lundi, novembre 06, 2006

Le Jour s'étonne

Le jour s'étonne du songe qu'il m'a donné, la mort d'un arbre et un nuage. Seul le vrai continue.

La mort d'un arbre, une image récurrente. Je ne sais pas pourquoi elle revient souvent, dans mes rêves mais pas seulement, j'aime écrire "un arbre mort", "la mort d'un arbre".

"Arbre mort" la sonorité est déjà poésie. Je l'imagine avec encore une fleur, encore un fruit.

Dans mon jardin survit un prunier, un vieillard usé dont tous les jardiniers avertis m'annoncent la mort prochaine. Il a pourtant fait cet été une orgie de fruits juteux.

Voici un cour texte écrit il y a un mois environ sur mon fantasme de Sibérie

Aujourd'hui il n'y a pas de vent. La neige tombe verticale; des milliards de flocons semblables.
Dans ce pays l'hiver est devenu Terre.
Rien, pas de sons, pas d'odeurs, pas même quelque chose à goûter. Rien.
Au début l'œil a cherché avec frénésie et angoisse quoi regarder. Le vol d'un corbeau; un changement dans la taille d'un
flocon. Mais il n'y a pas de corbeaux. Il n'y a pas de changement.

L'horizon est une ligne d'arbres sombres, derrière laquelle une forêt puissante attend, sa puissance est tout entière faite de patience. C'est tout ce qu'il y a à voir.

Une cabane isolée est posée au cœur de ce néant, dedans il y a moi. Je me demande sans doute quelle folie m'a amené ici, sans recours pour les dix années à venir. Dix années d'entre neige pour, peut-être, apercevoir ce prodige, un arbre mort qui donne encore des fleurs.
Peut-être.


N'ayez pas froid ! voilà des photos de Mada…


légende : photos de Mada





















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