mercredi, décembre 20, 2006

Paix

Le potier...



Être en paix

ce ne sont que des mots
reste la réalité ou ce que je perçois comme telle
l'ensemble étrange et flou des lignes, courbes et couleurs du monde
l'ordonnancement impeccable des choses, des êtres et des événements
comme une danse comme une danse qui m'appelle
que je n'arrive pas à rejoindre
alors je dis des mots
des mots et encore des mots
en espérant qu'ils deviendront ma réalité
dans ce monde étrange
des mots qui sonnent comme

"Je me déclare la paix"




... et la potière et leurs enfants


mardi, décembre 19, 2006

Etait-ce toi ?

Elle tressait les cheveux de l'enfant avec de beaux gestes lents qui parlaient sa tendresse...

Je me rappelle, j'ai caressé ton ventre
effleuré de mes lèvres un fragment de peau
tu disais… rien, ou bien je n'entendais rien
je me rappelle un bout de visage; quoi d'autre?
une couleur, une odeur, une douceur
ma bouche contre ta bouche
était une réponse sans question
je me rappelle ma dernière hésitation, tentation
chercher où tu es la plus douce
le secret de tes fluides
d'autres lèvres
Je me rappelle la lumière grise née des nuages
le bougainvillé sur la terrasse
le thé et ce moment de silence
ma main qui évite le contour du sein
qui n'ose pas le sexe
Je me rappelle mais
était-ce moi ?
était-ce toi ?
j'ai oublié

Elles étaient à côté, en silence, peut-être à cause de ma présence

jeudi, décembre 14, 2006

RAYMOND...


Le repose-pousse à Ambositra, un village d'artisans



Raymond ... est revenue...
je l'ai vue une nuit, 2h54 du matin, qu'allais je faire dans le jardin je l'ignore, mais elle était roulée en boule sur sa branche de prunier.
Ass a disparu ( le gros chat ombrageux et grognon)

Raymond était coiffée en pétard comme toujours avec son air de punk tout propre. Comme d'hab, elle est partie lentement et l'air excédée, je la dérangeais sans doute.
Non mais, à qui est ce jardin ?

Le matin le prunier était tout heureux, j'ai même cru qu'il allait en faire une fleur !




le pousse parle avec la marchande de tissus, une histoire d'amour commence...

lundi, décembre 11, 2006

Saxo

J'écoute Michel Portal lorsque je suis triste. Avant c'était Haendel, maintenant c'est Portal, j'ai la collec' des deux.
Je ne le fais jamais normalement mais là je fais comme les jeunes : le son très fort dans la voiture.
...
L'aigu du bandonéon, l'écho des voix des hommes
une douceur rauque se perd dans une guitare qui hurle
un chaos de sons avalanche le sans forme, et puis des cris, et puis la batterie comme un tambour de guerre vlam vlam vlam !! et un rire immense
il faut de la force alors pour que l'âme ne s'ensanglante pas
quand venue de l'inconnu, une mélodie s'insinue et enfle et le chaos s'ordonne pour en devenir le serviteur ou l'humble protecteur jusqu'à l'absurde,
jusqu'à ce que d'elle même la mélodie maîtresse se rompe et se dissolve. Il ne faut pas se tromper, la bête sauvage est toujours là.
Et soudain, à l'angle d'un éclair de guitare le profond du saxo me touche, entre plexus et nombril. Comme une voix humaine il parle, il dit le surgissement. Je monte le son encore, encore pour savoir qui je suis et l'oublier aussitôt que les cymbales explosent. Le saxo chante au-delà des mots et alors je pleure.

Combien d'années pour apprendre à pleurer, ne plus avoir peur de mes larmes ?
Beaucoup.

Je m'arrête aux abords flous d'un vague parking .
Un peu de temps, et puis la route …





Aujourd'hui je choisis le sourire de Bee...

... et l''exubérance de Prosper,le tireur de pousse qui chante

mercredi, décembre 06, 2006

Rêve alexandrin

parfois c'est comme ça, il me pousse des émotions plus grosses que moi

Un jour je dirai en pleins et en déliés le dessin de tes reins et le grain de tes pieds, le plus doux de tes mains et le velours posé si délicieusement sur mes bonheurs germés
je me suis senti arbre à la sève montée toutes feuilles au vent que le vent agitait.
J'étais cela,
j'étais ce rêve.

Mais je tairai le rêve enterré à l'ombre du prunier
Il deviendra l'humus des fleurs à naître et les vers que je lui devrai ne seront que de terre
J'épouserai les fleurs qu'il aura inventées avec tant de couleurs que dieu sera fâché

Quand nous serons réunis dans la terre de Marseille
lui rêve inoublié moi racines au ciel
Je t'y retrouverai...

... mais tu seras moins belle…

puis les émotions deviennent comme des perles...

dimanche, décembre 03, 2006

JW

une rencontre inattendue au bord de la forêt

Hier je regardais "les géants de l'Ouest", un western sorti en 1970.
Dans cette histoire, il y a des bons et des méchants.

Les bons :
John Wayne ridé, ralenti et bedonnant en super héros absolu., bon, fort, courageux, généreux, dur avec les autres et avec lui-même mais juste.
Des confédérés sudistes, mais américains + la bande de John Wayne, nordistes et américains; et un indien, fils adoptif de Wayne (John) lequel JW est j'ai oublié de le dire, mystérieux, avec une profondeur non dite mais suggérée à l'aide de répliques lourdes de double sens. L'indien s'appelle "bison blanc" et est présenté comme un cherokee, les cherokees étaient un peuple qui vivait dans les forêts de l'est, qui ignorait le bison (ceux ci hantaient les plaines du middle west). Les cherokees ont été décimés par les blancs, un épisode tragique a été la "piste des larmes".
Mais heureusement Bison Blanc a été adopté par JW en personne, il sait pas la chance qu'il a.

Les méchants :
les mexicains (tous) et les français parce que ça se passe à l'époque de l'empereur Maximilien.
Les français sont bêtes : bien que très supérieurs en nombre, ils s'obstinent à charger bien alignés et sabre au clair leurs adversaires armés de fusils à répétition. Ca les fait mourir en grand nombre et assez vite.
Les mexicains sont bêtes aussi. Eux, ils chargent droit sur l'ennemi, puis arrivés à portée de tir ils font cabrer leurs chevaux le temps qu'un américain l'aligne avec son fusil. Il ne reste plus qu'à mourir spectaculairement, c'est pas très malin de leur part. Cela dit ils meurent bien plus joli que les français qui tombent simplement, sans chichis; ces mexicains ils en font toujours trop. Mais attention ! Ils ne sont pas que cons, ils sont surtout fourbes et traitres. Cruels aussi, j'oubliais

Bon,
alors,
dites moi
pourquoi j'aime ça ?





là, je n'arrive pas à insérer une deuxième photo, dommage, elle est vraiment magnifique.