mardi, novembre 21, 2006

LA NUIT


Un gué. Les zébus ne voulaient pas traverser et le conducteur s'énervait parce que la nuit arrivait.

Je dois pour aller me coucher traverser le jardin dans le sens de la longueur. Ce n'est pas très long, environ vingt cinq pas.
Je salue les arbres, le mimosa et le prunier, je leur trouve une belle âme et ils le savent. Je m'inquiète des fleurs en espérant qu'au printemps à venir… ce sont toutes des nouvelles, des promesses encore elles qui étaient graines cet été..

Il y a souvent l'ombre d'un chat ; je n'ai plus vu Raymond depuis quelques semaines. Raymond est la chatte coiffée en pétard qui se prélassait sur la branche principale du prunier. Au lieu d'elle, un gros chat gris et roux, un ombrageux qui ne se laisse pas approcher.
Je l'ai baptisé Assurancetourix, ou "Ass" pour aller plus vite.
Je n'oublie pas Simon, le nain du jardin, célibataire et borgne, auquel je ne trouve pas de compagne. Je cherche, j'écume les Puces et brocantes, les vide-greniers, les compagnons d'Emmaüs; mais est-ce lui qui ne veut pas ? aucune naine ne trouve grâce à mes yeux, aucune n'est digne de lui.

Il arrive que j'entende des bruits. Des voisins ou des cris d'oiseaux.
Il arrive la pluie, il arrive le vent.
Il arrive que je m'arrête pieds nus et regarde la lune.
Il arrive le silence.

Il n'est pas très long mon jardin, environ vingt cinq pas.




Traversée du bac sur la Tsiribihina

1 commentaire:

Fabrice a dit…

je n'ai plus de jardin... enfin si mais tout dedans, sans limite celui là :-)