lundi, octobre 24, 2011

Un soleil radieux

Fatima est ma fiancée. Un peu bagarreuse mais autrement ça va





Amour

Je suis un cannibale, un ogre
Les Hommes ont peur de moi parce que je les aime

Haine
Je t'ai haie alors que tu m'aimais, et le Monde tournait.
Je t'aime maintenant et le Monde continue de tourner,
tourner, tourner

Joie
Que toute joie cesse !
Tant que je ne serai pas pleinement heureux
Vous là-bas, assez ! Vous aussi !
Nus, nous irons aux poteaux de torture

Douleur
Ce point, là, au creux du corps
cache la sale gueule de l'absence
Non pas en moi, mais moi
Je l'appelle Douleur, et parfois je l'aime.

mercredi, août 03, 2011

Une bouteille d'or pur dans le lagon de Venise



Le changement dans la continuité


Depuis la décision du gouvernement lors du dernier conseil des Ministres, il n' y avait plus qu'un mois de 365 ou 366 jours, selon les années. Celles-ci allaient du 1er Janvier (la continuité) jusqu'au 365 Janvier (le changement). Cela avait plu au peuple qui aimait l'audace et l'innovation.
Les économistes avaient remarqué qu'on économisait ainsi 11 noms de mois qui ne servaient plus et qu'on pourrait donc réutiliser utilement ailleurs pour stimuler la croissance. Encore fallait-il le faire au moment opportun et le débat fit rage entre les écoles libérales et les écoles socialistes. Les premiers tenaient qu'il fallait le faire tout de suite et lentement, les seconds pensaient qu'il fallait attendre mais le faire massivement.

Les économistes des deux écoles se rencontrèrent en champ clos le 112 Janvier 2027. Ce sont les libéraux qui gagnèrent parce qu'ils utilisèrent tous les coups bas interdits. Les économistes socialistes moururent avec honneur, mais les couilles écrasées.
Les libéraux en profitèrent pour supprimer mention des quantième d'années, remplacés par "cette année", "avant cette année" et "après cette année". Il y eut bien des protestations de quelques professeurs d'histoire, tous socialistes, à qui on coupa les crédits et les heures mais pas les couilles, ils n'en avaient pas. De toutes façons ce n'était pas grave, l'histoire ne sert à rien.

Après l'économie énorme réalisée de ces plus de 2000 numéros d'années, les bourses internationales s'émerveillèrent, montèrent à crever des plafonds qui pour être virtuels n'en étaient pas moins impressionnants. Et ne montèrent pas que les bourses, puisque lorsque les bourses montent, les queues suivent inévitablement, le peuple se précipitant aux entrées de banques pour savoir quoi faire de cet afflux d'argent que la montée des bourses avait provoqué. Chacun était devenu riche et voulait l'être plus encore.

Un économiste allemand, libéral (il n'y avait plus que des économistes libéraux) proposa de mettre aux enchères la propriété des numéros d'années abandonnés, enchères mondiales qui auraient lieu le 363 Janvier de après cette année, à 15heures, au siège de l'ONU. L'idée était bonne, aussi cette journée fut déclarée mondialement fériée, à la suite de quoi on supprima les décomptes d'heures au profit de "ce matin", "cet après midi" et "ce soir et après", soit une nouvelle économie considérable. Les bourses grimpèrent encore, et encore, et encore. Et encore.

On lubrifia l'entrée des banques afin de faciliter l'entrée et la sortie des queues de clients qui grossissaient et s'allongeaient terriblement malgré l'emploi massif de internet. Le peuple aimait promener un regard de quasi propriétaire sur ses banques, montrer sa nouvelle opulence, parler à voix feutrée de milliers d'Eurodollars, de millions, de milliards… On disait "un Giga" ou "un Téra" pour un million ou un milliard d'Eurodollars.

Devant cet étonnant, ce bouleversant succès, on décida de multiplier les économies. Il y eut un seul corps de fonctionnaires qu'on appela "fonctionnaires". Fin des "professeurs", "policiers", "administrateurs", "infirmiers" etc… j'en oublie pardonnez-moi "éboueurs", "militaires", "juges" …
On supprima dans le même geste tous les nombres au-delà de dix. Il y eut "un", "deux", "trois" … "dix", "beaucoup", "beaucoup beaucoup", "encore plus", "giga" et "téra".

Les économistes discutèrent beaucoup beaucoup de jours sur l'introduction de "gigatéra", mais ce fut refusé par cinq voix pour et beaucoup contre.
A ce moment là les bourses explosèrent. Et les queues éjaculèrent. Littéralement, elles éjaculèrent, répandant dans les banques un flot de billets, d'ordres d'achat et de ventes, de retraits, de placements, de spéculations, d'interjections, d'exclamations, d'offres de couverture et d'effets levier. Il y eut des évanouissements, des morts subites, des cris exaltés, des "Jésus, Marie !!!", des professeurs d'histoire qui se convertirent au libéralisme sur le champ. Tant et tant d'événements improbables que les journaux télévisés du soir et après firent leur une au détriment de nouvelles importantes comme le foot, le foot, Roland Garros, le foot, Roland Garros et le foot. C'est dire le "vrai tsunami social" (depuis avant cette année, rien n'intéressait le peuple qui ne fut un "vrai tsunami social". Les faux tsunami, les vrais ouragans, voire cyclones n'intéressaient personne, hormis quelques professeurs d'histoire au chômage dont on n'avait rien à faire, l'histoire ça sert à rien).
Mais là on avait, on tenait un "vrai tsunami", un vrai de vrai.

