Paresse aujourd'hui ! alors un petit texte saisi au hasard d'un tas de textes dans la mémoire de l'ordinateur.
Et une photo saisie au hasard d'un tas de photos dans la mémoire de l'ordinateur (je me rappelle, nous allions plonger dans le lagon un jour de grand calme. Pour qui sait voir, on devine la trace de la barrière de corail à l'horizon. A cause de la lumière, ce devait être le matin, sans doute une plongée dérivante hors lagon)
Petit texte de hasard :
Je la regardai, haletante et pâle. Elle avait peur, je le sentais.
Mais aussi quelque chose d'autre, inédit. L'odeur de l'inconnu, un peu épicée,
poivre et menthe.
Je lui tendis mon flingue, une balle engagée dans le canon
"Prends, on sait jamais". Elle posa sa main sur la mienne "Non,
non ça on peut pas…" me dit-elle. Sa voix était voilée, un chuchotement
sourd que j'entendis à peine.
Elle était à la croisée des chemins et le savait. Je le
savais aussi, elle pouvait encore reculer. D'un seul coup, elle rassembla tout son
courage et ouvrit la porte de la cave, derrière laquelle mugissaient cent mille
démons, nous le savions tous les deux.
Du haut de mes cinq ans, mon pistolet en plastique à la main
et cloué au sol par la terreur (en plus, il faisait presque nuit ), j'admirais
ma sœur comme jamais.
Alors qu'une larme de tristesse mêlée de fierté finissait de
couler sur mon menton menu, la porte se rouvrit à la volée. Elle était là,
sourire triomphant, tenant à la main trois plaquettes de chocolat confit aux oranges
et aux zestes de citron.
"Je dois vous
dire, Docteur, que je ne lui ai jamais pardonné de ne m'en avoir pas donné,
toute seule elle a tout mangé et c'est
moi qui ne digère pas."
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