mardi, octobre 26, 2010

délices, et orgueils




Envie d'été
La terre endormie écoule la pluie
souveraine dénouant le chaud
sable du sablier du ciel

Elle aime aussi la nuit
comme vous
vous aimez la nuit


Fragments
Un long écoulement de chenilles
à mi-bois de l'arbre
lui pour mourir vivre pour elles

mais qu'importe dit-elle
l'étreinte est si belle


Fêlure
L'amante à l'amant
la tentation de Venise
que l'étreinte oblige

lorsque l'âme est en voyage
qu'importent les paysages

l'errance me guide
j'ai la patience tranquille
d'un âne en voyage

Pour vous guetter

dimanche, octobre 24, 2010

Le sens kasher des mots




Il y a des chemins secrets qui vont d'un mot à un autre. En fait, il y en a mille que les kabbalistes par exemple sont très forts à explorer.
Notre langage est un Univers, un Cosmos indifférencié puisque chaque mot peut se résoudre en un ou d'autres mots, et en tous les mots si je veux. C'est pourquoi la lecture des dictionnaires m'étonne et m'émerveille, le sens d'un mot expliqué par d'autres mots, eux-mêmes expliqués par d'autres qui sont eux-mêmes... sans fin.
En existe t-il un, un seul, dont le sens ne pourrait-être expliqué par la parole mais seulement par un geste ou par un souvenir ou par un cri ? Aucun chemin ne le relierait à d'autres mots, il échapperait à notre logique, seul notre corps...
Ce mot sans lien avec d'autres n'existe pas. Celui-ci peut-être s'en approche : "au delà".


Cela revient à un très ancien fantasme, ou désir je ne sais pas, qu'au final le monde ne soit pas logique. Qu'il existe quelque part une contradiction insoluble, une chose qui soit en même temps (A) et (Non A) comme disent les logiciens. Et cela sans utiliser d'artifice - de langage ou de pensée - sans se cacher derrière le masque des rêves ou des illusions, ou le pratique fourre-tout de "Dieu".
Une vraie contradiction, féroce et brutale.


Je suis condamné à écouter France Inter, il n'y a que ça ici.
J'écoute donc dans le poste une des inombrables interviews d'un des inombrables "artistes" venu faire la promo d'un des inombrables films, livres, pièces de théâtre... qui fait l'actualité.
Les habituels lieux communs se déversent.
Les "journalistes", oublieux de tout esprit critique, tendent la perche, cirent les pompes, lèchent le cul et s'ébahissent du talent de leur "invité" - entre guillemets parce que ce sont des chargés de com' qui concoctent ces "invitations" - heureux du vide total de leurs réponses.
Vides mais attendues, convenues et convenables, formatées.
Vides mais le bruit qu'elles font emplissent un moment le terrifiant silence.
Vides mais elles l'étaient déjà hier et elles le seront autant demain.
Aujourd'hui c'est Higelin, hier c'était Higelin ou un clone tout pareil, demain Higelin ou un clone tout pareil qui occupe mon temps de cerveau disponible. La seule information qu'apporte sa présence c'est qu'il vend un nouvau disque ou une nouvelle tournée.
Il dit "... c'est comme en méditation, une sorte d'état second..."
J'éteins la radio.


Dans le catalogue des idées reçues sur la méditation, je me rappelle xxxx??? j'ai oublié son nom, petit et rond et il marchait les pieds tournés vers le dedans, Directeur Informatique. "Moi, je n'ai pas besoin de méditer parce que le soir, quand je rentre à la maison je me pose dans mon fauteuil avec un whysky et pendant une demie-heure, je ne pense à rien".

mercredi, octobre 20, 2010

Si Paul a la tête à Toto, où est la tête à Paul ?




Je consomme
Tu consommes
Il ou elle consomme
Nous sommes cons
Vous consommez
Ils ou elles consomment

Cela dit, consommer, j'aime. Consommateur compulsif j'étais, mais à Mayotte ce n'est pas possible. Donc vous pensez, parce que vous êtes logique sinon vous liriez un autre blog intéressant comme celui-ci, vous pensez "il fait des économies". Eh bien non, et depuis quelques mois je me demande bien comment je fais pour dépenser tous mes sous sans rien acheter.