Puis, les foules s'étant épuisées, les queues diminuèrent de volume, diminuèrent de longueur, et elles quittèrent les banques. Les bourses, calmées, se stabilisèrent avant lentement de retomber vers leur niveau d'origine. On cessa de lubrifier l'entrée des banques et on fit comme avant.

Ce fut après cette année là que Lionel Jospin fut élu Président.





J'ai hésité entre rire et pleurs il y quelques semaines en écoutant l'intense "bataille politique" de 73 députés de la majorité défendant "la liberté" et luttant pour cela pied à pied pour conserver la présignalisation des radars sur la route.
Voilà un noble combat pour nos valeurs. Quelle gloire ! que d'avoir des élus capables de monter au combat pour une juste cause, de se rassembler, d'argumenter, de menacer, peut-être même de mourir… non, faut pas exagérer, pas mourir. Aucun autre pays ne peut se vanter d'élire d'aussi nobles élus.
Nous perdrons encore une fois la prochaine guerre, certes, mais quel panache nous montrons!

Ah, au fait, dans le budget, diminution de 30% des aides au plus démunis, rien à voir je sais.

lundi, juillet 25, 2011

Le jour s'efface, les danseurs dansent


De la vanille, des huiles essentielles de menthe et d'orange. Un cocktail d'odeurs.

Chat blanc, chatte rousse : chaton blanc et roux ?

Pour les petites choses, je suis avide et radin. Mais pas pour les grandes.

L'Afrique du désert a produit une race grande et belle, et beaucoup de nostalgie.

J'ai quelques faux souvenirs, bien plus beaux que les vrais. Et c'est pareil pour les regrets.

Surprenant : quelque chose qui n'existe pas ou qui n'est jamais arrivé peut-être vrai. Par exemple " en ce moment, je ne joue pas de l'accordéon".  Le Vrai doit pourtant décrire la réalité, ce qui EST.
"Ici, il n'y a pas de (montagne, vérité, hommes à trois pattes, connexion haut débit)"

Vrai, Faux, Bien, Mal. Les quatre terribles, qui ont tué des centaines de millions de personnes. Tous les crimes en leur nom.
Je propose de les interdire au profit de réel, non réel, bon et mauvais, le tout sans majuscules.

Je suis pieds nus. Je me pose la question de l'air que j'aurais si j'avais les dix orteils tous identiques. Réponse, pas le gros orteil il n'y a pas la place.

Il y a des gens que j'aime, mais il n'y en a pas que je n'aime pas. Je fais semblant seulement.

samedi, juin 04, 2011

Parangon de vert tue


J’ai lu la transcription d’un prêche, un jour, il n’y a pas si longtemps que cela. Et là, j’ai compris quelque chose.

Les trois religions monothéistes prétendent qu’il existe un Bien et un Mal absolus, éternels peut-être. Ce sont des … des quoi ? des valeurs ? des idéaux ? des machins exhérents* (*mot nouveau, merci Jacques) exhérents à l’humanité et aux exigences desquels elle doit se soumettre parce que c’est comme ça.
Bien entendu ces religions savent ce qui est Bien et ce qui est Mal, c’est écrit dans leurs livres mais cette absurdité n’est pas mon propos.

En réalité, l’être humain est concerné par ce qui est bon ou mauvais - par delà le Bien et le Mal - et il a donc fallu aux religieux faire coïncider le Bien et le Bon et le Mal au Mauvais, (j’ai mis des majuscules, par souci d’égalitarisme), ce qui n’est pas si évident.
C’est là qu’il y a eu un trait de pur génie, une invention qui aujourd’hui encore fait des ravages bombigènes* (* mot nouveau, merci qui ?) et névrogènes : le Paradis et l’Enfer.
Le paradis rend le Bien désirable et bon, ce qu'il n'est pas forcément.
L’enfer rend le Mal effrayant et mauvais.

Astuce brillantissime, je le reconnais ! Le paradis que nul n’a jamais vu vient valider un " Bien " totalement hypothétique, l’Enfer que nul n’a jamais vu certifie l’existence d’un " Mal " hypothétique lui aussi.
Une fable au secours d’une autre fable.

A ce niveau de génie, on ne peut que chapeaubasser* (*m. n. m. J.) et se dire, râlant une fois encore "ils sont vraiment trop forts !"

vendredi, juin 03, 2011

Tu mets l'ange




Macaronisme
"La poésie macaronique est celle dans laquelle on affuble de terminaisons latines les mots de la langue vulgaire"  Ex : millibus mercibus (Joyce, Ulysse, p.134)
Autre nom pour le latin de cuisine "de brancha in brancham degringolat atque facit plouf (M.Morin, la mort)


Robertus Robertam amat. Mais Roberta Robertum non amat.
Robertus Robertam occidat.
- "Ah !!" Roberta dixit
- "Tene, parva connassa !!" Robertus dixit
- "Pauper connus, magnus merdus, cretinissimus !!" Roberta dixit
et Roberta décéda aussi secus.
(Caïus Jacqus Caesar Fretayusque, in opus non encore publié)

Heureusement, Virgile est déjà mort. (Et Frank Zappa, il est mort aussi?)

samedi, mai 21, 2011

Des appareillages électriques de la marque LEGRAND




Nature de la violence

Ce sont des petits grains, des callosités qui se créent dans notre cerveau au niveau des synapses. Ils empêchent de transmettre des pensées, sensations, émotions.
Le cerveau fonctionne alors en une multitude de circuits fermés qui ne servent à rien qu'à la violence. D'où les gestes désordonnés, les cris, l'air con.
Mais parfois, j'aime ça.



