Il… "Il" ce pourrait
être un bon début pour commencer un long roman, 242 pages pleines de souffrances
et d'interrogations, de rebondissements, de rires, d'espoirs, de meurtres et de résurrections. C'est un remède
à l'angoisse de la page
blanche, puisqu'après avoir écrit "Il" la page n'est plus blanche et
il n'y a plus qu'à continuer d'écrire (la preuve !).
D'emblée le lecteur est pris à partie, qui est ce "il" ? que fait-"il" et quel âge a t-"il" ?… Il (le lecteur) s'interroge et a envie de continuer sa lecture, c'est automatique.
Ensuite, il faut trouver un deuxième mot aussi percutant que le premier, aussi chargé
de mystères et de rêves. "Marche" c'est pas mal, il y a de
l'action immédiate, et il y a une direction puisqu'"il" va quelque part, forcément.
Donc "il marche" est un excellent début, la moitié d'un Goncourt au
moins. Pour la suite c'est facile, le plus dur étant de
démarrer.
Marseille Place Jean Jaurès
Je regardais les étoiles. Peu à peu je n'entendis plus la musique ni
les cris. Mais j'entendais plus loin, d'une maison aux fenêtres ouvertes, quelques éclats
de voix et des notes d'une musique différente. Il y avait même quelques
oiseaux de la ville, des gabians bien sûr mais pas seulement eux, d'autres que
je ne connaissais pas, que je n'avais jamais remarqués. Tout cela dans un étrange silence.
Cela dura quelques instants, puis je revins Place Jean Jaurès, j'entendis à
nouveau les cris, la musique sortie d'une mauvaise radio et le bruit d'une bouteille
qui se brise.