mercredi, mars 24, 2010

La Princesse danse





Déchets ménagers. Ce que je jette, abandonne; casse, perds, ignore, oublie. Dans la poubelle.L'objet a disparu et je n'y pense plus. Quand même sa vie continue, ailleurs, autrement, polluant. Chaque objet à détruire garde quelque chose de moi, même si je ne sais pas quoi.


Quand l'ennemi arrive, garder le sourire. Le combat est seulement un instant, avant la paix pour les survivants.
Ah! Voilà l'ennemi !! Garder le sourire.


Le match
Tu entres; tu cries, tu chantes, tu espères, tu vibres. Tu entends d'autres chants, d'autres espoirs, tu éprouves d'autres vibrations. Tu exploses quand d'autres explosent et peu à peu tu deviens la foule, un grain aussi foule que la foule, sa vie est la tienne, forte, excitante, joyeuse.
Mais tu...n'es...plus...



Hypothèse à la Maison Blanche
Au bout de la prairie, il n'y a pas de maison, mais elle est blanche.

Hypothèse à l'arbre qui cache la forêt
It's a poor lonesome cowboy

Hypothèse aux cornichons
Dans un cornichon il y a un bocal
Dans deux cornichons, il y a deux beaux cons.


dimanche, mars 21, 2010

Valet de coeur






Envie d'été
Une pierre noire d'or parée
deux tâches d'ombre dans l'ombre
disant la permanence des arbres
L'hésitation des fleurs
le pur oubli

elle viendra demain


Fragments
Le surgissement d'un arbre
au détour du chemin

Comme la danse
qu'elle avait apprise
une moiteur connue


Fêlure
Le foulard de soie
Qu'elle portait ce jour là
je m'en souviens

il avait la couleur des jours
qui ne disent pas pourquoi

elle l'a donné
à l'enfant des chemins vides
qui l'a déchiré

pour la garder

jeudi, mars 18, 2010

Vaisseau de l'Espace



Je mange ma première goyave de l'année
Verte
tendre pourtant

Elle a le goût de l'enfance
perdue







lundi, mars 15, 2010

Capitaine Haddock

Elle Chante des chants traditionnels mahorais. Une femme particulièrement impressionnante comme Mayotte en a le secret de fabrication



Soldat
Tu n'avais rien demandé, tu n'avais pas refusé non plus.
On t'avait donné un fusil, "on" c'était un jeune homme qui te ressemblait, un peu plus grand peut-être. On t'avait appris à tirer sur une cible, "on" c'était un jeune homme qui te ressemblait, un peu plus rond peut-être. Puis on t'avait appris à entretenir ton arme, à dire "oui chef!!" d'une voix forte, à courir, à ramper, à sauter. "On" c'était un jeune homme qui te ressemblait, plus sec peut-être.
Puis tu avais tué ton premier ennemi, un jeune homme qui te ressemblait, moins chanceux.


L'amour fou
Comme tu n'avais rien à donner, rien à vendre ils t'ont laissé là, "tout seul peut-être mais peinard". Tu as attendu leur retour avec espoir, avec impatience et curiosité, un léger sourire aux lèvres. Mais ils ne sont jamais revenus.
C'était il y a mille ans, tu crois parce que tu n'as jamais compté. En tout cas, il y a eu beaucoup d'étés, beaucoup d'hivers. S'ils reviennent, ils trouveront ton squelette tout blanc. Avec un sourire aux lèvres parties.


Les courses
Tu as une liste des choses indispensables. Du papier toilette, du dentifrice, une tablette de chocolat, des pommes et du beurre, six oeufs, de la confiture, des couches culottes... mais... tu n'as pas d'enfant!
Ah, c'est pour la voisine. Elle est gentille la voisine, même si son gamin crie trop fort... du gruyère, des céréales...


L'ami
Il était grand et fort et avait un accent. Il lui manquait une dent. Il riait beaucoup, faisait de grands gestes et parlait d'une voix douce du ciel, des nuages et de la mer. "Tu as remarqué qu'ils sont indistinguables lorsqu'il fait beau?" Tu l'avais remarqué, mais cela ne t'avait pas paru digne d'intérêt.
Ensuite il est devenu ton ami, aujourd'hui il l'est encore. Lui est la mer, toi le ciel, vous êtes indistinguables lorsqu'il fait beau.

Je ne résiste pas au plaisir d'offrir cette seconde image

dimanche, mars 14, 2010

Qu'organisent les Prussiens pour oublier l'ennui ?

La danse, la danse...


J'aimerais cesser d'espérer jusqu'à l'infinie sagesse
J'aimerais regarder les femmes danser jusqu'à l'effondrement des marchés
J'aimerais tenter le Diable jusqu'à l'arrivée de la comète
J'aimerais avoir une peau sucrée jusqu'à l'arrivée de la première abeille
J'aimerais frôler le désir jusqu'à oublier l'envie
J'aimerais parler à Dieu jusqu'à ce qu'Il devienne femme
J'aimerais surtout dire j'aimerais sans jamais aucun regret

samedi, mars 13, 2010

mYse en abYme




Kruel est extrait d'une bande dessinée que j'aimais particulièrement.
Kruel était chef d'une bande de rockers vraiment-costauds-vraiment-méchants-vraiment-bêtes, dans une banlieue déglinguée d'un quelque part ailleurs, mais pas loin. Il y avait un héros (dont j'ai oublié le nom) tout aussi bête et autant méchant, du moins lorsqu'il le pouvait. Mais il ne pouvait pas toujours parce qu'il n'était pas costaud et sa bande ne l'était pas non plus. Je les aimais de leur impuissance : méchant et sans pouvoir, c'est presque de la tendresse.