Nature de la maison d'enfance

Ma famille a vécu dans de nombreux endroits. Je n'ai pas de maison d'enfance.
D'ailleurs ai_je eu une enfance ? quelques vagues souvenirs, oui. Des photos vieilles et toutes jaunes qui ne me disent pas grand chose. Un homme très beau, aux cheveux blonds et bouclés. Mon père ?
"La maison d'enfance" n'a pas de nature, ce sont trois mots comme "peur du vide" ou "envie de changer". Je vais changer mes amortisseurs, pour commencer.



De la physique des choses

Ces deux ou trois dernières semaines me reviennent d'anciennes ritournelles.
"Qu'est-ce que tu fais là ?" "Tu dois partir", "Ca ne sert à rien".
Pour y répondre j'ai lu des ouvrages de physique quantique ou traitant de Relativité Générale, de l'Espace et de Temps. J'ai entendu parler de la théorie des cordes, des univers multiples ou de la non localité.
Oui, mais 'qu'est-ce que je fais ici ?"



Tmèse

Définition : "Division des parties d'un mot composé, par l'intercalation d'un ou de plusieurs autres mots."
Ex : Quelle et si fine et si mortelle/ Que soit ta pointe, blonde abeille (Valery, opus inconnu)
Autre exemple : Pot de, ô Dieu divin nectar / Vin, issu de tant d'hectares (Fretay, un soir de vin(s)). Opus inconnu aussi, mais la rime est riche.

lundi, mai 09, 2011

Bien dégagé derrière les oreilles









Le Marquis de Carabas est ruiné
Sa femme, sa fille, son fils aîné,
Ruinés aussi ! N'étant pas bête
Pour se nourrir, son laquais quête.









Il était chercheur d'or et s'appelait Abel
Jaloux, violent et infidèle
Il battait femme et enfants
Jouait aux cartes en s'enivrant

Un jour la mère et les enfants
S'enfuirent en courant
Avec quelques bouts de pain
De quoi goûter sur le chemin

Tantôt marchant, tantôt courant
Ils longèrent la rivière
Vint le moment où les enfants
demandèrent à leur mère
quelque chose à manger

Un enfant mangeant voit dans l'eau
Un énorme caillou d'or
et d'autres, et d'autres encore !!

Moralité
Ils ont trouvé l'or en goûtant

samedi, avril 30, 2011

Sur la canopée, avec les singes











Porte ouverte, entrent les sons. Une toute petite chatte tricolore glisse sa tête au ras de la porte.Elle me regarde. Je suis tout nu sur mon canapé, mais elle ne semble pas choquée. Je la regarde aussi. Elle est maigre, pas trop craintive puisqu'elle engage deux pattes dans la maison. Temps d'arrêt.

J'entends un cri d'enfant au loin.

Le chemin qui mène chez moi est fait d'un peu de terre, de boue et de beaucoup de trous. Les voitures doivent rouler à la vitesse d'un piéton prudent. Celle que j'entends passer prend son temps.

La petite chatte est toujours immobile, comme les chats savent le faire.

Soudain une noix de coco tombe sur le toit de tôle du voisin. "BLAMMMM !!!". La petite chatte sursaute, et s'en va.

Je me demande où, puis je reprends ma lecture.

mercredi, avril 27, 2011

Une vieille tête contient d'innombrables souvenirs





Je retrouve ce vieux texte, c'étaient les premiers pas de ma fille.
Je le lui dédie, puisqu'à son tour elle guette les premiers pas de son fils.

Elle flageole sur ses jambes grassouillettes, tombe sur ses fesses rondouillettes, rigole. Recommence. Une dizaine de pas cette fois. Elle rigole de son nouveau succès, ce qui la fait tomber et elle rigole encore plus. Elle recommence et recommencera, inusable, heureuse.
J'entends le bourdonnement de sa joie, je la laisse me pénétrer, me guider vers ce bonheur oublié mais encore présent, quelque part dans un pli de mon cerveau, vivant, intact.
Tout le reste est l'écrin de cette perle de joie.
Je pose mon livre, j'écoute. J'écoute de toutes mes forces, de toute mon âme j'écoute et j'entends, enfin, couler le miel de la vie jusque dans l'ombre de mes os.

jeudi, avril 14, 2011

Raclette




Si chaque fois qu'on fait caca on devenait plus sage et plus pacifique, il n'y aurait plus que les constipés pour faire la guerre. Et elle s'arrêterait d'elle même, parce que la guerre, ça fait chier tout le monde.


Clovis, Roi des Francs, voulait s'acheter un ordinateur portable. Mais ils n'existaient pas encore et il n'en trouva ni chez le Chinois du coin, ni chez l'Arabe du quartier. Ce dernier lui apprit qu'il fallait attendre encore environ 1560 ans avant d'être approvisionné. Déprimé, Clovis, qui n'aimait pas la mélancolie envahit la Gaule, coupa la tête au vase de Soissons et vous connaissez la suite.S'il ne l'avait pas fait, il n'y aurait pas eu Bar le Duc, Denis Papin, JP Raffarin et j'en passe.

Alors si tout ça est arrivé c'est grâce aux Arabes, quand même.