Pourtant je ne vais pas voir les filles (eh eh ce sont elles qui viennent me voir…), je ne voyage pas tant que ça, je vis dans une maison simple, j'ai une 206 Peugeot, je n'ai aucun frais de chauffage. Mes chaussures pour le week-end : une paire de tongues que je renouvelle tous les six mois (voir sur la photo ci-dessus l'image atroce d'une paire de tongues abandonnées) et je fais le ménage moi-même.

C'est peut-être dû au prix des légumes.

jeudi, octobre 14, 2010

TaTouMa




Il y a longtemps j'écrivais des poèmes sans rimes. Ou bien des textes de poésie sans raison.
Et j'en ai lu beaucoup.

Avant j'avais passé ma jeunesse et une partie de ma vie d'adulte à lutter contre l'amour de la poésie et de la danse. La poésie j'en lisais à condition qu'elle fût classique, hexadécimale et adoubée. Au-delà de Rimbaud je me méfiais (il n'a pas fait que des alexandrins, cela dit…)
De la poésie j'admirais le rythme, la rime, les complexités et les subtilités, la performance technique. Mais je refusais de me laisser troubler par les sentiments, je refusais d'être saisi par le plaisir. Ah, ce plaisir fourbe ! Ah, ces élans puissants qui menaçaient de (de quoi… je ne sais pas)
J'en avais peur, panique à tous les étages.

En même temps je ne cessais de m'en approcher, de feuilleter dans les librairies et les bibliothèques des ouvrages tirés du rayon poésie que je n'emportais jamais, parce qu'ils ne ressemblaient à rien, sans rimes ni raison.
J'allais comme un pervers honteux au rayon porno des librairies, feuilletant, hésitant, tripotant. Et finalement partant avec un France Dimanche sous le bras, une érection hors contrôle dans le slip et dans la tête, mais avec un journal présentable.

Je commettais quelques alexandrins, bien entendu. En deux fois six si possible avec des sentiments vastes et profonds, universels et autant que possible tragiques, car seule la mort était à la hauteur de ma poésie, et encore pas n'importe laquelle (il y en a plusieurs sortes, le saviez-vous?).

Bon, parfois ils étaient d'un genre plus aérien :
"…Il suffit d'être un cul mais pourquoi déprécier
Cette noble partie sur laquelle tu t'assieds…", vous voyez, légers.

J'ai également inventé trois genres nouveaux, l'Alexandra, le Constantin, le Paradis Celtique. L'Alexandra est un vers qui fait douze pieds mais seulement en moyenne (un vers de onze pieds est compensé par un vers de treize pieds).
Le Constantin est un vers qui fait le nombre de pieds qu'on veut à condition qu'il y ait dedans le mot "main" ou le mot "demain", afin de compenser l'injustice du décompte en "pieds".
La Paradis Celtique commence automatiquement par les mots "Par Toutatis" et se termine par les mots "Je crois que suis mort" et doit faire dix pieds exactement. Il rime forcément et seulement avec "corps", "tort" ou "débord".

J'en ai inventé d'autres mais j'ai oublié…

Aujourd'hui je n'écris plus de poésie et voyez le résultat : le chômage augmente, la suppression quasi certaine du bouclier fiscal et les pluies d'automne mais j'hésite à m'y remettre, je manque de désespoir.

lundi, octobre 11, 2010

Prendre son Pied





Non pas "la" Musique, mais des musiques au fil de mon histoire. Canned heat, Léonard Cohen, La Callas, Oum Kalsoum, Catharsis, King Crimson, Haendel, Brassens et Brel, Philipp Glass, Munir Bachir, Monteverdi, Hamza El Din, John Coltrane, Berlioz…
D'autres sans doute, un vrac de rencontres et d'instants.

J'ai quine ans, je lace mes chaussures à pointes avant une course à Maison Laffitte -Canned Heat "going up the country".

J'ai dix neuf ans, la drogue, beaucoup de colère - King Crimson, Haendel.

J'ai vingt et un ans, je suis fou d'elle et le monde est parfait, elle est folle de moi - Les Doors, Catharsis.

J'ai presque quarante ans et je dois tout reconstruire car l'Univers s'est effondré sur mes épaules. Je suis pourtant heureux, étrangement et superbement heureux - La Callas, Haendel à nouveau, Munir Bachir.

