vendredi, mars 23, 2007

aller vers la beauté (elle-même viendra)

Dans le jardin chez grand père. Même s'il est mort depuis longtemps, c'est resté "chez grand-père". Le blanc bec à casquette, c'est moi qui l'a fait, la femme debout c'est Tante Jus (pour Justine) et le cousin Roger est assis, comme toujours.



Je veux aller vers la beauté mais cette envie se heurte à moi-même.
Parce que la beauté est une exigence. Elle n'existe pas en elle-même, je ne crois pas à ça. Peut-être que, dans un éther idéal, la beauté se meut, infiniment gracieuse et désirable mais cet "infiniment" la met hors de ma portée.
Je n'y crois pas et sans doute que je m'en fiche.

Je sais qu'il faut d'abord ouvrir la porte du cœur avant d'en apercevoir l'éclat. Nous sommes environnés de choses belles pourtant, belles voitures, belles filles de magazine, beaux films, téléphones, chaussures, savonnettes, aujourd'hui tout est beau. Je ne méprise pas cette beauté de tous les jours, au contraire, mais je parle d'autre chose.

Je parle de l'éclair, la fulgurance qui ne me rend pas envieux de la posséder, mais heureux de l'avoir vue, sentie, devinée.
Aucune envie, car elle m'appartient à jamais; en réalité elle était déjà en moi comme un souvenir à venir, une mémoire du futur, peut-être un fragment de moi et des autres, une pièce de mon humanité. Voilà pourquoi il n'y a pas d'envie, pas de désir mais une simple jouissance, une jouissance simple.

Hélas ! aller vers elle est difficile, c'est une nécessité de dépouillement auquel je ne peux me résoudre. L'œil pour la voir doit ôter ses voiles, l'ange briser ses ailes sans certitude de récompense.

Non vraiment, je n'y arrive pas.




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