lundi, mars 30, 2009

Harrison, Pessoa et Dogen




Relectures ces derniers temps.

Jim Harrison. Je viens de re relire Dalva, chaque fois je suis saisi. Je rentre dans une autre pensée, un autre monde donc. Tout est autre chez lui, fortement, sensuellement.
Le geste y précède la pensée.
Dalva, Duane, Sam Embouchure de Rivière, Le Chien, Michael, Crazy Horse, Nothridge, et la forêt, et les montagnes, le soleil, l'alcool, l'espace.

En même temps, je relis Pessoa. Un des rares livres que j'ai emmenés de métropole. Etrange bonhomme, je l'ai lu en touriste consciencieux lors de mes vacances à Lisbonne (coucou Laurence...). Je fus tout de suite émerveillé.
C'était je crois un petit bonhomme employé de (vague) bureau.


Jim Harrison (Dalva)
"On ne peut pas demander au désert d'incarner une liberté qu'on n'a pas d'abord organisée dans sa chambre ou son salon... Les gens déversent dans l'univers naturel leurs doléances mesquines et démesurées puis se plaignent à nouveau dès que la nouveauté a disparu. Nous détruisons le monde sauvage chaque fois que nous voulons lui faire incarner autre chose que lui-même..."

Pessoa (Le gardeur de troupeaux)
"..une rangée d'arbres au loin, là bas vers le coteau
Mais qu'est-ce qu'une rangée d'arbres ? des arbres et voilà tout..."
et aussi "une fleur n'est qu'une fleur..."


Harrison "Quand on voit le désert pour la première fois, ce n'est qu'un désert, la somme de toutes les bribes d'informations que l'on a entendues... Si on se met à l'étudier, à marcher, à camper pendant des années, alors il devient insondable, mystérieux, stupéfiant, plein de fantômes et de mirages au point qu'on entend les voix de ceux qui y ont vécu.
Mais ensuite, il faut laisser le désert redevenir le désert..."

Maître Dogen
"Au début, les montagnes sont les montagnes
Ensuite les montagnes ne sont plus les montagnes
Enfin, les montagnes sont les montagnes"



Harrison " Chaque fois que nous demandons aux lieux d'être autre chose qu'eux mêmes, nous manifestons le mépris que nous avons pour eux..."



Pessoa
"Toutes les opinions sur la nature n'ont jamais fait naître une fleur.
... Je ferme les yeux et la terre sur laquelle je me couche
a une réalité si réelle que je la sens jusqu'à mon échine
Quel besoin de ratiociner puisque j'ai des épaules ?"


Pessoa a aussi écrit ceci

"Voici peut-être le dernier jour de ma vie
J'ai salué le soleil en levant la main droite
Mais pas pour lui dire adieu
Non, j'étais heureux de le voir, c'est tout"




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