vendredi, septembre 28, 2018

14 bis CHEMIN DES FLEURS




Tu t’acharnes sur la beauté.
Et quelles femmes ont été
Victimes de ta cruauté  !
Ève, Eurydice, Cléopâtre
J’en connais encor trois ou quatre. (Le serpent, Apollinaire)



De tous c'est Apollinaire que je préfère.
Parce qu'il fait des poèmes qui riment c'est pas de la frime.
Ensuite parce que c'est beau et c'est ce qu'il faut.
Surtout on peut compter / avec les doigts les pieds.






J'ai écrit il y a quelques jours qu'il convient de se méfier des acrobates, même noirs. Je rajoute qu'il faut aussi se méfier des jongleurs.

mardi, septembre 25, 2018

D, MD, DMD, ADMD




 

D Dignité

MD Mourir dans la Dignité, lorsqu'on l'a décidé, sans violence ni souffrance inutiles.


DMD Droit à Mourir dans la Dignité. Je revendique ce droit qui n'existe pas, pour des raisons "de morale et d'éthique", dans le droit français.




Je suis tombé, par hasard, sur le site catholique.org. Voilà ce qu'il dit de ce droit



"L’Eglise refuse qu’on limite la valeur de la vie de quelqu’un à sa possibilité de vivre sans souffrance. On touche à nouveau à l’essence de la vie : l’homme n’a pas le droit de détruire ce qu’il n’est pas capable de créer (une vie humaine).


 Elle encourage par contre les soins palliatifs, qui consistent à accompagner le malade en diminuant au maximum ses souffrances, soins qui justement évitent l’acharnement thérapeutique.

 Une personne vraiment entourée d’amour ne demande pour ainsi dire jamais l’euthanasie. Il s’agit plus d’un appel au secours que d’une demande réelle (comme les suicides ratés des adolescents). Y accéder consiste à supprimer le symptôme plutôt que le mal.

Certains grands handicapés ont communiqué aux autres un fantastique dynamisme de vie (comme Jacques Lebret, sans yeux et sans mains, qui a témoigné de sa joie de vivre dans bien des écoles).

 Ici encore, l’Eglise protège la vie à sa fin comme à son début.

 Les notions de "vie ne valant pas la peine d’être vécue" et de "compassion pour la souffrance" sont apparues pour la première fois dans le discours de... Hitler. Elles étaient des préliminaires visant à justifier la suppression de milliers de personnes "économiquement non rentables".

Je ne sais que dire.

" L’Eglise refuse qu’on limite la valeur de la vie de quelqu’un à sa possibilité de vivre sans souffrance" mais il ne s'agit pas seulement de souffrances, il s'agit aussi de liberté, MA liberté. N'étant pas chrétien, je ne me sens pas concerné par ce que l'église catholique approuve ou pas. J'accepte les débats sur la morale de la société dans laquelle je vis, évidemment. Mais je regrette que ces débats soient influencés par l'église ou par des vieux relents de catholicisme imprégnant certains esprits.
L'église a toujours refusé avec acharnement l'ensemble des droits humains qui nous paraissent évidents aujourd'hui. Même l'accouchement sans douleur, contraire aux prescriptions de la bible (tu accoucheras dans la douleur, la punition d'Eve pour avoir péché), oui même l'accouchement sans douleur, elle était contre !
Hasard, à l'heure où le Comité d'Ethique donne un avis favorable à la PMA, l'article qui en parlait présente une vidéo de … l'archevêque de Paris. Dire que l'on continue à les interroger dès qu'il s'agit de questions morales, comme ayant une parole "éclairée", eux qui n'ont jamais dénoncé leurs prêtres pédophiles et qui continuent à ne pas les dénoncer..
 