Le temps n'est parait-il pas du tout ce que j'en crois ni ce que Madame Michu en dit, elle qui est abonnée à Sciences et Vie Juniors. En fait, le temps est une sorte d'enfant turbulent.


... par exemple attendre. C'est différent de rêvasser, regarder un paysage, méditer, patienter, même s'il y a toujours de l'un dans chacun des autres. Mais lorsque j'attends, il y a une tension, légère. Entre maintenant et le futur ? C'est étrange parce que le futur n'existe pas.



Hypothèse à la pleine lune : sourire béat, de jolies fesses, l'air sexy et un verre de whisky. Ah, j'oubliais : sur la table une tartine de Nutella avec une trace de dents dedans.

mercredi, avril 06, 2011

Abondance de soleil




J'aimerais qu'un jour une proposition vraiment logique, déduite d'une observation irréfutable, débouche sur une conclusion fausse. Je verrai que les plis de mon cerveau ne sont pas tout le temps le reflet du monde mais pourraient être ses adversaires résolus, par exemple.

J'aimerais que ça arrive mais parce que c'est une idée inquiétante, seulement au moment de mourir.


Alors il se pourrait que Miss Monde m'aimât bien qu'elle ne me connût point, le subjonctif avec circonflexe en étant la cause.




J'aimerais que le temps ait deux dimensions, celle que l'on connaît et une autre perpendiculaire à la première, que j'explorerai. Je pourrais y retrouver tous mes moments perdus. Par exemple le moment où j'ai écrit cette lettre de 69 pages qui se terminait, je me souviens, par "… je voulais dire que je t'aime".


Il ne serait pas vraiment nécessaire de retrouver tous mes moments perdus, juste assez pour comprendre que ma vie est faite d'instants sans lien et sans logique, sauf que c'est ma vie.


J'aimerais que le temps n'ait que deux dimensions, pas de troisième qui créerait des gouffres, des ravins ou des cavernes. Quelque chose de lisse, ou alors juste de petits grains pour faire des chatouilles sur la paume de la main, ou les fesses si je m'assois dessus tout nu.




Je le choisirai peut-être encore ce corps. je le choisirai pour ma mort,
(virgule)




"La profondeur de l'ombre des pins dépend de la clarté de la lune". Proverbe Zen. Il ne veut rien dire.

dimanche, mars 13, 2011

Voici ma situation



What's on a man's mind ?



"Revenir au débat" : avec de bonnes chaussures c'est assez facile

"Soumettre le dossier aux élus". Le technicien, vêtu d'une peau de bête, au milieu de l'arène terrasse l'ignoble dossier avec brutalité. Puis le dossier ayant été soumis il est présenté aux élus réunis en conclave et ils décideront d'un seul geste, s'il doit vivre ou non.

"au sens du Code des Marchés Publics", il fallait entendre "auX sens du Code des Marchés Publics", lesquels sens sont ... ah! ils sont exigeants, envahissants, et voluptueux...

"Il est à cheval sur les règles de publicité" celui qui dit cela a les cheveux vaguement poivre et franchement selle.

"Entre 4.000 et 90.000 Euros" Nous partimes à 4 millions d'Euros mais par un prompt renfort nous nous vimes à 90.000.000 en achevant le port

"La ligne budgétaire" Pour avoir confondu avec la ligne Budweiser 6% de degré d'alcool alors que la ligne budgétaire est à 15% (environ, on sait pas au juste)

"La définition des besoins" ça doit signifier qu'il faut avoir des selles bien moulées, bien définies.

"Tout le volet de gestion du Patrimoine" que l'on a repeint en vert il y a quelques jours, euh... semaines, euh.. années, euh... années vous êtes sûrs ?

"Les engagements juridiques purs et durs" à distinguer des zengagements impurs ou mous. L'affaire Chirac le prouve, les zengagements juridiques purs et durs n'engagent que ceux qui n'ont pas le pouvoir.

"Avons nous d'autres assiettes à prospecter ?" parce que nous, quand on a faim on mange, faut pas pousser

"La sécurisation des transports" sécurisation c'est une sécurité en marche, une sécurité en train de se faire qui donc permet d'attendre jusqu'à demain ce qui aurait dû se faire hier. Pendant ce temps, il est urgent de "revenir au débat", voir plus haut.

"La réforme territoriale" ce qui était carré sera rond, ce qui était long sera très long, ce qui était Jacques deviendra Fretay.

"Il y a des revirements, euh... terribles, euh..." et euh... je veux dire euh... terribles euh...

"STM" acronyme de "Si Tu M'aimes" alors je t'aimerai. Mais "Si Tu Mens"...

lundi, mars 07, 2011

La casquette de Pierre Bugeaud







Putain, le mec je le connais même pas… et il parle sur moi j'te dis pas… Ah le con, ah le con!!! J'entendais des gosses, ils savaient pas que j'étais là, ils racontaient TOUT ce qu'il a dit sur moi. Le batard, ce qu'il a dit !! putain, que des horreurs.

JE NIQUE SA MERE !!!

Et tu sais quoi ? je le connais même pas ce bouffon, jamais vu, jamais entendu son nom de bourge à la con...
Maintenant je le cherche, j'te jure je vais me le faire, la tetê au carré il va avoir, là il pourra parler verlan le bourge. C'est sa tetê qui sera verlan promis, putain… mais je lui ai rien fait… pourquoi y'm'cherche comme ça, même pas que je le connais.

