samedi, décembre 12, 2009

Force fugipète





Carrefour de Tsararano

Ici comme partout, la nuit tombante rend les choses et les gens incertains et pressés. La vie de la nuit va commencer et il importe de terminer celle-ci, celle du jour. Quelques clients se dépêchent de faire leurs dernières courses et les vendeuses du petit marché s'énervent un peu, commencent à replier leurs étals, s'interpellent et houspillent les enfants.
Une voiture bleue s'arrête, une dame aux mollets gros en sort, se hâte d'acheter une salade et des litchis, remonte dans sa voiture, allume les phares et s'en va.

Sur un câble de téléphone, une troupe de makis à l'air très sérieux traverse la route, un par un. Les oiseaux des arbres chantent plus vite, plus fort et plus nombreux et leur chant se mêle au cri des roussettes.

Seuls à ne pas participer à la hâte générale, deux hommes assis sur des pierres vendent du maïs grillé.
Les bouénis du marché ont fini de replier leurs parasols et partent parlant fort, riant. L'une d'elles entame quelques pas de danse, étrangement souple et légère malgré son poids. Une autre chante et tout le monde rit.

Il n'a pas fallu plus de cinq ou six minutes pour que le carrefour se vide. Restent des palettes au sol et l'absence des femmes, comme un creux. L'un des deux vendeurs de maïs se lève et s'étire. Il regarde le ciel. C'est déjà la nuit.

Aucun commentaire: