nave va…




Je ne résiste pas au désir d'afficher quelques photos,

de Julie



de maman faisant des tresses à Jérôme.
Au fait, il y a quelques années Jé portait la crête devant. Ensuite, une sorte de crête-ponpon sur le dessus du crâne. Maintenant la crête est derrière.
Où sera t-elle, dans deux ans ?




De Johann,


enfin, papa et moi.


Et salut à tous ceux que j'ai rencontrés et à ceux que j'ai loupés.
Merci Rach pour l'appart' !!

jeudi, septembre 04, 2008

VACANCES...

VACANCES...

jeudi, août 28, 2008

Barak et moi : Chronique mal à droite


L'éléphant rose de la plge de Dapani


Aux toilettes, je feuillette le Monde Diplomatique*.
Lequel publie un article d'analyse des discours de Barak Obama. Vu de France, on l'imagine vaguement de gauche. En réalité il est "Démocrate" c'est-à-dire qu'en France il serait quelque part entre l'UMP et le Front National.
Outre le soulagement inhérent à mon passage dans les toilettes, qui retentit, c'est inévitable, sur mon humeur, voilà que l'individu me devient sympathique (voir mon post précédent : maintenant je suis de droite).

Barak et moi, nous nous ressemblons beaucoup.
Il est de droite, moi aussi, même si je suis encore gauche dans ma nouvelle posture de droite.
Il est métis, moi aussi.
Il a des enfants, moi aussi.
Il a une femme noire, moi non plus.
Il a fait Harvard, j'ai fait les Mines d'Alès.
Je déménage dimanche dans une nouvelle maison, et Barak ment.

Stupéfiant, n'est-ce pas ? Les ressemblances ne s'arrêtent pas là. Elles sont aussi numérologiques, astrologiques, et vous vous en doutiez, scatologiques. Mais il me semble que mon propos est suffisamment établi : BO et moi sommes frères cosmiques, nous avons des destins parallèles.

Donc s'il est élu Président des Etats-Unis, je serai élu, un jour, Président de la France Toute Entière. Et si vous rêvez d'un poste de ministre, de Conseiller d'Etat, d'Ambassadeur, de Gardien de Phare, si vous avez envie de connaître l'ivresse du pouvoir, la corruption, les secrets d'état, les tranches de jambon épaisses, laissez moi un message, ou mieux encore un cadeau… je verrai ce que je peux faire.


* même s'il n'est pas toujours chiant.

lundi, août 18, 2008

Jack le Reptile

La conscience est ce qui me distingue des animaux et des gens de gauche en général.
Parce que
Depuis deux mois j'ai décidé d'être à droite, une droite combative et virulente, avec l'insulte facile et au besoin à coups de points (de retraite)
J'en ai marre d'être de gauche, c'est nul, c'est même pas dangereux.

Donc
Désormais
Qu'on se le dise
Je suis de droite.
J'ai des certitudes très anciennes parce que mon paléocortex est génétiquement programmé pour voter à droite. Je cesse donc de lutter, je m'abandonne à ma part reptilienne, je suis heureux, j'ai trouvé l'équilibre.
ET
Depuis que l'équilibre règne enfin en moi, je fais pipi en plein dans la cuvette, plein centre, ça fait un goulouglougoulou terriblement précis, extrêmement à droite, je dirais même: kilométrique !!
ET
Depuis que l'équilibre règne enfin chez moi... là y'a rien d'autre qui me vient en tête et c'est le signe, que dis-je, LE signe de la normalité, quand il ne se passe plus rien, que mon cerveau est totalement disponible. Pour Coca Cola.

Reptiliens de tous les pays, unissez vous !!
du néocortex faisons table rage !!
A bas les circonvolutions ! Halte aux neurones !!
Faisons que demain soit comme aujourd'hui !!
Plus qu'aujourd'hui !!
Encore plus !!!!

Et Je veux être le chef, le grand, et je veux être riche, et je veux que les femmes m'abandonnent leurs corps !!!

A bas les synapses, non à tout !!
Halte aux choses !
Pour un cerveau lisse et plat !

Vous ne pouvez pas savoir comme ça fait du bien, d'être de droite; dilatation des organes – rien de cochon – disparition des angoisses, affirmation de soi. Même con, je vis.

