jeudi, avril 28, 2016

LAISSE BETON








"Attends… mais attends… attends bon sang !!!!"
Ce sont les derniers mots que j'ai entendus de lui. J'étais en train de mettre le karcher en route. Le karcher, il était à fond et bien sûr  papa est tombé du muret, tête la première dans le béton encore frais. Il s'est assommé sur le coup et j'ai pas pu le tirer de là vu que mes bottes en caoutchouc étaient elles aussi prises dans le béton. Et puis j'étais pas assez fort, j'ai que six ans. On a dû laisser la tête dans la fondation et le cou aussi, et on a enterré le reste ce matin.

On est triste, on lui avait dit à papa que c'était pas une bonne idée, de bricoler un dimanche. Maman lui a dit qu'il avait la tête trop dure et qu'il sait pas bricoler papa, ni faire du béton, ni planter un clou alors quand il a voulu couler les fondations, qu'il a fait un grand trou et acheté une bétonnière et un karcher en promotion, on s'est dit que ça finirait mal mais maman a dit qu'on l'aurait quand même notre maison, avec l'assurance vie... Je sais pas qui c'est l'assurance vie, je le connais pas.

samedi, avril 23, 2016

MON ILE





Mon île,

Je n'y suis pas allé. Rimbaud non plus, quelle prestigieuse compagnie !
Je n'ai pas vu ses cocotiers innombrables ni ses pêcheurs noirs d'ébène
Je n'ai pas foulé ses grèves blanches, ses sables gris, et la mer à l'infini.
Je ne suis pas allé où mes rêves m'emmènent.

Je n'ai pas vu ses peuples métis d'Afrique et d'Arabie
Que les vagues mélangent au peuple des sirènes
Je n'ai pas appris à dire "je t'aime" en swahili
Je ne suis pas allé où mes rêves m'emmènent.

Mais je l'ai tellement rêvée mon île
Que c'est assez

jeudi, avril 07, 2016

Que faire d'un phallus en forme d'Arc de Triomphe ?






















































Ah, je suis heureux ! Un scandale financier tout neuf bien gros  va me permettre de mieux détester les riches avec plus de raisons de le faire. Vive Panama ! Oh, le beau scandale, il me plait !!
Dommage que pendant le scandale, et ensuite quand on l'aura oublié, soit dans un mois environ, tout continuera comme avant.
Mais je suis optimiste, un autre scandale arrivera forcément, puisque justement, tout continuera comme avant.




Hypothèse à la marée : l'un gagne ce que l'autre a perdu
Hypothèse au silence : ce qui n'est pas existe, pourvu qu'on lui donne un nom
Hypothèse à la consommation : la preuve par le neuf





J'ai écrit des poèmes sans rimes. Maintenant que je suis vieux, je veux écrire des rimes sans poèmes.
Puis, plus tard, j'ôterai les rimes et il ne restera rien, mais on me pardonnera.


mardi, avril 05, 2016

PARADIS SOVIETIQUE







Je vais écrire un post qui a quelque chose à dire. Puissant, définitif, avec un humour qui démonte les bosses de chameau et qui fait réfléchir en même temps.

Il faut commencer par trouver un thème. Je pense à "la contiguïté" qui parait plus populaire que "l'adjacence" ou encre "la tangence". "La linguistique  aléatoire" c'est bien aussi. Mais bon, va pour la contiguïté puisque c'était mon premier mouvement.

Ensuite, il faut une ou deux phrases qui mettent en évidence la profondeur du propos, deux creusant plus profond que une seule bien entendu.

"La contiguïté est l'asymptote de la paréidolie qu'est le vivre ensemble" est une phrase profonde. Ensuite "Pour être contigu  il faut aussi être tigu, con ne suffit pas" est trop lisible, je change par "être contigu, c'est être non pas "dans" ou "sur", mais être entièrement", qui est encore un peu new-age mais il faut que je flatte mon lectorat qui n'est plus tout jeune.

Pour poursuivre et fasciner le lecteur haletant, il faut un fait d'actualité que je vais analyser sous l'angle de la contiguïté : Panama papers, les réfugiés, le terrorisme, le championnat de Ligue 2, les ravages de la financiarisation de l'économie, les missiles lancés par la Corée du Nord ? J'hésite, et puis va pour les missiles lancés par la Corée du Nord j'ai un faible pour les dictateurs bananiers, Amin Dada, Bokassa, Duvalier, Ceausescu, les Kim Jong grand père, père et fils et ceux à naître parce que ceux-là ils se reproduisent sans faiblesse, et d'autres dictateurs qui me pardonneront de les oublier, si toutefois les dictateurs pardonnent.

Poursuivre encore par affirmer sans mollir que la contiguïté est la cause (ou le remède) au problème posé et voilà un post où, pour une fois, j'aurai quelque chose à dire.

Mais pour le moment, et tant que ce post n'est pas écrit, je n'ai toujours rien à dire alors je la ferme.