J'ai quarante ans, le Bouddha - Philipp Glass, Haendel, Yoyoma, Coltrane

Moments de bonheurs, d'égarements, de dévastation, de rigolades, d'amours. Pas forcément intenses, recueillis ou même ennuyeux tout autant - Brassens.

Mais toujours une porte s'ouvre sur… sur quoi ?
Je ne sais pas sur quoi, mais je peux le vivre.

vendredi, octobre 08, 2010

Caiche de Chécurité Chochiale




Par exemple,
une ombre qui aurait son avis sur le monde et les choses, qui ignorerait le droit chemin et la morale; qui frapperait un enfant pleurnichard, qui volerait un pauvre, aveugle en plus et qi arracherait les yeux de ceux qui l'énervent. Et encore pire.
C'est un exemple. Eh bien, le monde serait plus désagréable à vivre que celui où nous vivons actuellement, sauf peut-être pour les fourmis.

Evidemment vous pensez tous à l'inverse, il y aurait des ombres douces et aimantes (etc...). Eh bien le monde où nous vivons serait plus agréable etc, sauf peut-être pour les fourmis.

Conclusion : nous sommes en plein milieu, entre deux. Mais pas les fourmis.





Les fourmis justement. J'ai connu une brève passion pour elles, du temps de mon adolescence tardive. Il y a des guerres entre tribus, féroces, guerres d'extermination le plus souvent. Pourtant je n'y voyais là ni bien ni mal. Rien que la vie des fourmis, intéressante.

Alors vues de Sirius peut-être que nos guerres sont intéressantes. Mais n'y voyons ni bien ni mal.



Les guerres, justement. Pour faire des guerres, il faut une armée, avec dedans des tas de soldats mais aussi
des gênés rots
des capiteigneux
des lieuteniant toute responsabilité
des Serre Jean-Marie
des Kapos râlant
et des Maréchauds, chauds, chauds mais qui ne bandent plus en dessous de mille morts. D'où les guerres.


L'armée, justement. Puisque pour faire la guerre, il faut une armée, si je supprime l'armée, je supprime la guerre. Et réciproquement mais vous remarquerez que
si je supprime la guerre, Sirius ne s'intéressera plus à nous (enfin, il restera toujours B. Hortefeux)



Les extraterrestres de Sirius, justement. Qui nous dit qu'ils sont extras ? Si ça se trouve, ce sont EUX qui ont tous la tête d'Hortefeux, et c'est pour ça qu'ils ne se montrent pas.
De mon temps, il y avait Raymond Marcellin, maintenant je l'aime bien Marcellin.


dimanche, octobre 03, 2010

Trésors haut perchés




Des femmes parlent à côté de moi une langue que je ne comprends pas, sauf quelques mots par moment "string", "mzungu" (le blanc), "téléphone".


Diverses conversations m'ont appris que "mzungu" ne relève pas seulement de la couleur de la peau mais réfère à un statut social, une histoire, des attentes quant au comportement, à un fond de colère aussi. Je ne me reconnais pas vraiment dans cet habit là, qu'on me colle malgré que je suis métis. Il faut le porter quand même, parfois c'est agaçnt.


J'ai beau faire, la cuisine reste un mystère. Après 56 ans passés sans FMO (four micro ondes), j'en ai acheté un sur la foi du témoignage d'un voisin sûr de lui, certifiant qu'on y faisait cuire de très bonnes bananes.
Lors de la première utilisation, je l'ai trouvé étrange mon FMO. Après une inspection minutieuse de l'objet, il s'avère qu'il est en fait de l'espèce "four électrique", génétiquement proche du FMO, comme un chimpanzé est proche de l'Homo Sapiens Sapiens. Mais sans plus.
Je n'ai pas perdu courage et après un appel d'offres couronné de succès, une jeune voisine est venue faire cuire un gâteau, recette à la main. Après des difficultés de dosage (et l'aveu qu'elle n'avait jamais fait cuire de gâteaux de sa vie), nous nous sommes penchés sur la recette, bientôt aidés par la petite soeur appelée à la rescousse, puis d'une autre voisine et enfin d'une dernière personne que je ne connaissais pas. D'ailleurs personne ne la connaissait, semble t-il.
Nous avons fait cuire le résultat de nos essais à 240 degrés pendant vingt minutes. C'était mou, nous avons remis quinze minutes de plus, toujours mou. Encore dix minutes, c'était mou et brûlé.
Conclusion, matériel inaproprié sans doute.