Le matin, des mots me viennent, spontanément, comme ça.
Charcuterie. C'est un exemple. Couille(s), c'est un autre exemple.
Des mots simples, de tous les jours, des mots ordinaires que les hommes paléolithiques, paléopolitiques, paléoparalytiques employaient déjà.
Ca, c'est le matin aux aurores blanches, quand le vent ne sait pas encore.

Ils viennent les mots, quand je me lève et que je vais faire pipi plein centre de la cuvette des wc, ou parfois pipi sous la douche, sous la douche j'ai un sentiment de puissance encore plus grand, surtout si je pète en même temps.

Tu ne peux pas savoir si tu es une femme. Les femmes ne pètent pas sous la douche, je ne crois pas.

Voilà.

A toi, puisque tu me lis mais je ne sais pas qui tu es, tu n'es même pas de droite si ça se trouve ou même tu serais une femme, j'ai dit tout à l'heure que tu devais être une femme puisque tu ne pètes pas sous la douche : c'est une grave erreur. Quoi ? Tout.
Je sens bien que j'ai pas encore l'habitude (la droite), il faut du temps, faire émerger le cerveau reptilien ne suffit pas, il faut qu'il domine le cortex et encore plus le néocortex.
Note : le cerveau reptilien, alias "Jack le Reptile", dans "culture" il entend "cul", je simplifie mais c'est pour que tu comprennes. Le cortex entend "ture" (comme dans "confiture" par exemple) et le néocortex entend le tout mais sans forcément comprendre quelque chose tant qu'il n'en a pas assez (de culture).

Bon, je retire ma note. Elle est nulle ( "Jack le Reptile", entend "nue", vu qu'il a supprimé les deux "l", les deux ailes, les deux "elle").

Les musées, les théâtres, les conférences ça rend plus cultivés mais ça empêche le cerveau reptilien d'être aussi magnifique qu'il pourrait l'être. Aussi disponible.
Charcuterie.
Faut dire des mots comme ça de temps à autre, pour le mot lui même, il a quelque chose dans le son qui le rend rond, comme un chat qui ronronne. C'est un joli mot, charcuterie; je ne sais pas pourquoi il est de droite mais c'est comme ça… Alors que "saucisson" est de gauche, allez comprendre.

Bon, faut bosser alors à bientôt…

Jack le Reptile.

Joyeux collégiens

jeudi, août 14, 2008

DéMéNaGeMeNT


Les femmes portent ce type de maquillage



Je prépare mon déménagement.
De Mamoudzou, la ville, vers Sada au milieu d'une colline d'arbres pleine de makis voleurs de bananes.

....
Sans doute que le plan est trop petit pour y voir grand'chose (l'île est si grande ...)

Sada, c'est à l'Ouest, à peu près au milieu de l'île, en dessous de Chiconi.



Encore un peu plus au sud, il y a M'zouazia où j'aime à aller plonger.





Les rides de l'eau sont minuscules, face à l'immensité de l'Océan. Et pourtant...

lundi, août 04, 2008

VORTEX


Une profession de foi : "J'en suis sur qu'on nous prend pour des cons"


et d'autres images de la course de pneus


on retrouve Mohamed ...




Les vacances ont soulagé Mamoudzou de ses embouteillages interminables.
La ville a, encore plus, un air de province, elle fait penser à un chat maigre assoupi. Des touristes ici et là demandent ce qu'il y a à visiter. Rien. Il faut quitter la ville.

Dimanche, sur la barge qui relie Petite et Grande Terre, nous avons croisé un banc de dauphins entre les bateaux du port, une nage joyeuse et rapide. Où allaient-ils ?
Sur la barge des messieurs élégants prenaient la pose pour des photos sur fond de lagon.
Un groupe de femmes aux saluvas colorés, chatoyants même, se rendait à un m'biwi. Elles parlaient fort, riaient. Les femmes d'ici sont souvent plus bruyantes que les hommes.
Une très jolie jeune fille d'une vingtaine d'années, mince, noire, avec un air réservé était assise seule. Lorsque la barge a accosté, et après quelques pas sur le ponton un jeune homme l'attendait, souriait. Ils s'embrassèrent timidement, sans doute un premier rendez-vous ? Ils étaient beaux, j'eus envie de leur dire "soyez heureux" .

Mais je me suis tu.

vendredi, juillet 25, 2008

Mon Premier NU




C'est mon premier nu, intitulé " nu sur fond de machine à laver" parce qu'il y a une machine à laver au fond.

