samedi, janvier 22, 2011

C'est du verlan à l'envers.





Le nez collé au ciel, nous attendons que la pluie vienne.
Nous ne savons plus demander, supplier encore moins. Nous ne savons plus rien des prières puissantes, des danses, des incantations. Nous avons oublié et celles-ci furieuses se retournent contre nous.
Il va falloir les apaiser.
Inventer de nouvelles prières de notre temps, de nouvelles danses, des incantations. Que nos filles et nos fils oublieront après la pluie, jusqu'à ce que la sécheresse encore.
Notre drame est là, nous passons quand la Terre reste.



Si j'étais un loup, je mangerais des enfants. Je guetterais, patiemment caché dans l'ombre d'un arbre, que la mère détourne son attention, par exemple lorsqu'un beau jeune homme qui ne serait pas son mari viendrait lui parler.
Elle sourirait d'abord, hésitante et confuse. Puis, lorsqu'un mot drôle viendrait, elle éclaterait de rire et dans le souffle répondrait "ah je ne sais pas!!" ou quelque chose d'aussi simple. Puis d'autres mots viendraient, des sourires aussi et rien d'autre. Le désir, le désir du plaisir et le plaisir du désir comme un souvenir d'enfance, joyeux parce qu'on croit que tout est possible.
Elle jetteraitquelques regards vers le chemin pour surveiller que la mégère du voisinage ne vient pas. Et il dirait des tas de choses qu'elle ne croirait pas mais ça n'a pas d'importance, ce qui compte c'est le son de la voix, la fluidité, et la rencontre. Elle rirait, parlerait d'une vie qu'elle n'a pas mais elle aurait pu l'avoir, elle aurait pu et c'est déjà bien. Elle parlerait de son bébé dont elle est fière, elle ne saurait pas encore que je l'ai mangé.
Si j'étais un loup, je ferais ça.



Hypothèse de la vague : elle attend pour s'enrouler que je la regarde.
Hypothèse au voisin : il attache ses chiens avec des cordes et il est lui-même les nœuds.
Hypothèse à la mosquée : il n'y a pas de muezzin, la mosquée est enchantée.
Hypothèse de l'amour : ce qui reste depuis qu’elle est partie.




La pluie est venue, brutale comme toujours ici. Trop brève, le préfet a maintenu son arrêté pour limiter les usages de l’eau. Le préfet a aussi arrêté 25.000 arrêtés en 2010 et les a reconduits à la frontière, en Anjouan. C’est comme ça ici (faire semblant de ne pas voir pour dormir tranquille).

1 commentaire:

Anonyme a dit…

L'homme est un loup pour l'homme. Je ne sais plus qui a dit ou écrit ça.....
et au pays de la lune à l'envers, le diable serait la solution ?...