"l’homme n’a pas le droit de détruire ce qu’il n’est pas capable de créer (une vie humaine)." Le verbe créer a de multiples sens, mais jusqu'à preuve du contraire ce sont un homme et une femme qui créent une nouvelle vie. Sauf Jésus bien entendu, libre à chacun de croire cette fable … Je vois bien l'idée que "c'est dieu qui crée la vie" enfin, leur dieu et pas celui des autres. Mais pour le moment il faut un homme et une femme pour faire un enfant et ça suffit il me semble.
Enfin, pour mes enfants ça s'est passé comme ça.
 


"Elle encourage par contre les soins palliatifs, qui consistent à accompagner le malade en diminuant au maximum ses souffrances"
Les soins palliatifs diminuent les souffrances sans les supprimer, et seulement quand on a les moyens ou la chance d'en bénéficier. A Madagascar, il n'y en a pas, pour prendre un exemple. Les soins palliatifs n'empêchent nullement la souffrance psychologique d'être malade, invalide, prisonnier d'un corps dévasté. Et surtout, surtout ils nient la liberté de ceux qui veulent choisir autre chose, vivre et mourir autrement.
Intolérable liberté aux yeux des catho (et d'autres religions sans aucun doute), insupportable liberté.
 


" Une personne vraiment entourée d’amour ne demande pour ainsi dire jamais l’euthanasie" Mais si, bien sûr que si. Et quand bien même ce serait vrai, quand bien même UNE seule personne le demanderait, cela suffirait.  Bien entendu pour l'église cela ne peut être que le fait de personnes mal aimées et mal entourées; quelle arrogance.

Je n'ai pas envie de poursuivre cette lecture, chaque phrase me révolte mais quand même il y a ceci  "Les notions de "vie ne valant pas la peine d’être vécue" et de "compassion pour la souffrance" sont apparues pour la première fois dans le discours de... Hitler". Je ne l'attendais pas celle-là, mais ils ont osé. "Les cons, ça ose tout, c'est même à ça qu'on les reconnait" phrase culte des tontons flingueurs.

Je n'aime pas révéler mes croyances, mes idées politiques, ma morale ni les détails de ma vie. Mais là, parce que je pense maintenant à ma mort sans en être trop effrayé, je me suis foutu vraiment en colère.






dimanche, septembre 23, 2018

ICI IL FAIT BEAU MAIS IL PLEUT A BOGOTA

Le J4 à Marseille, vendredi alors que je rentrais à la maison en bateau


Parfois je rentre du boulot avec la navette maritime. Chance, une demi- heure à me croire Christophe Colomb. Les épaules lourdes de la mission qui est la mienne, je regarde les autres passagers comme mon équipage. Curieusement, lorsque nous atteignons enfin l'Amérique je n'entends aucun "hourra!!!!" ni cris de victoire. L'humanité a toujours été ingrate envers ses héros.

C'est comme ça que je le sais : l'Amérique ressemble à Marseille





Il faut se méfier des acrobates, même noirs


mardi, septembre 18, 2018

Une démarche VERTUEUSE









La petite plage des Sablettes est pleine à craquer lorsqu'un couple, avec leurs deux enfants, s'approche de l'escalier qui y mène. Ils sont chargés d'un équipement imposant, deux parasols, une glacière, un ballon, deux matelas de plage, des jouets divers, deux petites enceintes, un pack de bières, et deux grand sacs l'un en osier l'autre en Ikea, pleins.
Quelques minutes plus tard, des éclats de voix montent de la plage. Ils disputent à un groupe de jeunes un coin de sable, le verbe haut et en colère. La femme est grosse avec une voix aiguë.
Encore quelques minutes pendant qu'il et elle s'enduisent le corps de crème solaire, puis elle hurle à ses enfants de ne pas s'éloigner avec leur matelas pneumatique. Enfin, elle s'allonge sous son parasol et ouvre un magazine.

