samedi, avril 19, 2008

Trouvaille

Mayotte a pour surnom l'île aux parfums.
Dès qu'on quitte Mamoudzou la grande ville, et surtout dans le sud, l'air se respire.

Il y a un autre moyen de respirer l'île : c'est ici http://iloni.over-blog.com/

mardi, avril 08, 2008

URU

"Quoiqu'il arrive, il y a quelque chose qui n'arrive pas…
.. L'Unité Profonde des Choses est si profonde qu'elle est inaccessible au chercheur.
La situation est désespérée!

Le désespoir peut devenir profond, si profond qu'il devient inaccessible à toutes les choses.
La situation est désespérée!

Arrivés au fond du désespoir, vous vous dites, puisque l'on est "au fond", on va rencontrer l'Unité Profonde des Choses. Eh bien non ! vous êtes au fond mais… c'est comme cette histoire "elle habitait au 28, il habitait au 30, mais pas la même rue, pas la même ville". Eh bien, l'Unité et le désespoir, ce ne sont pas les mêmes profondeurs. Il n'y a pas de truc, il n'y a pas de Voie, il n'y a rien à atteindre. Abandonnez tout effort, vous ne trouverez jamais rien parce qu'il n'y a rien à trouver. A ce point du discours, il faudrait ajouter "vous ne trouverez jamais rien parce que tout est déjà là". Mais personne n'en sait rien. Alors, laissez tomber.
C'est votre seule chance"

Celui qui parlait était sec, avait des gestes lents dans des vêtements trop larges mais très propres; à chaque parole, il avançait le cou, légèrement. Il avait un seul disciple, un homme rond aux yeux ahuris, très grand et avec le menton en galoche. Ils allaient de ville en ville. C'était une époque lointaine, les gens étaient encore assez pauvres pour donner, du pain, un abri, un mot.
Lui, le prêcheur, n'avait accompli aucun miracle. On lui avait bien présenté quelques malades, quelques infirmes et trois imbéciles. Mais il n'avait rien su faire d'eux, ni les soigner, ni les aider, ni les instruire. C'est pourquoi dans chaque ville ou village où ils se rendaient, ils étaient précédés par une absence totale de réputation. Personne ne les connaissait, personne ne les attendait et ils repartaient ainsi, inconnus.
Quel âge avaient-ils ? Je ne sais pas.
D'où venaient-ils ? Le prêcheur avait un accent du Nord, c'est ce qu'on m'a dit.

Ils marchaient d'un pas vif, en silence souvent. Et à chaque village, il répétait le même discours. Même à ceux qui leur offraient l'hospitalité ils parlaient peu. Parfois ils disaient "il n'y a pas de vieillesse, pas de mort" et leur hôte se détendait "et il n'y a pas de fin à la vieillesse et à la mort" et on les entendait rire dedans eux.

Enfin, c'est ce qu'on m'a dit.




Tahiti beach. De l'autre côté de la colline il y a une maison à louer, avec un jardin et face à la mer. Disponible en Juillet, date à laquelle les baleines arrivent pour trois ou quatre mois avec leurs baleineaux.

vendredi, avril 04, 2008

ELENI

Je ne l'ai jamais vue. Est-elle petite ou grande ?
Je ne la connais pas mais
si elle existe elle est l'autre côté de moi, celui qui est beau

Elle ne parle pas d'elle, ou si peu
elle montre un éclat "tu vois ?"
puis elle s'en va

Elle était chinoise buvant le thé, américaine le temps d'un été
le reste du temps, Bouddha de glace !
Mais il n'y a pas d'eau, et il n'y a pas de Bouddha

Elle a sauvé ma vie dans la toile des motissés
il a suffi de la beauté qu'elle m'a donnée
Et pas de motendres, jamais

Je croiserai un jour le mot qu'elle tait
Si elle le dit, elle disparait
Promis, je me tairai

Elle doit avoir les yeux clairs d'après la neige
ou quand du temps a passé qu'on voudrait oublier.
C'est la douleur qu'on veut oublier
ou bien le Temps. Très clairs

Elle est l'autre côté de moi, si elle existe
Je ne la connais pas
Est-elle petite ou grande ? Je ne l'ai jamais vue

Chaque mot d'elle est un espoir que je goûte en silence
grain d'azur, de poivre noir, avec reconnaissance

Jusqu'à l'ultime atome
Je garde ces mots d'elle
Car elle est la seule à savoir qui je suis
Au delà des mots.



Autoportrait en slip