lundi, avril 20, 2009

Un tour en VélO

Retour à Mayotte

Chaque village est pourvu de plusieurs petites, toute petites épiceries, qu'on appelle "Douka". On y vend de tout mais il est plus juste de dire qu'on y vend de rien.
J'aimerais y inviter quelques uns de nos distingués économistes, eux qui prévoient tout bien pour hier et jamais rien pour demain. Ils étudieraient les lois (universelles parce que j'inviterai de "grands" économistes) les lois de la concurrence. Parce que toutes vendent la même chose (je rappelle : rien), au même prix et au même moment.

Hier dimanche, je manquais d'allumettes et je me suis rendu dans une de ces doukas.

Mais...
il y avait une cliente grosse, aussi grosse que la douka était petite. Elle prenait toute la place et je dus attendre à l'extérieur. Et elle parlait, elle parlait, elle parlait... plus elle parlait, plus j'attendais parce que je voulais comprendre comment elle avait fait pour ENTRER dans la douka, à vue d'oeil elle faisait en largeur plus du double de la porte, de face comme de profil. J'attendis donc qu'elle sorte pour comprendre comment un tel miracle avait pu se produire.
Au bout d'un temps que j'ai estimé à quinze minutes au moins, j'ai senti au rythme des paroles que nous arrivions sur la fin, elle devait fatiguer sans doute. Encore trois minutes pour passer le cap dangereux où la conversation peut renaître et rebondir puis je reconnus les salutations d'usage : cette fois c'était la fin, je fixai mon attention sur l'événement.

J'ai dit "miracle" tout à l'heure, c'est exactement ce qui est arrivé. Vous avez certainement observé des chats qui se glissent dans des endroits invraisemblables : eh bien pareil. Elle est passée de profil, juste une sorte d'hésitation et un léger frottement de la poitrine sur des balais exposés là. Un instant de grâce avant qu'elle retrouve son ample forme d'origine.

Je suis entré dans la douka. Il n'y avait plus d'allumettes.

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