Lorsque je regarde des films peplum ou heroïc fantasy (en fait, c'est mon genre de prédilection en dehors de Jean Claude Van Damme) les guerriers qui se battent ont toujours des muscles énormes et il y a des armées entières de musclés. Dans les rues d'ici, à cause de la chaleur, les gens portent beaucoup de shorts et beaucoup de Tee shirts : je vois des petits mollets, petits bras, petites brioches et je me dis que avant, c'était comme ça aussi. Des armées entières de petits mollets.
Ca me rassure lorsque je regarde des films porno.


Parfois j'essaie de regarder une image comme si je n'avais jamais vu d'images de ma vie. Alors, je ne comprends plus rien. Ce qui était évident l'instant d'avant devient obscur et bizarre.
Un jour, j'avais fait la sieste dans la campagne pendant une randonnée (évidemment sportive) dans les calanques de Marseille. En me réveillant, et pendant un très court moment je n'ai vu qu'un ensemble de lignes, des masses de couleurs, des rythmes que je ne savais pas interpréter. Je voyais seulement.
J'ai eu un choc car ce que je voyais avait quand même un air de déjà vu, c'était un tableau de Cézanne. Peut-être Cézanne essayait-il de peindre l'instant de la perception, juste avant l'interprétation ? Je poserai la question à Kruel.

jeudi, mars 11, 2010

Adresse erronée





Assis à côté de nous
il n'y avait que l'aube à partager
alors nous l'avons fait.

Quoi d'autre ?
Ah oui, il y avait du pain aussi.




Je n'ai pas changé le ciel
ni mes haines,
ni ce qui reste de mes amours.

mardi, mars 09, 2010

Ein Kuss

J'ai baptisé cette photo "à traverre"








Monsieur le Préfet a fait un pet
Madame la Préfète fait la tête
Et tempête
Mais... Monsieur le Préfet est si satisfait
De son pet
Que Madame la Préfète fait la paix
Puis pète et repète
si fort que le Préfet disparait.
En pleine paix !!

Et depuis plus jamais
La Préfète ne péta
Ou si peu qu'elle explosa

On accusa Al Qaïda




Un avaleur de sabres voyageait à travers le monde. Il avait pour tout bien son sabre, son chien et deux pantalons. En Italie, il traversa une région de montagnes où les habitants élevaient des ânes réputés pour leur robustesse et la beauté de leur robe gris pâle.

Il s'installa au milieu d'une place de village aux maisons ocres et rouges et voulut commencer son spectacle devant les femmes et les enfants vite rassemblés. " Non, non ! dirent les femmes il faut attendre nos maris" "Où sont-ils ?" demanda l'avaleur de sabres. "Ils sont dans la montagne, ils s'occupent de nos ânes" "Ah, ce sont des âniers..." "Oui, c'est un métier difficile et ils seront heureux d'assister à ton spectacle" lui répondit une femme plantureuse et belle " D'ailleurs regarde en voilà déjà deux, bientôt ils seront douze ou même quinze!".
"Non, je ne peux pas attendre, je vais commencer le spectacle tout de suite"
"Mais pourquoi, pourquoi ??" demandèrent les femmes
"Parce que l'avaleur n'attend pas le nombre des âniers"


Deux nouveaux panneaux routiers
Attention, chute de Pierre
Ralentissez dos d'Anne


dimanche, mars 07, 2010

Portrait d'Otto


Auto portrait avec l'appareil photo sur un tabouret calé par un DVD


Les dimanches soirs sont toujours vagues à l'âme.
L'imprécision des contours fait partie de ce temps particulier où la nuit tombe plus tôt mais plus lentement. Le crépuscule s'étire jusqu'au lendemain sans risque de se déchirer, tiède et souple. A l'intérieur des maisons, les gens parlent moins et un par un. Ils ne s'écoutent pas pourtant, ils s'ennuient, ils se demandent, trouvent le monde absurde et beau.
Ils disent "je pourrais l'aimer.. peut-être...". C'est le moment où le destin se permet d'osciller, d'hésiter, prend le large même. Je me rappelle tu disais "c'est grand" et je savais que tu avais raison, large, grand, loin. Là bas où les hommes sont beaux et cruels, vêtus de couleurs. Et les femmes portent des bracelets d'or du poignet jusqu'aux épaules.

Le dimanche soir, c'est la fenêtre d'où je les regarde.


mardi, mars 02, 2010

Donner désordre





Hypothèse du cerceau
Un garçon aux cheveux courts qui fait tourner le monde

Hypothèse des dominos
La défaite de la logique (il faut faire claquer quand on les pose, sinon ça compte pas)

Hypothèse du miroir
C'est moi qui suis le reflet
Je dois donc inverser les lignes de ma main
et je suis mort hier ou je naîtrai demain


Hypothèse à la décentralisation
Et un pas de côté! balancez les hanches! et un pas de côté!!

Hypothèse à la deuxième femme
Elle inventa le chant, la danse et les pluies soudaines
(ou bien : mangeant une pomme, elle eut un orgasme)


Hypothèse du notaire
Chaque nuit s'émerveille de la nuit, puis attend le matin en baillant

Hypothèse du string
Il sépare le monde en deux : ceux qui sont pour

Hypothèse du 'h'
La première lettre de l'alphabet, il suffit de se passer des autres, par exemple : l 'h' st l prmir lttr l'lpht, l suit s pssr s utrs

Hypothèse du 'x'
La première lettre de l'alphabet, il suffit de se passer des autres, par exemple : 'x'

Hypothèse du Sudoku
Tom a mangé Jerry et s'endort devant une toile de Vasarely