lundi, mai 28, 2012

A ceux qui n'ont jamais mangé de topinambour




Ah, le festival de Cannes !! Il fait partie de ces événements que l"on" m'inflige chaque année, événements toujours aussi vides, toujours aussi creux, inutiles et barbares. C'est même parce qu'ils sont creux qu'ils résonnent avec autant d'ampleur. Je pourrai prendre les commentaires de l'année dernière, ceux de l'année prochaine, rien que le vide infiniment remâché.

Il y aura Roland Garros, les coupes Davis, le tour de France, Les Molières de ceci et les Césars de cela. Les lunettes de Brad Pitt, le décolleté de truc, et Untel qui "vient pour gagner" et Machin qui se répète ou répète le déjà dit.

Des ombres, nos rêves, notre ennui. Pas grand chose.



Vendredi matin, de la fenêtre du bureau de Jean Jacques, j'ai fait coucou à Fatima. Sur la grille derrière elle il y avait un mainate qui me regardait. Puis un camion est passé, deux autres filles qui bavardaient et un peu de vent. Un souffle qui a fait bouger les feuilles des bananiers.
Ici non plus on ne voit pas le vent.



Quinze makis sur un fil téléphone pour traverser la route. Sautent sur un toit de tôle, bang !! quinze fois.


samedi, mai 19, 2012

HUILE DE MESSAGE






Elle est assise sous l'arbre, berçant son enfant. Pour moi elle est une ombre; pour la fourmi courant au sol, elle est une montagne. Pour la loi, elle est une sans papier.
Mais pour l'enfant, elle est tout.

Elle est là, pieds nus. Je vérifie autour, tout le monde a des chaussures ou des claquettes. Elle, est pieds nus.
Si pauvre. Personne ne la regarde.
J'ai dans la poche deux billets, dix euros et vingt euros. Main dans la poche je passe, sans la regarder.
Si pauvre ...


Si je me souviens bien, lorsque j'avais dix ans j'étais amoureux d'une certaine Claire; blonde, je n'en sais pas plus.
Avant il y avait Véronique, après Catherine, Anne Marie, Michelle, Patricia... D'autres.
Aujourd'hui elles ont mon âge et c'est très drôle. J'espère qu'elles ont été heureuses, qu'elles le sont encore.
A chacune une pensée joyeuse.


Si je devais refaire ma vie, je ferais pareil, mais autrement.



En général, lorsque j'écoute Michel Portal, c'est que ça va mal. Ce mec c'est des tripes en vrac, brut.
Mais là, je vais bien.

... Applaudissements. Je l'imagine s'inclinant, le saxo dans la main droite et cet étrange sourire pas content. J'imagine la nuit d'été (forcément l'été) en Provence. La foule, avec un léger bruit rose.
Le piano lance quelques notes, un accord. La guitare le suit peut-être, puis le silence ou un grillon.
Un rythme s'ébauche, un autre aussi, en même temps. Ca prend forme doucement, le saxo en haut. Et le bandonéon. Chacun dans la foule attend, devine, enchaîne.
Moi, j'imagine.


samedi, mai 12, 2012

PinK JazZ







Eh bien … j’avais oublié le blog, mais ô Débit enfin arrivé sur notre île, je me demande si je vais le poursuivre.
Sans doute que oui.
Sans doute que non.


Un air de smooth jazz dans l’oreille droite, le silence de l’autre côté.
Il n’est pas encore tout à fait assez tard, je ne suis pas encore tout à fait assez fatigué, pas assez mélancolique mais bien assez seul pour prendre le temps d'un post.
Seul et je me dis " je ne dois rien à personne " même si ce n’est pas vrai.



La saison des pluies commence à finir, elle a été longue cette année. Il me semble qu'il y a moins de chats dehors, moins de chiens aussi. Ou bien je me suis habitué ? Toujours beaucoup d'enfants, trop de naissances sur cette toute petite île. Je n'aimerais pas être eux, les enfants, je n'aimerais pas.


Parfois je pense à ma mort, je n'ai pas trop peur. Parfois souvent et pas trop mais quand même! En attendant je continue à détester les adverbes, démesurément, et à me méfier des adjectifs, grandiloquents zet redondants. Je limite mes lectures aux auteurs qui sont comme moi, sauf Hamadou Ampaté Bâ, évidemment adverbialement ( Il n'est pas un écrivain objectif mais un écrivain adjectif).
Le rapport avec la mort, sans doute quelque chose comme "perdre le fil", ou toute autre raison qui vous plaira.


Je viens de finir une nouvelle de Jim Harisson. J'aime Jim Harrisson alors je lui mets deux "r", pour avoir bien l'air.