lundi, décembre 11, 2006

Saxo

J'écoute Michel Portal lorsque je suis triste. Avant c'était Haendel, maintenant c'est Portal, j'ai la collec' des deux.
Je ne le fais jamais normalement mais là je fais comme les jeunes : le son très fort dans la voiture.
...
L'aigu du bandonéon, l'écho des voix des hommes
une douceur rauque se perd dans une guitare qui hurle
un chaos de sons avalanche le sans forme, et puis des cris, et puis la batterie comme un tambour de guerre vlam vlam vlam !! et un rire immense
il faut de la force alors pour que l'âme ne s'ensanglante pas
quand venue de l'inconnu, une mélodie s'insinue et enfle et le chaos s'ordonne pour en devenir le serviteur ou l'humble protecteur jusqu'à l'absurde,
jusqu'à ce que d'elle même la mélodie maîtresse se rompe et se dissolve. Il ne faut pas se tromper, la bête sauvage est toujours là.
Et soudain, à l'angle d'un éclair de guitare le profond du saxo me touche, entre plexus et nombril. Comme une voix humaine il parle, il dit le surgissement. Je monte le son encore, encore pour savoir qui je suis et l'oublier aussitôt que les cymbales explosent. Le saxo chante au-delà des mots et alors je pleure.

Combien d'années pour apprendre à pleurer, ne plus avoir peur de mes larmes ?
Beaucoup.

Je m'arrête aux abords flous d'un vague parking .
Un peu de temps, et puis la route …





Aujourd'hui je choisis le sourire de Bee...

... et l''exubérance de Prosper,le tireur de pousse qui chante

1 commentaire:

Fabrice a dit…

pas avoir peur de pleurer.. j'ai pas peur de pleurer, mais je connais bien de peu d'ami(e)s qui savent me voir pleurer, simplement la main sur l'épaule, la tendresse dans les yeux...

ici maintenant, le cuivre de miles davis prolonge ton mémo, summer time il dit