Au premier plan, ce n'est pas un pied (comme l'aurait signalé Magritte).

lundi, juillet 21, 2008

encore des synonymes encore des synonymes encore des synonymes encore


A Mayotte, je n’ai pas amené mes dictionnaires. Ils sont restés à Marseille, dans une énorme caisse marquée du numéro 51A. Dans cette énorme caisse, il y a d’autres caisses plus petites. Dans celle probablement marquée "dictionnaires", il y a mes dictionnaires. Avide comme je le suis, beaucoup.
J’ai racheté ici un premier – je dis premier parce que je suppose qu’il y en aura d’autres – un premier dictionnaire, celui des synonymes.
Je l’ouvre au hasard…
"flottant". Flottant a pour synonyme : mobile, dénoué, ample, fluctuant et hésitant, lesquels à leur tour engendrent d’autres synonymes, parmi lesquels "flottant" si tout va bien. Vérifions si tout va bien. Par exemple "fluctuant" : le dico indique incertain (flottant, hésitant, indécis, indéterminé, irrésolu) et changeant (flottant, inconsistant, instable, mobile, variable). Tout va bien, donc.
Et j’ai appris que ce dictionnaire parle de moi avec précision

Je remarque qu’il n’est nullement question de la caisse 51A. Tiens, "caisse" : boîte, malle et familièrement voiture. A mon avis la boîte est une petite, peut-être toute petite caisse qui va pour "boîte aux trésors", ou bien à secrets. J’en ai, des trésors, j'en ai des secrets et des trésors secrets alors je les mets dans la boîte et la referme doucement.
Ce genre de boîte a besoin de tendresse, on y met le tendre, l’intime et le fragile.
Et je mets dans la malle le moins fragile, le rugueux, le gros et le gras. Remarquez que la malle est bien plus volumineuse que la boîte, parce que chez moi le rugueux domine.
"Caisse" : encore un mot qui parle de moi.

Allons, encore un mot de hasard, "hasard" ? Pourquoi pas.
"Hasard" se synonymise à coïncidence, circonstances (conjoncture), destin (fatalité, sort) et danger (aléas, péril, risque). Il y a, nous dit le dictionnaire des hasards heureux (chance, aubaine, fortune, occasion, coup de bol), d’autres malheureux (accident, malchance, déveine), des choses qui arrivent "par hasard" (accidentelles, aléatoires, fortuites, imprévues, occasionnelles), d’autres "au hasard" (aveuglément, à l’aveuglette, au petit bonheur) et que, enfin, il y a des "si par hasard" (si d’aventure).
C’est vrai que la vie, ma vie en tout cas, est l’œuvre du hasard ; hasard de rencontres (de mes parents pour commencer), des mes rencontres avec des gens, avec des meubles dont témoigne une cicatrice que je cache sous mon menton, avec des microbes dont celui de la scarlatine, j’étais petit mais je « l’ai eu » ou bien est-ce lui qui m’a eu, avec des idées, avec des mots. Que le hasard de ces rencontres, hasard des lieux et du temps ont fabriqué ce que je suis, ce que j’aurais peut-être été quand même mais par un autre chemin. Ou bien j’aurais été autre, avec moins de regrets mais autant de remords (voir ci-dessus, ce qui est caché dans la malle, mis en acte ça fabrique des remords, c’est inévitable).
Hasards heureux ou malheureux ? Les deux, à tour de rôle parfois et souvent les deux à la fois. Et si il arrive que l’un l’emporte sur l’autre, je le sais bien que je n’y suis pour rien, parce que c’est "par hasard".
La seule chose qui n’est pas soumise au hasard dans ma vie ce sera ma mort. Je veux dire, non les circonstances qui peuvent être de hasard elles aussi, mais l’inévitable de la chose exclut absolument cette notion. D’autant que j’ai dépassé les trente trois ans, preuve s’il en était besoin que je ne suis pas le Christ (ça, et le fait que je ne suis plus vierge), que donc je ne ressusciterai pas, que je ne crois pas aux réincarnations ou autres renaissances.
Donc "hasard" est encore un mot qui parle de moi.

Du coup, je regarde mon dictionnaire avec suspicion et un peu d'inquiétude. Raconte t-il ainsi MA vie à tous ses lecteurs ? (il était en rayon au milieu de quatre ou cinq autres tout pareils). De quel droit (d’auteur) étale t-il ainsi MA vie, mes questionnements, mes turpitudes ?

