samedi, décembre 08, 2007

Ogre d'Arles

Je mords ta cuisse, la chair craque sous les dents.
Je sens le grain de ta peau, et le goût du sang.
Je mords encore, je mords et je mords et je regarde le mélange de muscles et de sang.
Est-ce vraiment toi ? es-tu cela ?

Où est ta vérité ? Les bords de ta blessure sont-ils aussi toi ? Et le dedans ? Cette plaie que je lèche maintenant.

Ce trou presque rond, cette absence, est-ce une absence de toi, ou est-ce encore toi ?

Réponds, s'il te plait, réponds moi. Et si je vais dedans, plus profond, irai-je vers le plus profond de toi ?


Ne me dis pas que je ne peux connaitre que la douceur de tes contours. Ce n'est que la banlieue. Je veux connaître la Cathédrale au coeur de la ville. Je suis l'ogre qui dévore, pour savoir, pour sentir. Parce que c'est ma manière d'aimer.


Je pourrai manger ta langue. Si tu ne saignais déjà je le ferais mais je suis occupé à lécher le sang qui s'écoule. Plus tard, je te le promets. Ou jamais.


Ton corps est plein, savoureux, puissant comme un Roi puissant.
Ma bouche contre ta blessure, je sens tes secrets parfums.
Et je suis ivre des plaisirs cannibales.


Ô ma Venus Arlésienne
Je voudrais être Roi
Puisque tu es ma Reine !




Marseille, quartiers nord

1 commentaire:

Nath a dit…

Très beau texte... qui évoque la passion, l'excès, la folie, l'amour et l'éternité... et ne faire plus qu'un dans l'extrême...(Enfin, c'est comme ça que je le ressens en le lisant). A bientôt.