TA RACE EH !! BATARD !!!

On m'a dit qu'il était du 17èm. Le 17èm c'est un quartier à bourges.

Ah tiens, voilà un keum qu'à l'air humain, eh m'sieur ! eh m'sieur, n'ayez pas peur m'sieur juste un renseignement… Vous êtes du quartier ? je cherche… euh, il a un nom bizarre là, Jean de la Fontaine, quelque chose comme ça, vous connaissez ?

oui, vous connaissez ah j'ai du bol, il connaît. Euh, vous savez… quoi, comment… Ah oui, bien sur je suis le loup, ça se voit pas ? Elle te plait pas ma gueule ?

Quoi le sang sur la gueule, tu vas voir ta gueule à toi… conna… euh, non m'sieur excusez moi… non c'est des enfants qui parlaient sur moi.. y parlaient mal… ben quoi, je les ai mangés, bien sur… Moi quand j'ai inf, je mange…

Ben quoi eh m'sieur partez pas, partez pas !! dites moi où il habite le bouffon …
Eh m'sieur, m'sieur mais j'ai plus inf vous risquez pas !!! ...

Putain y'a que des racistes ici...

dimanche, février 27, 2011

Encore un peu de Rôti





Une bassine avec un trou dans le fond, est ce toujours une bassine ?
Une table, si je lui enlève un pied, est-ce toujours une table ? Et si j'en enlève deux ?
Jacques, si je lui enlève le coeur, c'est toujours Jacques ?

Youmi. C'est le prénom d'une jolie petite fille que sa mère appelait. J'aime bien. La maman était jolie aussi.

Lisant un "vieux" livre de littérature philosophique, d'un philosophe de l'absurde, existentialiste ou je ne sais quelle étiquette. C'est au sortirde la guerre qu'il a écrit ce livre, je ne peux pas comprendre sa psychologie bien entendu. Il ne croyait plus en Dieu (disait-il) et donc il se trouvait incapable de trouver un sens à sa vie, et donc aucun sens à lui-même. Il parlait de suicide comme seule issue "raisonnable" mais ne pouvait s'y résoudre. Compliqué le mec.


La vie est en elle-même sa propre justification. Ou bien on écoute les Beatles à 1h41 du matin, tout seul et c'est bien (ou les Doors, je ne suispas sectaire)


C'est plutôt si on m'enlève la queue que je ne serais plus moi. Quoique... Qoiqueue...

Une voix cassée, une attaque en mineur et un cri soudain. Jim Morrison. Inévitable étant donnée l'heure (2 heures du matin) c'est la séquence nostalgie. Le batteur était un peu bûcheron, le bassiste à la ramasse, le guitariste pas trop imaginatif, restaient le clavier et cette voix de rocher sensuel,vous savez avec des grains dessus et qu'on peut caresser et ça fait des choses dans tout le corps.


C'est l'heure où je me sens vaste comme l'univers, et tranquille, tellement tranquille. Juste que : je suis.


"- Eh mec qu'est ce que tu fais là ?"
"- Rien, je prie c'est tout"
"- en regardant la mer ? t'es pas un peu fou ?"
"- non, je ne regarde pas la mer, je regarde... tiens, regarde toi aussi, tu vois ce reflet de lune ?"
"- euh, oui..."
" - tu vois pas une forme dessous ? un peu plus sombre, ronde"
"- euh oui, enfin, peut-être, je suis pas sur"
"- on n'est jamais sûr, il faut encore un geste de l'âme"
"- un geste de larme ?"
"- oui si tu veux, un geste de larme, laisse toi pleurer, tu as surement des raisons de pleurer, nous en avons tous"
"- oui, oui bien sur... (il pleure) oui maintenant je vois, je vois bien..."
"- C'est ta prière"

samedi, février 26, 2011

Citron vert





J'ai perdu l'enregistrement. Il durait plus d'une heure et je l'ai écouté plus de deux cents fois je pense.

Ca commençait par un bruit de foule, doux, des centaines de personnes qui papotent en attendant. Et puis un silence brutal. J'entendais le frisson qui avait saisi chaque personne dans la foule. Et je l'éprouvais aussi, il naissait dans le bas de l'échine et remontait le long de la colonne vertébrale jusqu'à ressortir par le haut du crâne. Je ne peux pas comprendre comment cela était possible, c'était comme ça.
Le silence durait longtemps, trente ou quarante secondes au moins. Parfois je croyais deviner les glissement de ses pas, le bruit de sa robe mais il n'y avait sans doute rien.
Ensuite la musique commençait lentement, sans modifier le silence pour autant puisqu'il était fait de l'extrême attention des spectateurs, sans doute leur coeur s'arrêtait de battre. Il y avait le oud, les percussions, une flute.
Puis succédant au silence un murmure excité : elle entrait en scène, ou alors elle avait toujours été là mais les projecteurs s'allumaient, je ne sais pas, elle apparaissait en tout cas sous des applaudissements d'abord timides, puis de plus en plus fournis et qui finissaient en ovation.
Alors elle commençait de chanter, sa voix vaguement androgyne.
Oum Kalsoum.

vendredi, février 18, 2011

Le vieux sur le chemin est un enfant






J'ai marché sur la lune. Puis d'étoile rose en étoile rose, j'ai fini par oublier la Terre.

Au creux d'un chemin de forêt, je me rappelle il faisait encore jour, une femme lui ressemblait. Mais c'était il y a longtemps.

