mardi, juin 09, 2009

Rue de Lorient, tôt le matin







Hier, j'ai pris du temps pour écrire sur un de mes cahiers que ces derniers mois j'abandonne trop, quelques stances du Sing Sing Meï que j'ai déjà recopiés au moins trente fois depuis que je connais ce texte. Il me touche tant ! Il fut écrit au VII siècle en Chine par un moine Tch'an qui était mon frère ou moi-même.

Sing Sing Meï veut dire "inscription sur la foi en l'Esprit", où le mot "Esprit" désigne un organe complexe fait de cœur et d'esprit, fait de chair, de sang et de ce tout petit bout de nous qui pourtant nous contient en entier.

On ne peut pas comprendre le Sing Sing Meï, il faut l'approcher avec le cœur, se laisser bercer, se laisser fermer les yeux et l'intelligence et couler. Oui, j'ai écrit "fermer l'intelligence et couler".

J'imagine une montagne comme en dessinent les chinois, une montagne pleine de vide. Un homme s'y tient, tellement présent qu'il est la montagne elle-même, tellement montagne qu'il n'est pas nécessaire de la dessiner. Il est là, elle est là.
Cet homme écrit, on voit les mots qu'il trace. Ils disent : Sing Sing Meï.


Le poème débute ainsi

La grande Voie n'est pas difficile
il suffit d'éviter de choisir.
Si vous êtes libre de la haine et de l'amour
elle apparaît en toute clarté.


Libre de la haine et de l'amour… Elle apparaît en toute clarté puisqu'elle a toujours été là. En vérité, "il suffit", il n'y a pas d'effort à faire, "d'éviter de choisir".
Elle apparaît comme apparaissent les objets de la maison lorsque le jour se lève. Tout était déjà là.

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