lundi, mars 15, 2010

Capitaine Haddock

Elle Chante des chants traditionnels mahorais. Une femme particulièrement impressionnante comme Mayotte en a le secret de fabrication



Soldat
Tu n'avais rien demandé, tu n'avais pas refusé non plus.
On t'avait donné un fusil, "on" c'était un jeune homme qui te ressemblait, un peu plus grand peut-être. On t'avait appris à tirer sur une cible, "on" c'était un jeune homme qui te ressemblait, un peu plus rond peut-être. Puis on t'avait appris à entretenir ton arme, à dire "oui chef!!" d'une voix forte, à courir, à ramper, à sauter. "On" c'était un jeune homme qui te ressemblait, plus sec peut-être.
Puis tu avais tué ton premier ennemi, un jeune homme qui te ressemblait, moins chanceux.


L'amour fou
Comme tu n'avais rien à donner, rien à vendre ils t'ont laissé là, "tout seul peut-être mais peinard". Tu as attendu leur retour avec espoir, avec impatience et curiosité, un léger sourire aux lèvres. Mais ils ne sont jamais revenus.
C'était il y a mille ans, tu crois parce que tu n'as jamais compté. En tout cas, il y a eu beaucoup d'étés, beaucoup d'hivers. S'ils reviennent, ils trouveront ton squelette tout blanc. Avec un sourire aux lèvres parties.


Les courses
Tu as une liste des choses indispensables. Du papier toilette, du dentifrice, une tablette de chocolat, des pommes et du beurre, six oeufs, de la confiture, des couches culottes... mais... tu n'as pas d'enfant!
Ah, c'est pour la voisine. Elle est gentille la voisine, même si son gamin crie trop fort... du gruyère, des céréales...


L'ami
Il était grand et fort et avait un accent. Il lui manquait une dent. Il riait beaucoup, faisait de grands gestes et parlait d'une voix douce du ciel, des nuages et de la mer. "Tu as remarqué qu'ils sont indistinguables lorsqu'il fait beau?" Tu l'avais remarqué, mais cela ne t'avait pas paru digne d'intérêt.
Ensuite il est devenu ton ami, aujourd'hui il l'est encore. Lui est la mer, toi le ciel, vous êtes indistinguables lorsqu'il fait beau.

Je ne résiste pas au plaisir d'offrir cette seconde image

1 commentaire:

Pascale a dit…

l'ami ...

ces mots me poussent à m'exprimer

souvent je passe silencieusement

cette fois je reste sans voix ...