Je suis attiré par ce qui brille, ensuite je suis repoussé. J'ai toujours un léger temps de retard, ça rend les choses plus drôles.

Aimer ses enfants c'est facile, d'étoile rose en étoile rose sans s'étonner de rien : y'a qu'à, là bas sur Terre.

J'écoute un air de guitare. Je hais les guitaristes, lorsque nous étions jeunes ils draguaient plus de filles que nous. Maintenant ils ont grossi, mais je les hais toujours.

Après une intro en douceur, le chanteur tout doux.
Vague à l'âme. Etre seul.
Le vent dehors et un son que je ne connais pas.

Peut-être que peut-être, ou bien non ? ou alors : peut-être pas ? comment savoir, peut-être qu'on ne peut jamais savoir. Ou peut-être qu'on peut ?

L'avantage d'être un homme, c'est que quand je fais une conneries, c'est normal. Et si j'en fais plein, c'est toujours normal.

Est-ce que Franck Zappa est mort ? je n'entends plus parler de lui.

dimanche, février 13, 2011

Visite surprise




Ecoutant une archive radiophonique : la première émission de radio sur l'accouchement sans douleur. Où j'apprends que l'Eglise (E majuscule) et les chrétiens ont tenté d'empêcher son développement qui contredisait le "tu accoucheras dans la douleur".

Y a t-il un seul sujet où l'Eglise E majuscule ne se soit pas trompée ? Où elle n'ait pas tenté d'empêcher, de contraindre et de nuire, et ce faisant de garder le pouvoir (c'est le propre de tout système, preuve s'il en fallait qu'elle n'est inspirée que par des humains et pas les meilleurs d'entre eux).

Photos de mère Thérésa en avant, elle et ils (les chrétiens) se disent messagers de leur dieu d'Amour.

Mais leur Amour est pédophile.

dimanche, février 06, 2011

A juste titre






Et j'irai t'attendre aux pieds de la statue, celle qui tend les bras au ciel.
Descendras-tu de la colline ? ou resteras-tu au creux des oiseaux ?
Je crois, oui je crois que je t'attendrai.



Surpopulation
Au dessus de Mayotte, à peu près à 1 km, nous construirions un autre Mayotte; c'est possible avec de larges poteaux de béton. Des ascenseurs relieraient les deux Mayotte, comme aujourd'hui la barge relie Petite Terre à Grande Terre.
Puis, encore 1 km plus haut, un troisième Mayotte où il fera toujours frais.
Alors, les clandestins peuvent venir, ils ne seront jamais assez nombreux.

mardi, février 01, 2011

La poulette

Ce n'est pas votre vue qui se brouille, c'est moi qui ai forcé sur un filtre quelconque de Photoshop.



"Merci pour tout", on m'a écrit ça et c'était sincère je crois.
Si moi je dois l'écrire, une seule fois, à qui le ferai-je ?
Il y a longtemps, une fois, quelqu'un m'a fait du mal, beaucoup, je le choisirai peut-être.

lundi, janvier 31, 2011

La Très Véridique Histoire des Fretay...






la Très véridiK Ystoire du fretay, racontée par Loïc Le Floch' mêmement que lui a dit son grand père Yann, journaliste.



