jeudi, janvier 21, 2010

Un taille crayons chinois





Cinq petites filles. Devant, deux grandes sautillantes, âgées d'environ six ans. Derrière, trottinant pour ne pas se faire larguer, une toute petite de trois ans en robe jaune sale que suivent deux autres jupettes de quatre ou cinq ans. Tout le monde est pieds nus sauf une en tongs.
Elles marchent le long de la route écrasée de soleil humide, à Kaweni. Les deux grandes portent leur main droite à leur tempe, comme un salut militaire et massacrent une marseillaise joyeuse. Les trois autres les imitent, la plus petite saluant de la main gauche, toujours petite, toujours courant et faisant "lala lala"
Puis les filles crient, sautent, se retournent, rient, sautent et crient. Sauf la plus petite, qui court, main gauche à la tempe, et elle court, elle court…

Dimanche, un groupe de femmes sur le bord de la route, en saluvas bleus électriques, chantent et dansent pendant que je vais acheter des fruits au petit marché.
Le soir, dans le banga à côté, les tambours commencent à battre. Pour guérir un enfant malade on appelle les esprits. Chants et youyous, danses, (je ne suis pas invité "c'est privé" mais on me prévient "n'ayez pas peur, ce n'est pas méchant").
Lundi visite de Sarko avec tout son cirque, et pour l'accueillir chants et danses, saluvas multicolores, youyous.

Lorsque j'étais en métropole pour même pas trois semaines à Noël, voilà ce qui me manquait dans la rue, le bruit, les couleurs, les danses, les groupes rigolards de femmes. Le mélange dans ces mêmes groupes de jeunes et de vieilles et le lien que l'on devine encore entre elles.
C'est comme ça, ici.

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