Je regarde la jaquette ("habit", "couverture")… tiens, jaquette! : pour petite Jacques ?
Non, oufffffff ; sur la jaquette est écrit "Le Robert", il parle de Robert, je ne le connais pas mais j’aimerais parce qu’il me ressemble. Quand même, il doit y avoir un mot au moins qui nous dissemble Robert et moi, sinon je serais Robert ou Robert serait moi – je le saurais, il me semble!
Mais… Quel est ce mot ? "Mot" : "terme" (expression, vocable), "lettre" (écrit, message, missive, billet) …
deux paysages rencontrés hier soir, retour de plongée
au dessus de la baie de Chirongui...
et quelque part vers Hamouro

Nota : j'ai décidé que les paysages urbains ou autres, y'en a marre.
A partir de la prochaine fois, je ferai du hard, du torride : mon premier NU.

vendredi, juillet 18, 2008

SyNoNyMe (déjà dit)

Dans la mangrove

A 12 ans j'ai fait la liste de ce que j'aimais faire, des choses comme manger des glaces, d'autres comme regarder les filles parce que pour ça j'ai été précoce.
A 40 ans j'ai refait la liste d'une façon plus compliquée.
Il y avait ce que j'aimais et pouvais faire tout seul sans nuire à personne, par exemple lire un bon livre ou réciter la chanson du mal aimé à tue tête dans ma voiture.
Il y avait ce que j'aimais et pouvais faire seul mais qui nuisait ou embêtait quelqu'un, laisser des messages débiles sur un répondeur ou péter dans un magasin. J'avais un doute quant au blasphème.
Il y avait les choses que je ne pouvais pas faire seul et qui ne nuisaient à personne comme de faire l'amour.
Et enfin ce que je ne pouvais pas faire seul et qui nuisait ou embêtait quelqu'un (et j'espère que faire l'amour n'entrait pas dans cette catégorie).

Dans aucune de ces listes il n'y avait le mot "vivre". Peut-être que "vivre" c'est ça, manger des glaces, réciter la chanson du mal aimé et faire l'amour, et essayer d'échapper à ce qui n'est pas autant agréable.
De toutes façons, vous et moi on y est arrivé jusqu'ici, on vit.
Parfois, parfois seulement, j'ai l'intuition que vivre c'est autre chose mais à part ce mot de "chose" je ne sais pas quoi écrire, je ne sais pas ce que c'est. Autre chose.

Pourtant il y a urgence à savoir parce que pour arrêter un truc et l'arrêter proprement sans le casser, il faut comprendre ce qui le fait marcher.
Et moi demain je m'arrête, je veux dire : je meurs. Ou bien, je pourrai mourir.
Et "mourir", je ne l'ai mis dans aucune liste.

J'ai une journée, une journée pour comprendre la vie. Pas plus.

mardi, juillet 15, 2008

Plonge

Vue depuis le bateau des îlots Choizil

Alors, la plongée commence par le plaisir d'une balade en bateau. Hier lundi, j'avais emmené mon appareil photo mais les vents et les vagues m'ont dissuadé de le sortir. Juste quelques vues,

d'abord du site des îlots Choizil, banc de corail coloré, aux formes ahurissantes. J'ai aperçu un thon, un petit groupe de tortues marines, deux langoustes, des fusiliers suivis par des carangues et 150.000 autres poissons inconnus de moi, gros, petits, en groupe, en grappe ou solitaires.
Quant aux couleurs, à la lumière du soleil, aux reflets, au silence...

Je pense que le village qu'on apercevait est M'Tsamboro

La mer était calme parce que nous étions abrités par les îlots

Des vues de la plage de M'Zouazia où j'étais samedi,

pour une plongée sur le site de la patate bleue, un récif coralien au sud, bleu en effet. un peu moins de poissons, seulement 115.000 environ, dont je ne connais pas le nom, ah oui, poisson clown, des raies, poissons scorpion, poissons feuille (très curieux on dirait des feuilles d'arbres).

Sur la plage, un doux monsieur construit son bateau en bois, selon les plans des anciens langoustiers bretons. Il vit là sur la plage dans un abri sommaire, a installé son atelier à bois. Ses deux enfants vivent avec lui, pendant le temps des vacances.

Lancement prévu en Avril 2009, pour le tour du monde et de ses rêves.


Puis vint le soir ...