A l'origine il n'y avait rien qu'un souffle d'air jaune paille, un vague tourbillon de vapeur qui faisait trembler les feuilles du petit acacia dans le jardin de curé d'un village abandonné.
Dans le jardin il y avait un muret de pierres sèches, un oratoire et son Jésus crucifié, un potager vaincu par les herbes folles et l'acacia. Le curé était mort depuis longtemps; le souffle d'air jaune paille restait là, occupé à faire doucement trembler les feuilles de l'acacia.
Un couple s'aima un jour dans le jardin, secrètement. Les mots qu'ils échangèrent étaient emplis d'amour et de désirs et ces mots et ces désirs donnèrent vie; en effet le souffle d'air jaune paille devint quelque chose, une infimement petite chose posée ahurie au pied du crucifix.
Il vint un autre jour, d'hiver celui-ci, où un vagabond transi de froid insulta le crucifix - " eh toi là haut, tu vois pas que moi aussi je crève… Et puis toi tu l'as connue ta mère, hein… de quoi tu te plains… "
La petite chose, on ne sait comment entendit ces mots et elle grossit un peu.
Les jours passèrent sans dire où ils allaient, mais ils passèrent. Des femmes et des hommes aussi passèrent. Une vieille femme pour prier et la chose grossit; des enfants pour jouer et la chose grossit encore, puis une maman fatiguée avec un enfant et un chien et puis encore d'autres.
Comme à chaque mot que l'on prononçait devant elle, la chose grossissait un peu, on finit par la remarquer.
Celui qui la vit pour la première fois s'approcha intrigué. Une boule un peu ronde, jaune irrégulière, le corps couvert d'un duvet d'aspect très doux mais avec une bouche aux petites dents pointues, une bouche goulue.
La maréchaussée alertée se rendit sur les lieux, représentée par un brigadier (digne et moustachu) et son adjoint (moustachu).
La chose était là, certes, mais il fut impossible de l'approcher. Elle roulait ici, roulait là, toujours hors d'atteinte du chef et de l'adjoint. La chasse dura une heure et aucun des deux gendarmes ne remarqua que la chose-boule avait encore un peu enflé.
Le fait est, pourtant, qu'après leur départ elle avait atteint la taille d'un petit ballon.
Le lendemain revinrent les gendarmes , accompagnés de deux chasseurs et leurs chiens; et de Yann Le Floch', le correspondant local du journal local chargé des informations locales à diffusion locale. Il faut dire que Yann Le Floch' était du coin.
Ce fut lui qui remarqua qu'au bout d'un temps respectablement long et d'un nombre de mots tout aussi respectable, la chose avait grandi. Elle atteignait la taille d'un beau ballon de football, mais un ballon aux dents pointus qui avait mordu l'un des chasseurs et son chien. Les deux étaient retournés chez eux, lasse la tête et basse la queue.
Le village abandonné s'appelant Fretay, Le Floch' baptisa donc la chose ainsi, le fretay.
On tenta mille manières de le capturer, sans succès; surtout, le fretay devenait à chaque fois plus gros, plus dentu, plus méchant. Vint un jour où il atteignit la taille d'une grosse voiture, en plus des dents.
Pour l'attraper on fit appel :
à un capitaine de gendarmerie,
puis à un colonel ,
et puis un général. Rien n'y fit. On fit appel à l'armée mais le fretay dévora un maréchal sans victoires, ses décorations et aussi le képi.
Il était maintenant de la taille d'un camion, de plus en plus dentu, de plus en plus velu, de plus en plus dodu. On invoqua le secours des personnes les plus savantes de la Nation, universitaires, cryptozoologues, alchimistes, marchands de chaussures, philosophes même ! Rien n'y fit.
On organisa des cérémonies, on tenta des exorcismes; on supplia le Professeur Diop qui pratiquait la magie Fanfala à Paris XIXè de grigriter le fretay.
Tout cela non plus n'y fit rien. Au contraire.
Le fretay prospérant atteignit la taille d'un trois pièces cuisine.
On décida alors de frapper un grand coup, un coup vraiment grand ! et l'on invita le Président du Sénat qui était à cette époque, déjà vieux, très gros et très lent. Il fit un discours de plusieurs heures, de plusieurs jours. Etant Président du Sénat, il n'avait rien à dire, aucune idée, aucune émotion, aucun sentiment. Mais il parlait.
Il parlait et le fretay grossissait, il parlait et le fretay grossissait, grossissait, passant du trois pièces au quatre pièces, au cinq pièces, au cinq pièces en duplex avec garage, toujours dentu, velu, dodu.
Qui comprit le premier que la chose se nourrissait de mots? On ne le sait pas mais peu à peu, mot après mot cela devint évident.
Vinrent alors au village les femmes et les hommes qui aimaient parler, tous les amoureux amants des mots. Ils dirent les innombrables mots qui n'avaient pas encore été dits, énoncèrent des poèmes neufs, lyriques, magiques, sataniques, inventèrent des chants et des secrets d'amants.
Dans toutes les langues.
Sur tous les tons.
De toutes les manières.
Ils inventèrent des mots, ils en déterrèrent d'oubliés.
Et à les entendre le fretay grossit en prenant un aspect duveteux et doux. Ses dents avaient disparu, il émettait une sorte de ronronnement serein presque permanent.
Lorsqu'il eût légèrement dépassé la taille d'un immeuble d'assurances il cessa de grossir.
Et

un matin
il disparut. Il était là et puis il n'y était plus.

Ce même matin mon arrière grand père naquit.

samedi, janvier 22, 2011

C'est du verlan à l'envers.





Le nez collé au ciel, nous attendons que la pluie vienne.
Nous ne savons plus demander, supplier encore moins. Nous ne savons plus rien des prières puissantes, des danses, des incantations. Nous avons oublié et celles-ci furieuses se retournent contre nous.
Il va falloir les apaiser.
Inventer de nouvelles prières de notre temps, de nouvelles danses, des incantations. Que nos filles et nos fils oublieront après la pluie, jusqu'à ce que la sécheresse encore.
Notre drame est là, nous passons quand la Terre reste.



Si j'étais un loup, je mangerais des enfants. Je guetterais, patiemment caché dans l'ombre d'un arbre, que la mère détourne son attention, par exemple lorsqu'un beau jeune homme qui ne serait pas son mari viendrait lui parler.
Elle sourirait d'abord, hésitante et confuse. Puis, lorsqu'un mot drôle viendrait, elle éclaterait de rire et dans le souffle répondrait "ah je ne sais pas!!" ou quelque chose d'aussi simple. Puis d'autres mots viendraient, des sourires aussi et rien d'autre. Le désir, le désir du plaisir et le plaisir du désir comme un souvenir d'enfance, joyeux parce qu'on croit que tout est possible.
Elle jetteraitquelques regards vers le chemin pour surveiller que la mégère du voisinage ne vient pas. Et il dirait des tas de choses qu'elle ne croirait pas mais ça n'a pas d'importance, ce qui compte c'est le son de la voix, la fluidité, et la rencontre. Elle rirait, parlerait d'une vie qu'elle n'a pas mais elle aurait pu l'avoir, elle aurait pu et c'est déjà bien. Elle parlerait de son bébé dont elle est fière, elle ne saurait pas encore que je l'ai mangé.
Si j'étais un loup, je ferais ça.



Hypothèse de la vague : elle attend pour s'enrouler que je la regarde.
Hypothèse au voisin : il attache ses chiens avec des cordes et il est lui-même les nœuds.
Hypothèse à la mosquée : il n'y a pas de muezzin, la mosquée est enchantée.
Hypothèse de l'amour : ce qui reste depuis qu’elle est partie.




