mercredi, décembre 16, 2009

Barracuda




J'y pensais depuis quelque temps.
J'avais du mal à accepter l'idée au début, mais comme disait maman "on s'habitue à tout". Ouais, c'est tout. Suffit de répéter trois fois chaque jour et ça ne fait plus peur, au contraire ça réconforte. C'était devenu mon mantra à moi.
Et puis, il faut s'organiser et les préparatifs aident à rendre la chose concrète. Encore dans le fantasme, mais déjà concrète : la Chose. Concrète avec un bord, un dehors mais pas de dedans, pas encore.
Puis j'ai fixé la date, ou, pour être plus précis la date s'est imposée un matin :"dans quatre jours". C'était il y a quatre jours, maintenant c'est fait j'ai viré de bord, je suis mort.
Recta. Mort.


J'écris une liste fragile, qui commence avec un oiseau qui a le vertige
Se poursuit avec une goutte de pluie qui a perdu le chemin vers la terre
Et un chien de garde timide
Une ombre qui rêve de voir le soleil
Un soldat qui voulait être danseur mondain
Un vampire hémophile
Une araignée nulle en géométrie
Une tasse à thé sans anse
Un dictateur amoureux
Et même un politicien honnête

Qui viendra clore ma liste ? C'est urgent, nous nous présentons aux prochaines élections

samedi, décembre 12, 2009

Force fugipète





Carrefour de Tsararano

Ici comme partout, la nuit tombante rend les choses et les gens incertains et pressés. La vie de la nuit va commencer et il importe de terminer celle-ci, celle du jour. Quelques clients se dépêchent de faire leurs dernières courses et les vendeuses du petit marché s'énervent un peu, commencent à replier leurs étals, s'interpellent et houspillent les enfants.
Une voiture bleue s'arrête, une dame aux mollets gros en sort, se hâte d'acheter une salade et des litchis, remonte dans sa voiture, allume les phares et s'en va.

Sur un câble de téléphone, une troupe de makis à l'air très sérieux traverse la route, un par un. Les oiseaux des arbres chantent plus vite, plus fort et plus nombreux et leur chant se mêle au cri des roussettes.

Seuls à ne pas participer à la hâte générale, deux hommes assis sur des pierres vendent du maïs grillé.
Les bouénis du marché ont fini de replier leurs parasols et partent parlant fort, riant. L'une d'elles entame quelques pas de danse, étrangement souple et légère malgré son poids. Une autre chante et tout le monde rit.

Il n'a pas fallu plus de cinq ou six minutes pour que le carrefour se vide. Restent des palettes au sol et l'absence des femmes, comme un creux. L'un des deux vendeurs de maïs se lève et s'étire. Il regarde le ciel. C'est déjà la nuit.

dimanche, décembre 06, 2009

Saison des litchis





J'sais pas rapper, j'sais pas slamer non plus
Mais J'ai envie de vous parler parce que ce soir vous me manquez
Vous Mes enfants vous mes fils, toi ma fille,
Vous Mes parents, vous ma famille

Oh! on se parle au téléphone
Je sais que les nouvelles sont bonnes
Ce qui manque Ce sont les silences
Trop de mots soulignent votre absence

Ici la chaleur devient lourde, brutale et sourde.
J'ai mis les bananes au frigo,
oui je sais, ça va noircir leur peau…
pendant que l'automne arrive chez vous,
J'espère que vous n'avez pas froid,
Et que l'hiver sera doux

Il y a deux heures
Je marchais sous une pluie chaude
L'eau sur mon crâne et mes épaules
Battait un rythme de jazz passé de mode
Balais trompette et saxo, vous voyez le genre,
mais c'était assez pour que je m'envole

Je me rappelais la pluie à Marseille
Elle est froide en cette saison
et puis la mer sous le vent qui la réveille
Et votre image est venue ensuite avec un vieil air
Oui vous me manquez;
mais en même temps
En même temps …
Quand je pense à vous
Ca fait ça…
Vous entendez ? Hotel California,
C'est un vieil air
ou bien c'est moi qui suis vieux

J'sais pas rapper, j'sais pas slamer non plus
Mais je vous aime

Je vous le dis pas assez
Mais lorsque je pense à vous,
Mon cœur s'ouvre à toute la Terre
Et même à l'Univers
Et je deviens grand
je deviens très grand

Je vous dois tout
Vous me faites grandir
Vous qui m'avez précédé
Vous qui me suivez
Vous mes fils, toi ma fille,
Vous Mes parents,
Vous

Ma famille

vendredi, décembre 04, 2009

CaRnaVal des DjinNs




Je reçois dans ma boîte à spam des spams. Certains sont traduits de l'anglais au mot par mot, sans doute par un traducteur automatique qu'on trouve sur le net.

Ce matin : "Atteindre la plénitude d'un pantalon".
J'ai supposé qu'il s'agissait d'avoir une grosse bite qui bande et j'ai apprécié la délicate image qui suggère le dedans par le dehors.

Plus explicite "votre os dans son vase" et j'avais eu il y a quelques jours "Elle sait qui vous êtes". Sans appel !


Parmi les requêtes googliennes qui ont amené le mois dernier des personnes sur le blog (et qui ont dû être déçues), il y a des requêtes précises
" poésie qui commence par "ce sont"…
"poésie sur les légumes"
"récit de femme qui dérange les voisins en faisant l'amour"
"les grosses fesses de tsararano" et "fesses en mouvement"
"photo de baleine du 1er siècle"
"le bas de laine de la baleine"

Et des requêtes moins précises, qui ont abouti sur le blog quand même
"proutt"
"imbécile"
Et enfin "baleine", quelqu'un qui veut TOUT savoir sur la baleine, absolument TOUT

Pour finir, la requête la plus surréaliste, celle que Jean Claude Van Damme lui-même aurait rêvé de faire
.............................. "image d'oubli de pièces jointes"