samedi, mars 13, 2010

mYse en abYme




Kruel est extrait d'une bande dessinée que j'aimais particulièrement.
Kruel était chef d'une bande de rockers vraiment-costauds-vraiment-méchants-vraiment-bêtes, dans une banlieue déglinguée d'un quelque part ailleurs, mais pas loin. Il y avait un héros (dont j'ai oublié le nom) tout aussi bête et autant méchant, du moins lorsqu'il le pouvait. Mais il ne pouvait pas toujours parce qu'il n'était pas costaud et sa bande ne l'était pas non plus. Je les aimais de leur impuissance : méchant et sans pouvoir, c'est presque de la tendresse.


Lorsque je regarde des films peplum ou heroïc fantasy (en fait, c'est mon genre de prédilection en dehors de Jean Claude Van Damme) les guerriers qui se battent ont toujours des muscles énormes et il y a des armées entières de musclés. Dans les rues d'ici, à cause de la chaleur, les gens portent beaucoup de shorts et beaucoup de Tee shirts : je vois des petits mollets, petits bras, petites brioches et je me dis que avant, c'était comme ça aussi. Des armées entières de petits mollets.
Ca me rassure lorsque je regarde des films porno.


Parfois j'essaie de regarder une image comme si je n'avais jamais vu d'images de ma vie. Alors, je ne comprends plus rien. Ce qui était évident l'instant d'avant devient obscur et bizarre.
Un jour, j'avais fait la sieste dans la campagne pendant une randonnée (évidemment sportive) dans les calanques de Marseille. En me réveillant, et pendant un très court moment je n'ai vu qu'un ensemble de lignes, des masses de couleurs, des rythmes que je ne savais pas interpréter. Je voyais seulement.
J'ai eu un choc car ce que je voyais avait quand même un air de déjà vu, c'était un tableau de Cézanne. Peut-être Cézanne essayait-il de peindre l'instant de la perception, juste avant l'interprétation ? Je poserai la question à Kruel.

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