La pluie est venue, brutale comme toujours ici. Trop brève, le préfet a maintenu son arrêté pour limiter les usages de l’eau. Le préfet a aussi arrêté 25.000 arrêtés en 2010 et les a reconduits à la frontière, en Anjouan. C’est comme ça ici (faire semblant de ne pas voir pour dormir tranquille).

samedi, janvier 15, 2011

Echec et Marthe






Après que Dieu eût donné le savoir aux hommes, il voulut parachever leur malheur.

Il les dota d'abord de l'Amour, avec un grand "A". Les humains ne connaissaient de l'amour que celui avec un grand "Q" et c'était assez. L'Amour avec un grand "A" fit des dégâts, certes, mais jamais rien de plus qu'un jaloux tuant un rival, parfois. Cela n'allait pas plus loin.


Dieu donna alors l'Altruisme (avec un grand "A"), qui engendra le cycle sans fin de la culpabilité, des dettes éternelles et d'autres tourments sources d'incompréhensibles conflits futurs. C'était mieux. Mais enfin, Dieu se dit qu'il pouvait faire plus.

Il dota l'espèce humaine du sentiment du Beau, du Bien et du Vrai. Les hommes trouvèrent aussitôt insupportables le Laid, le Mal et le Faux. En leur nom ils se disputèrent, se haïrent, s'entretuèrent avec une imagination que Dieu ne savait pas leur avoir donnée mais qu'ils avaient, force Lui fut de le constater.

Néanmoins, l'Humanité parvenait à survivre. Et même à connaître des instants de paix, de bonheur et de prospérité : il fallait frapper un grand coup.
Il envoya Son Fils, afin qu'ils créent une Religion et une bonne raison de se massacrer en masse. La recette était bonne et le succès fut immédiat. On compta les morts par millions, les névrosés par milliards, à travers les siècles et les espaces.

Oui mais voilà. Après un tas de siècles, après un autre tas de calamités ingénieuses telles que la Générosité avec un grand "G", le Courage, le Respect et même le Capitalisme financier, les Hommes parvenaient à survivre. Pas très bien, pas toujours mais ils étaient encore là, certains indécrottablement heureux, bons vivants, joyeux et baiseurs.

Dieu tenta alors une idée, une idée que l'on pourrait qualifier d'Idée avec un grand "I" majuscule. Il inventa le sens du service public et c'est ainsi que l'espèce commença de décliner, jusqu'à nous.
Je suis, moi 1540175067036 clé 39, le dernier Homme. Et il y a une dernière femme, 2700482027045 clé 25 (heureusement c'est Sophie Marceau). Je la drague discrètement, formulaire de rien.

Demain nous fêterons ses cent un ans (j'en ai cent dix sept). Et main dans la main nous nous donnerons la mort, heureux et libres.

jeudi, janvier 13, 2011

Y'en a, ils travaillent la nuit



J'avais préparé un long et beau texte, bien écrit ...
Mais qu'en ai je donc fait ?

Les makis l'ont mangé, j'en ai vu des gras pas loin de chez moi.
Je me vengerai
en me moquant d'eux et de leur derrière qu'ils montrent sans pudeur.

Et leur queue!! leur grosse queue poilue et tordue qui explique à elle seule qu'il n'y ait jamais eu de maki poète. (Les seuls poètes makis n'ont pas d'"o").


Sur la photo, Omar et Alix parlent politique.

mardi, janvier 04, 2011

Le Gai RirE




Le Gai Rire c'est le nom de la troupe théâtre et clowns que j'ai créée en 2001 avec Nathalie, qui intervient dans les hôpitaux de Marseille, à l'hôpital Nord surtout. Elle existe toujours (la troupe, mais Nathalie existe toujours aussi !!) avec une vingtaine de clowns.

Quant à moi, Gai Ri, je suis de retour à Mayotte. De retour... Le retour, ça n'existe pas.
Les lieux changent, les personnes que l'on a connues ne sont déjà plus là. Oh, certes celles que je rencontre ressemblent à celles que j'ai laissées. Elle me reconnaissent elles aussi, me saluent, se réjouissent de mon "retour". Font semblant que je suis moi, que je suis bien le même.
Je vais finir par y croire.


Le monde en tout cas se continue et puisque j'en fais partie, je continue avec. Ou alors je continue dedans.


Les pluies se succèdent, pluie du matin, pluie du soir. Elles aussi se ressemblent, mais ce n'est jamais la même eau. Sur le chemin de la maison, il y a de la boue, troisflaques devenues permanentes et l'exubérance de la végétation. Celle-ci indifférente à mon retour, j'aurais aimé des fleurs pourtant (mais j'ai eu un collier de fleurs à mon arrivée, autour du cou).



" Observer la démarche des plus belles anglaises. En aucun pays au monde on ne trouve de plus beaux canards ni de plus beaux dindons" F. Nietzsche in par delà le bien et le mal. Voila que je commence à comprendre la philosophie...


Le désordre des choses est apparent. Ce n'est qu'on ordre qui ne me convient pas, voilà pourquoi j'aime l'ordre.

Toutes les dualités se dépassent. Je peux dépasser le jour et la nuit (la journée), le haut et le bas (la gravitation). Plus dur : le bien et le mal (Nietzsche, et les moralistes athées), la vie et la mort (la Naissance et la Mort).
Encore plus fort, Nicolas et Ségolène (le départ).