mercredi, avril 29, 2009

Pièce jointe, oubli, motocyclette




Une information, et une question.

L'information : les makis sont des ivrognes.

La question : aucune question n'est stupide (ceci est une précaution oratoire). Est ce que ce qui n'existe pas fait partie du réel ?
Je m'explique, lorsque je participais au Journal Intime Collectif de Marseille, l'un des critères d'acceptation des textes était de décrire un fait réel, advenu dans un espace public. L'autre critère était le plus passionnant, pas de 'je' dans l'écriture.

Nous critiquions les textes écrits par les uns et les autres sous cet angle exclusivement et lorsqu'ils étaient jugés conformes aux critères, ils étaient versés dans le grand livre du Journal Intime de la Ville. Nous disions que le texte avait été "jiqué", reconnu conforme par l'ensemble des présents à la soirée.

Un jour quelqu'un écrivit "il n'y avait pas de lumières..." et nous nous sommes interrogés sur ce "pas de". certes, cela était la réalité, il n'y avait pas de lumières. Mais dans la mesure où nous devions décrire le réel, pouvons nous écrire ce qu'il n'y avait pas ? il n'y avait pas de lumières, pas plus qu'il n'y avait d'extraterrestres ou d'hippopotames. Le contexte faisait que "pas de lumières" était une information pertinente, "pas d'hippopotame" ne l'était pas.

Notre choix fut de supprimer ce "pas de", il fallait décrire l'ombre, la nuit, le flou des objets et des personnes, le gris et non l'absence de couleurs (pas de "pas de couleurs") mais la question m'est restée sous cette forme : l'ensemble de ce qui n'est pas dessine en creux ce qui est. Je peux voir un objet par sa forme spécifique (forme, matière, couleur) autant que par le vide autour de lui.

Curieusement je retrouve zazen dans cette pensée liée à l'image de la forêt. Vue de loin, d'avion par exemple, une forêt parait dense et impénétrable. Si l'on s'en approche en voiture, vite, c'est pareil. Mais en réalité, si l'on observe soigneusement la forêt, l'espace et l'air sont partout, entre les branches et les feuilles, entre les troncs. Le "vide" de l'un dessine le "plein" de l'autre, ils sont indissociables.

Il en est de même pour les pensées observées pendant zazen, pour autant que les pensées évoquent le "plein" ou le "ce qui est" et le vide l'espace et l'air, ou "ce qui n'est pas".
Il ne faut rien chercher dans cette image d'autre qu'une sensation, pas une explication...

D'ailleurs pendant zazen je n'observe rien, je respire seulement.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Saine posture...

il faut dire que le lieu et l'heure s'y prêtent..

je m'apprête à y venir, là-bas, "ici" déjà...
ce n'est plus qu'une question d'heures...
en attendant je vous lis ...