lundi, novembre 20, 2006

RASTAS

Une femme saoule vomit des mots, dit du mal des hommes.

là bas les montagnes des cheveux graisseux des rastas du cours Ju pétrifiés d'alcool sur le socle sombre du béton, le son d'une chanson, ils disent "a song" c'est une chanson, j'entends leurs rires, ils disent "a song" et ils rient. Ils ne dansent même pas, je les regarde ils ne me regardent pas.
Ils disent "a song" et ils rient.
Nuit tombée, tombe. Eclats de rire sans douceur seulement se donner chaud parmi le groupe, passent pressés les bourgeois qui vont quelque part, eux restent, riant.

Vont quelque part qu'ils croient.
Ou alors juste pressés sans un quelque part, être pressé justifie leur vie. Pas leur vie, ma vie aussi c'est pareil. Je suis eux, mais ils ne sont pas moi, ils ne sont plus moi. Je me détache. C'est confus mais ça fait pas mal.

Ils disent "a song" et la femme saoule vomit ses mots, suit son gros chien, vomit ses mots.
On peut pas lui en vouloir, elle est saoule.
Eux, ils rient
"a song" ...




Marché d'Antsirabé, dans le quartier des charbonniers et des forgerons. J'aime bien cette photo

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