Quelques heures plus tard, le soir tombant, le mari revient de la pizzeria avec trois pizzas et quelques bières, qu'ils partagent avec les jeunes de tout à l'heure.
Tout le monde rit.


lundi, septembre 17, 2018

GLUGLU MEGA MUSCLES



« Il y a un passage très périlleux dans la vie des peuples démocratiques.
Lorsque le goût des jouissances matérielles se développe chez un de ces peuples plus rapidement que les lumières et que les habitudes de la liberté, il vient un moment où les hommes sont emportés et comme hors d’eux-mêmes, à la vue de ces biens nouveaux qu’ils sont prêts à saisir. Préoccupés du seul soin de faire fortune, ils n’aperçoivent plus le lien étroit qui unit la fortune particulière de chacun d’eux à la prospérité de tous. Il n’est pas besoin d’arracher à de tels citoyens les droits qu’ils possèdent ; ils les laissent volontiers échapper eux-mêmes (…)
Si, à ce moment critique, un ambitieux habile vient à s’emparer du pouvoir, il trouve que la voie à toutes les usurpations est ouverte. Qu’il veille quelque temps à ce que tous les intérêts matériels prospèrent, on le tiendra aisément quitte du reste. Qu’il garantisse surtout le bon ordre. Les hommes qui ont la passion des jouissances matérielles découvrent d’ordinaire comment les agitations de la liberté troublent le bien-être, avant que d’apercevoir comment la liberté sert à se le procurer ; et, au moindre bruit des passions politiques qui pénètrent au milieu des petites jouissances de leur vie privée, ils s’éveillent et s’inquiètent ; pendant longtemps la peur de l’anarchie les tient sans cesse en suspens et toujours prêts à se jeter hors de la liberté au premier désordre.
Je conviendrai sans peine que la paix publique est un grand bien ; mais je ne veux pas oublier cependant que c’est à travers le bon ordre que tous les peuples sont arrivés à la tyrannie. Il ne s’ensuit pas assurément que les peuples doivent mépriser la paix publique ; mais il ne faut pas qu’elle leur suffise. Une nation qui ne demande à son gouvernement que le maintien de l’ordre est déjà esclave au fond du cœur ; elle est esclave de son bien-être, et l’homme qui doit l’enchaîner peut paraître. (...)
Il n’est pas rare de voir alors sur la vaste scène du monde, ainsi que sur nos théâtres, une multitude représentée par quelques hommes. Ceux-ci parlent seuls au nom d’une foule absente ou inattentive ; seuls ils agissent au milieu de l’immobilité universelle ; ils disposent, suivant leur caprice, de toutes choses, ils changent les lois et tyrannisent à leur gré les mœurs ; et l’on s’étonne en voyant le petit nombre de faibles et d’indignes mains dans lesquelles peut tomber un grand peuple…
Le naturel du pouvoir absolu, dans les siècles démocratiques, n’est ni cruel ni sauvage, mais il est minutieux et tracassier. »
Alexis de Tocqueville
"De la Démocratie en Amérique", Livre II, 1840



Même si nous ne sommes qu'un instant dans le désordre de l'Univers, nous sommes beaux, je trouve.

vendredi, septembre 14, 2018

EN PEAU DE CROCODILE




Trouver un lieu nouveau chaque jour et secouer la poussière. C'est à ça que tout se résume, finalement 

Lorsque les mots se sont vidés et qu'on ne se parle plus, je devine l'au-delà des mots et le creux de la vague. Il faut être attentif 

Lorsque le bleu du ciel et le bleu de la mer deviennent indistinguables, il suffit d'attendre un bateau qui soulignera l'horizon. Ce matin c'était un bateau rouge

Une nuit du mois d'Août, j'ai entendu devant ma porte un couple se disputer violemment. Puis la femme a hurlé et appelé au secours. Je me suis levé mais je ne voulais pas descendre tout nu. En prenant un slip dans le tiroir, où le plafond est bas, je me suis cogné à une poutre. La femme a cessé de hurler, c'est étrange