mardi, novembre 17, 2009

Tire Larigot, ça pourrait être un western...





J'étais dans un restaurant populaire de Mamoudzou, un de ces petits restau où les employés vont manger le midi. Celui-ci j'y vais souvent.

Un homme noir d'une quarantaine d'années était assis à une table, vêtu à la manière arabe exactement comme l’émir Mohammed Ben Kalish Ezab, le père de l'affreux Abdallah dans Tintin au Pays de l'Or noir.
Une grande djellabah blanche, une longue veste noire à parements jaunes. Sa tête était recouverte d'un keffieh à carreaux rouges et blancs, et tout comme l'Emir il avait une fine tresse faisant le tour du crâne pour maintenir le keffieh en place. Evidemment il avait une barbe. Son teint était plutôt clair, il avait un visage souriant et détendu mais son maintien restait raide, son attitude affectée et il contrôlait ses gestes.
Il déjeûnait en compagnie de deux petits gros à moustache et à couvre chef comoriens. Lui buvait un icetea pêche et eux avaient un coca pour deux.

Je me dis que c'était un dignitaire religieux avec deux de ses ouailles et qu'il "jouait le jeu", un peu trop. Tous les trois parlaient beaucoup, mais je ne les entendais pas.
Leur table était à côté d'une télé légèrement surélevée, au son trop fort. La télé diffusait une novela, une série brésilienne fauchée, mal jouée (les comédiens en font des tonnes) et doublée par des amateurs pas doués. Ce sont des histoires d'amour compliquées, ici par exemple : Roberto aime Magdalena, mais celle-ci n'est que la gouvernante de la famille aussi leur amour est-il impossible, d'autant que Samantha aime Roberto et elle, elle est riche, c'est la fille de... (etc.)

Il y eut un moment où je levais la tête vers les trois hommes. Le dignitaire religieux s'adressait à l'un de ses compagnons et j'entendais "Non Roberto, tu ne peux pas m'aimer, tu ne pourras jamais !!!"

1 commentaire:

Nath a dit…

Insolite !