samedi, février 26, 2011

Citron vert





J'ai perdu l'enregistrement. Il durait plus d'une heure et je l'ai écouté plus de deux cents fois je pense.

Ca commençait par un bruit de foule, doux, des centaines de personnes qui papotent en attendant. Et puis un silence brutal. J'entendais le frisson qui avait saisi chaque personne dans la foule. Et je l'éprouvais aussi, il naissait dans le bas de l'échine et remontait le long de la colonne vertébrale jusqu'à ressortir par le haut du crâne. Je ne peux pas comprendre comment cela était possible, c'était comme ça.
Le silence durait longtemps, trente ou quarante secondes au moins. Parfois je croyais deviner les glissement de ses pas, le bruit de sa robe mais il n'y avait sans doute rien.
Ensuite la musique commençait lentement, sans modifier le silence pour autant puisqu'il était fait de l'extrême attention des spectateurs, sans doute leur coeur s'arrêtait de battre. Il y avait le oud, les percussions, une flute.
Puis succédant au silence un murmure excité : elle entrait en scène, ou alors elle avait toujours été là mais les projecteurs s'allumaient, je ne sais pas, elle apparaissait en tout cas sous des applaudissements d'abord timides, puis de plus en plus fournis et qui finissaient en ovation.
Alors elle commençait de chanter, sa voix vaguement androgyne.
Oum Kalsoum.

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