vendredi, juillet 18, 2008

SyNoNyMe (déjà dit)

Dans la mangrove

A 12 ans j'ai fait la liste de ce que j'aimais faire, des choses comme manger des glaces, d'autres comme regarder les filles parce que pour ça j'ai été précoce.
A 40 ans j'ai refait la liste d'une façon plus compliquée.
Il y avait ce que j'aimais et pouvais faire tout seul sans nuire à personne, par exemple lire un bon livre ou réciter la chanson du mal aimé à tue tête dans ma voiture.
Il y avait ce que j'aimais et pouvais faire seul mais qui nuisait ou embêtait quelqu'un, laisser des messages débiles sur un répondeur ou péter dans un magasin. J'avais un doute quant au blasphème.
Il y avait les choses que je ne pouvais pas faire seul et qui ne nuisaient à personne comme de faire l'amour.
Et enfin ce que je ne pouvais pas faire seul et qui nuisait ou embêtait quelqu'un (et j'espère que faire l'amour n'entrait pas dans cette catégorie).

Dans aucune de ces listes il n'y avait le mot "vivre". Peut-être que "vivre" c'est ça, manger des glaces, réciter la chanson du mal aimé et faire l'amour, et essayer d'échapper à ce qui n'est pas autant agréable.
De toutes façons, vous et moi on y est arrivé jusqu'ici, on vit.
Parfois, parfois seulement, j'ai l'intuition que vivre c'est autre chose mais à part ce mot de "chose" je ne sais pas quoi écrire, je ne sais pas ce que c'est. Autre chose.

Pourtant il y a urgence à savoir parce que pour arrêter un truc et l'arrêter proprement sans le casser, il faut comprendre ce qui le fait marcher.
Et moi demain je m'arrête, je veux dire : je meurs. Ou bien, je pourrai mourir.
Et "mourir", je ne l'ai mis dans aucune liste.

J'ai une journée, une journée pour comprendre la vie. Pas plus.

1 commentaire:

Nath a dit…

Je suis très triste, Jacques...